Bon, la nuit du 26 février 2015 a démontré que la Capitale de Madagascar est arrivé à son moment crucial de vérité, concernant les catastrophes naturelles qui s’abattent sur elle -et sur l’ensemble du pays- tous les ans que Dieu fait, de décembre à avril. Le président Rajaonarimampianina n’est et ne sera jamais l’homme à la place qu’il faut pour emmener la nation malgache vers les changements qu’il a promis. Au lieu d’agir et d’anticiper, il passe son temps à réagir à retardement, en blâmant son propre peuple.
Le président Hery Rajaonarimampiania a aussi dit : "ça devrait vous servir de leçon". Vraiment un drôle de paroissien... Mais écoutez également sa définition du rôle de l'Etat
Ses réactions, le 27 avril 2015, sont tout simplement indignes d’un président élu : « l‘eau a monté » à Soavina et la bêtise suprême dans sa propre région natale, Sabotsy Namehana : « C’est une punition de Dieu ». Donc, c’est la faute à la population punie par le Créateur.
Voilà la vraie question !
La majorité des Malgaches -qu’il a tenté de culpabiliser- souhaitent du fond de leur cœur, qu’il ne soit plus là , lors de la prochaine saison cyclonique, pour éviter d’entendre ce genre d’ânerie de la part d’un chef d’Etat.
Encore heureux que ce monsieur -qui "joue de la politique"- a (enfin) respecté le prescrit constitutionnel au sujet du démembrement insensé de la Capitale de Madagascar
Un an durant, il a préféré violer la constitution, afin de tenter d’asseoir un pouvoir fort. Qu’il dit. Et toujours pas de Haute Cour de Justice censée être mise en place 12 mois à compter de sa prestation de serment. C'est donc çà l'Etat de droit ? En tout cas, les récentes inondations autour d’Antananarivo sont le reflet des fondations de son régime de copains et de coquins. Le temps n’est plus à mâcher les mots. Il y a eu morts d’homme dues à des négligences impardonnables de la part de ce régime qui est pourtant là depuis 13 mois donc.
Ce dossier s’adresse à la Communauté internationale. Si elle veut vraiment aider Madagascar, voici les démarchent à suivre, après avoir pris connaissance les tenants et aboutissants de la situation réelle. Démarches issues du rapport 8152-MAG de la Banque mondiale elle-même, en date de... 23 février 1990. Il y a 20 ans de cela ! Il est temps aussi de faire cesser ces aides destinées uniquement à se soulager la conscience et à « sahéliser » les Malgaches. C’est-à -dire les mettre en rang pour qu’ils attendent sagement de recevoir quelque chose qui ne durera même pas un mois. Passons aux choses très sérieuses.
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PHOTOS DES INONDATIONS DE 1959
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Un peu d’Histoire
A l'époque de la reconstruction du Palais de la Reine, incendié en 1995
La ville originelle d'Antananarivo occupe la colline qui domine la plaine rizicole du Betsimitatatra avant de s'étendre, au 19ème siècle vers Faravohitra et Isoraka. A une altitude moyenne de 1450 mètres, le sommet de la ville est couronné par le Palais de Manjakamiadana. Avant la conquête d'Andrianjaka, vers 1610, la colline s'appelait « Analamanga » (la colline bleue) et elle était aux mains des Antehiroka de la famille Andriampirokana dont le tombeau se trouve sous l'actuel Palais d'Andafiavaratra. Les princes, qui avaient des ambitions sur l'ensemble du royaume merina, ont tous cherché à conquérir Antananarivo pour asseoir définitivement leur pouvoir en associant la domination militaire et la maîtrise des esprits. De plus, Antananarivo est une colline stratégique pour le contrôle de la plaine rizicole du Betsimitatatra.
A l'origine
La plaine du Betsimitatatra, 200 mètres en contrebas de la colline d'Antananarivo, est la plus vaste plaine intérieure des hautes terres centrales puisqu'elle s'étend sur 300Km², et mesure 25 kilomètres d'Est en Ouest et 27 kilomètres de Nord au Sud. Irrigué par le fleuve Ikopa, le Betsimitatatra s'est formé par le dépôt alluvionnaire dans la cuvette aux pieds de la colline d'Antananarivo jusqu'aux premiers contreforts de l'ouest. L'aménagement de la plaine, commencé au 17ème siècle, constitue le plus remarquable témoignage de la maîtrise hydraulicienne des souverains d'Antananarivo. Sous la colonisation, l'administration française entreprit de conquérir la plaine et d'y faire descendre la ville, en contradiction avec la conception merina traditionnelle de l'occupation spatiale : les villes sur les hauteurs, les cultures en plaine. C'est en 1933 que la puissance coloniale pensa à élever des digues pour protéger la ville basse. Mais le tracé de la ligne ferroviaire, dans la plaine du Betsimitatatra, suivi d'inévitables spéculations immobilières, entraînèrent des hérésies urbaines bâties sur des remblais. Les polders de la ville basse sont régulièrement inondés en période de pluie.
Par conséquent, les inondations ne sont pas un châtiment divin. Elles sont dues au manque d’anticipation (ou à la mauvaise foi, ce qui revient au même) des dirigeants malgaches.
Historique des Inondations et Mesures de Protection
Des inondations majeures ont dévasté la plaine d'Antananarivo en 1954, 1959, 1974, 1977 et 1982. En 1959, la digue rive droite de l'Ikopa s'est rompue a plusieurs endroits, 20% des habitations des bas quartiers ont été inondées et détruites, et la plaine est restée sous deux mètres d'eau pendant plusieurs mois. L'inondation de 1977 à cause des dégâts importants aux digues mal entretenues. En plus des ruptures de la digue de l'Ikopa, une douzaine de brèches ont été ouvertes dans les digues de la Sisaony, et la digue de la Mamba s'est rompue à Laniera. Environ 16.000 personnes ont été affectées, une large surface de la ville a été inondée, et une part importante de la récolte de riz a été perdue. En 1982, l'inondation a été due aux eaux de pluie, tombées sur les collines et la plaine, qui ne purent être évacuées a cause du niveau de l'eau dans l'Ikopa.
Ce qu'est devenu le canal de l'Andriantany à cause d'une urbanisation très mal encadrée
La première construction de digue connue remonte au 16eme siècle; l'objectif était de protéger les terrains cultivés contre de fréquentes inondations. Au 18eme siècle, la construction de digues importantes a été systématiquement entreprise pour protéger les cultures de riz de la plaine d'Antananarivo, et ces digues ont assure quelque protection jusqu'au 20eme siècle. Le canal de l'Andriantany fut construit au 19ème siècle pour l'irrigation et le drainage des champs de riz. D'autres canaux et ouvrages de drainage ont été construits en 1914 et 1932. En 1927, un barrage de dérivation fut construit à Tanjombato, pour alimenter le canal de l'Andriantany. A la suite des inondations de 1959, le gouvernement décida d'exécuter un programme de construction de digues en plusieurs phases. Seule la première phase de ce programme, construction d'une nouvelle digue le long de l'Ikopa, a été réalisée. Les travaux furent achevés en 1964.
Bien que les études préliminaires de la seconde phase fussent terminées en 1965, les travaux n'ont jamais été entrepris.
D'autres mesures de protection contre les inondations ont été réalisées au 20ème siècle:
1. Construction de deux barrages (Tsiazompaniry et Mantasoa) pour régulariser les débits à l'amont du bassin versant de l'Ikopa ; et
2. Abaissement du lit de la rivière à Bevomanga et Tendro par déroutage. Toutefois, seule une infime partie de l'énorme travail nécessaire a été réalisée.
Bien que ces mesures aient aidé à régulariser le débit des rivières et à accélérer l'évacuation des eaux a Bevomanga and Tendro, elles n'ont pas suffi à résoudre le problème des inondations.
Les problèmes institutionnels ont été l'une des principales causes d'inondation de la plaine en 1982. Certaines vannes étaient manœuvrées par le ministère des Travaux publics et d'autres par le ministère de l'Agriculture. Alors que le ministère des Travaux publics décidait de fermer les vannes pour empêcher l'inondation, le ministère de l'Agriculture gardait les autres ouvertes pour l'irrigation. Quand toutes les vannes ont finalement été fermées, la plus grande partie de la plaine était sous deux mètres d'eau, et quelques faubourgs étaient aussi inondés.
La solution pérenne et incontournable à mettre en application
Il s'agit de l'Ikopa, la Sisaony et la Mamba
En fait, le problème de protection contre les inondations à Antananarivo ne peut être résolu que par une solution simultanée des problèmes suivants:
1. Amélioration des digues protégeant la plaine;
2. Retenue et évacuation des eaux de pluie tombant sur les collines et la plaine;
3. Evacuation des eaux usées de la ville et de la plaine;
4. Régulation et gestion des eaux de rivière utilisées pour l'irrigation dans la plaine; et
5. Reforestation et conservation des sols sur le bassin versant de l'Ikopa.
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LES DIGUES qui auraient du et qui doivent être conservées et entretenues sans relâche
• Les digues de l’Ikopa, de la Mamba et de la Sisaony dans la zone d’intervention
Digues centennales pour la ville d’Antananarivo
Digues décennales pour le reste de la zone
D’où l’importance de la conservation du val d’inondation. Hélas...
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En tout cas ce ne sont pas les entités spécialisées qui manquent !
Il s'agit de l'actuelle APIPA
En 1995, l’APIPA (Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d’Antananarivo) est créé. Il s’agit d’un établissement public à caractère administratif. Sa mission principale originelle lui conférait un statut d’outil public pour le développement de Madagascar, du moins pour la Région d’Analamanga en synergie avec chaque vision de l’Etat Malagasy en matière de développement, de lutte contre la pauvreté et atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. Hélas, ils ne seront jamais atteints 20 ans après.
Puis, le même APIPA devient l’Autorité pour la Protection contre les Inondations, sous tutelle du ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène. Excellent intitulé, sauf que l’on n’a pas vu souvent la ministre Ndahimananjara Johanita, médecin de formation, par rapport à ces inondations de ce mois de février 2015.
Or, la mission de cette nouvelle APIPA ne souffre d’aucune interprétation et entre pleinement dans cette solution simultanée cité plus haut. Cliquez sur le logo ci-dessus.
Il y a également l’AGETIPA (Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public et d’Aménagement) créee bien avant l’APIPA. Il s’agit d’une association de droit privé, créée en Juillet 1993 par des membres issus du secteur privé avec l’appui de la Banque Mondiale dans le cadre de la gestion du crédit IDA 2591 MAG – Projet de Voiries Urbaines. Elle est reconnue d’utilité publique par le décret N°93-396 du 20 juillet 1993 et est opérationnelle depuis avril 1994. Ces actions sont limitées et ne concernent pas directement le problème des inondations.
Enfin, il y a le fameux BNGRC qui semble n’être qu’un magasin de stockage et un bureau de dispatching des dons, chaque année. Et qui n’informe que lorsqu’il le peut. C’est-à -dire toujours trop tard… De toute façon, ses missions principales sont :
- Coordonner les activités de la GRC et de la RRC à Madagascar ;
- Promouvoir la prévention, la préparation et la mitigation au sein de toutes les agences et à tous les niveaux du gouvernement ainsi qu’aux ONG.
Aucune action directe, seulement de la logistique en somme.
Mon idée de citoyen malgache, avant d’être journaliste, est la suivante :
Ce qu'il est advenu de la très belle route d'Anosibe, inaugurée par le président Jacques Chirac, le 27 juillet 2004. De quel développement parle-t-on ici ? Tout repose sur l'instruction civique et la morale et non sur les sites touristiques et l'embrigadement dans le parti Hvm
Comme je l’ai écrit plus haut, la Banque mondiale, dans son rapport 8152-MAG du 23 février 1990 a déjà mis noir sur blanc ce qu’il faut entreprendre. Seulement voilà  : étant donné que le grand facteur de blocage sera toujours institutionnel, il faudra, par conséquent, user du droit d’ingérence pour assistance d’un peuple en danger. Comme il n’y a rien attendre de ce régime Rajaonarimampianina, charge à vous, bailleurs de fonds et Communauté internationale, de l’obliger à passer le temps qu’il lui reste au pouvoir à vraiment œuvrer pour le bien de la Nation malgache. Comment ?
BANQUE MONDIALE
Rapport No. 8152-MAG
RAPPORT D'EVALUATION I
MADAGASCAR
PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PLAINE D'ANTANANARIVO
23 FEVRIER 1990
Au diable le Plan national de développement (PND) et les Projets d’urgence présidentiels (PUP) qui ne sont qu’une série de promesses irréalistes donc sans lendemain. Des copiés-collés (encore !) de pays industrialisés et développés, aux populations bien éduqués civiquement, sans aucune comparaison avec Madagascar. Retrouvez ce rapport 8152-MAG très pertinent de la Banque mondiale du 23 février 1990. Réactualisez les calculs de l’époque ; débloquez les fonds et mettez en place un système de suivi international. Si vous ne le retrouvez pas je le mettrai en ligne ici.
A droite, Me Henry Rabary-Njaka, directeur de Cabinet de la présidence de la république, secrétaire général du parti Hvm, président du conseil d'administration d'Air Madagascar (ouf!) annonçant l'achat de trois nouveaux avions et qu'il y aura "un pont aérien" entre Paris-Tana-Toamasina parce que "de très nombreux touristes viendront pour le festival des baleines" 2015, parrainé par Julien Lepers. Introuvable au moment fort des inondations, faut-il jeter la première pierre à Me Rabary-Njaka de nationalité... française ? (il est inscrit au barreau de Paris). Aucun mot de réconfort pour ses "compatriotes" alors que, jusqu'ici, il était la seule voix de son maître dans les médias. Que ces touristes regardent les photos qui suivent: il faudra de longs mois pour tout reconstruire
Pour l’heure, beaucoup de lecteurs me demandent où envoyer leurs dons, en espèces surtout. Ma réponse est : N’ENVOYEZ RIEN DU TOUT ! Ici, je m’adresse directement au système des Nations Unies à travers le monde pour qu’il ouvre un compte en banque hautement sécurisé dans lequel tout donateur virera ses sous. Charge au PNUD Madagascar de faire en sorte que ces sous arrivent effectivement à leurs destinataires. C'est-à -dire à mes compatriotes que l’actuel pouvoir prend vraiment pour des canards sauvages avec con histoire de développement toujours tourné vers et pour l‘extérieur. Comme, pour exemples : l’achat d’avions pour permettre aux touristes d’aller voir les ébats des baleines à l’île de Sainte-Marie ; le complexe hôtelier d’Amborovy, à Mahajanga, où même mes voisins de quartiers n’auront aucune chance de mettre les pieds. Je n’interdis pas ce genre d’initiative car ce n’est ni l’heure ni le moment. L’heure est à la reconstruction et non au développement. Et s’ils s’agit-là des PUP, ben la population malgache est très mal barrée avec Hery Rajaonarimampianina aux commandes. Mais…
Nous ne sommes plus au 19ème siècle et cela concernait -et concerne toujours- l’Europe. Seulement, à Madagascar, les bourgeois, ce sont, actuellement, les multinationales et vous connaissez les autres. Y-a-t-il une issue à ce cercle vicieux ? Evidemment ! Comme l’a dit Madiba Nelson Mandela. A combien, Hery Rajaonarimampianina a chiffré son PND déjà ? A 14 571 millions USD. Bailleurs de fonds : Prêtez le quart de cette somme au peuple malgache. Elle sera affectée à la solution pérenne dévoilée plus haut et gérée par d’honnêtes personne hors du pouvoir. Merci quand même quelle que soit votre décision. Mais ne rêvons pas...
Pour l’heure, enfin, Hery Rajaonarimampianina et sa cour perpétuent le triste constat d’Errico Malatesta. Enfin : vrais amis ou non de Madagascar, ne vous hâtez pas de vouloir à tout prix soulager votre conscience. N’envoyez pas de dons en espèces là où on veut que vous les envoyez ! Soyez patients, dans l’attente des réactions du système des Nations Unies. Merci pour mes compatriotes.
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PHOTOS DES INONDATIONS DU 27 FEVRIER 2015
Antsiranana ville
Soavimasoandro
Ambano Antsirabe
Behenjy RN7
Antananarivo
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Dossier de Jeannot Ramambazafy – 01 mars 2015