Washington, siège du FMI, le 19 mars 2914. Le Président Hery Rajaonarimampianina rencontre Min-Zh, Directeur adjoint du FMI. A l'extrême-droite, la journaliste Onitiana Realy qui sera nommée ministre de la Population, en janvier 2015
Aussi bizarre que cela puisse paraître étrange, le dernier passage de Mr Tsibouris, du Fonds Monétaire International (FMI), n’apparaît ni sur le site de la présidence de la république de Madagascar, ni celui de la Primature de Mahazoarivo. Or, d’habitude, un communiqué est toujours diffusé avec des photos… avantageuses. Pourquoi, malgré le triomphalisme du Premier ministre, Jean Ravelonarivo ? Cela reflèterait-il une mauvaise foi flagrante ? A quoi ont servi alors les déplacements présidentiels qui ont coûté beaucoup aux contribuables malgaches ?
George Tsibouris
Car, en vérité, ces dirigeants issus du Rotary Club ont reçu une véritable douche froide. Et la présence de Léon Rajaobelina, ancien gouverneur de la Banque centrale de Madagascar, ne leur aura été d’aucun secours. En effet, aucun accord sur le FEC (Facilité Elargie de Crédit) n’a été établi à l’issue de cette mission. Il faut savoir lire entre les lignes et bien connaître les arcanes du système des institutions de Bretton Woods pour le reconnaitre. En septembre 2015, peut-être ? D’ici là , tout peut arriver… Et, en réalité, le FMI en a plus que marre des réformes… verbales. Ici, l’analyse de mes confrères de « La Gazette de la Grande île ».
Jeannot Ramambazafy
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Communiqué de presse no 15/89
Le 04 mars 2015
Une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI) menée par Mr George Tsibouris a séjourné à Antananarivo du 18 février au 04 mars 2015. Elle a tenu des discussions sur les réformes entreprises par le gouvernement visant à adresser les difficultés macroéconomiques, accélérer la croissance, et atteindre une réduction durable de la pauvreté, et pour lesquels un appui du Fonds monétaire international à travers un accord de Facilité Elargie de Crédit (FEC) (1)) . La mission a rencontré le Président Hery Rajaonarimampianina, le Premier Ministre Jean Ravelonarivo, le Ministre des Finances et du Budget Gervais Rakotoarimanana, le Gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar Alain Rasolofondraibe, le conseiller économique du Président Léon Rajaobelina, et d’autres hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires au développement.
A la fin de sa visite, Mr Tsibouris a fait la déclaration suivante :
« Ces deux dernières semaines, nous avons poursuivi des discussions constructives avec les autorités concernant un programme de réformes économiques pour lequel le pays souhaite recevoir un appui au titre de la FEC. Les discussions ont été centrées sur une stratégie économique pour la période de 2015-2018 qui s’inspire du Plan National de Développement et des actions du Plan d’Urgences Présidentielles. La stratégie en cours de discussion met en exergue les mesures visant à accroître la mobilisation des recettes, améliorer la composition et la qualité des dépenses budgétaires, ainsi qu’à avancer dans les domaines des réformes monétaires et financières.
« La performance de Madagascar en termes de recettes reste en dessous de son potentiel. Dans le but d’améliorer la mobilisation des recettes, les autorités se sont engagées à faire de grands efforts pour améliorer les administrations fiscale et douanière. Elles prévoient aussi un vaste éventail de réformes, y compris une amélioration des contrôles, de l’évaluation, des audits, et de l’utilisation de la gestion axée sur les risques. Des actions visant à renforcer l’assiette fiscale en 2015 seront également entreprises.
« Nous nous réjouissons de l’engagement des autorités à traiter les causes profondes des pressions budgétaires. Les subventions des carburants, les transferts aux entreprises d’Etat, y compris à la société déficitaire JIRAMA, ainsi qu’à la caisse de retraite des fonctionnaires qui est sous-financée, ont pesé lourds sur l’exécution budgétaire en 2014. L’intention d’éliminer les subventions aux carburants est la bienvenue. À l’avenir, il est important de renforcer la performance et la supervision des entreprises étatiques et de la caisse de retraite, et de moderniser le secteur public dans son ensemble. Il faudra aussi donner suite à la stratégie convenue pour ce qui est de réformer la gestion des finances publiques.
« Ces mesures vont créer un espace budgétaire qui permettra d’augmenter les dépenses dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation, de la santé, et des programmes de protection sociale. Le gouvernement réalloue déjà des ressources pour faire face aux catastrophes naturelles récentes. Le développement du capital humain est un objectif de politique clé. L’investissement dans l’infrastructure, y compris dans les secteurs de l’énergie, du transport, et de l’agriculture est essentiel ; leur priorisation attentive ainsi que des stratégies de financement prudentes assureront que la dette reste sur une trajectoire viable. Un appui supplémentaire des partenaires techniques et financiers de Madagascar sera important.
« La mission a aussi discuté des réformes du secteur monétaire et financier, y compris du besoin d’accroître l’indépendance et le capital de la Banque Centrale et de rehausser sa gouvernance interne. À l’avenir, il sera essentiel d’assurer que le marché des changes est suffisamment liquide et reflète les conditions du marché. Dans ce contexte, la Banque Centrale doit reconstruire ses réserves internationales. Un plan d’action relatif aux réformes à moyen terme du secteur financier sera finalisé suite au Programme d’Evaluation du Secteur Financier (PESF) qui devrait avoir lieu en 2015.
« Le gouvernement crée un environnement plus favorable pour le secteur privé. Afin de créer une base solide pour la croissance du secteur privé, il sera important de renforcer les institutions ainsi que la gouvernance. Le gouvernement a un rôle clé à jouer en améliorant l’environnement juridique et régulateur.
« Avec les bons progrès qui ont été faits à ce jour, nous sommes déterminés à poursuivre nos discussions en vue d’arriver à un accord de FEC dans les meilleurs délais possible. »
(1) La Facilité Elargie de Crédit (FEC) a remplacé la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu en apportant un plus haut niveau de financement à des termes concessionnels, une flexibilité accrue dans les caractéristiques de la conception du programme, et des conditions focalisées et simplifiées. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de zéro pour cent, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI