Photo de gauche: Rakotoarimanana Gervais, Georges Tsibouris (FMI) et Martial Rakotoarimanana. Que va penser le FMI à propos de cette orthodoxie financière à la sauce Hvm ?
Plus de deuxième fois, hein, monsieur l'expert qui fait, désormais, la honte de l'Université des Trois-Rivières (Québec) ?
5 février 2015. A propos du forcing du super ministre Rivo Rakotovao qui voulait délester directement le Trésor public de 40 milliards d’ariary, le ministre des Finances et du Budget, Rakotoarimanana François Marie Gervais, avait déclaré : « J’espère qu’il n’y aura plus de deuxième fois. Ma porte est grande ouverte à tous ceux qui ont des choses à me dire ».
Pour rappel, il s’agissait pour le super ministre en question de transférer ces 40 milliards directement de la Société du port à gestion autonome de Toamasina (SPAT) vers le ministère d’État en charge des projets présidentiels, de l’équipement et de l’aménagement du territoire (MEPATE) dont l’épatant Rivo Rakotovao à la charge, en plus d’être président du parti artificiel Hvm. Ce Rivo, les gars, il m’épate !
Au micro, Orlando Robimanana, lors de la grève. En médaillon, l'épatant Rivo Rakotovao, également emprisonneur de journalistes malgaches
Mais le Directeur général du Trésor de l’époque, Orlando Robimanana, s’y était opposé farouchement en déclenchant une grève et en alertant la presse. On connaît son sort : il a été limogé pour lui apprendre à être un empêcheur de détourner des ronds… Et c’est après que le Rakotoarimanana -ministre et non président élu qui est Hery Martial Rakotoarimanana Rajaonarimampianina-, a fait la déclaration cité plus haut. A l’époque, l’ambassadeur de France, François Goldblatt avait donné un avis assez critique sur son compte twitter:
28 mai 2015. Sans que personne ne sache par qui ni pourquoi, une somme astronomique de 17.345.663.667,90 ariary est retirée de la Banque centrale de Madagascar. Cette énorme somme a été retirée en mandats auprès de deux institutions distinctes : 2.416.966.564,14 ariary à la PGA et 14.928.697.103,76 ariary à la RGA. D'où vient cet argent de la RGA sinon de comptes de tiers et/ou de comptes de dépôts dont seul le ministère des Finances peut en disposer pour des "subventions" en tous genres, par exemple. En effet, le contrôle de la RGA ne se limitant qu'à l'existence ou non de provisions.
PGA : Paierie Générale d'Antananarivo dirigée par M. Herivelo Andriamanga
RGA : Recettes générales d’Antananarivo dirigées par Mme HERY Manantenasoa Micheline
Sous couvert de la Direction des systèmes de paiement (DSP) de la Banque centrale, qui a apposé une paraphe (il n’y a toujours pas de Directeur des systèmes de paiement, titulaire), l’intitulé de ce « braquage légal » : PREVISION OPERATIONS avec ACCT. Il s’agit, sans doute de l’Agence comptable centrale du Trésor public et de la Dette publique (ACCT-DP) dirigée par Mme Diavolana Randriamaromanana. Mais quel genre d’opérations ?
En tout cas, le 30 mai 2015, le ministre de la Défense nationale entouré d’officiers supérieurs en treillis, passe à la Tvm pour faire peur aux Malgaches, en voulant rassurer la communauté internationale. Le 1er juin 2015, des individus glanés dans quelques régions de l’île entonnent, en boucle, le même refrain infantile de la protection du vénéré président Rajaonarimampianina et, dans les quartiers, des Chefs Fokontany suivent le même chemin.
Véronique Vouland Aneini
Coïncidence ? Le 3 juin 2015, l’on apprend que l’Ambassadeur François Goldblatt va quitter le pays très prochainement. Véronique Vouland Aneini lui succèdera.
Le 8 mai 2015, le ministre importé du Québec était en visite à la Paierie générale d'Antananarivo, sise à Antaninarenina, avec le successeur d'Orlando Robimanana
Aussi, je ne sais pas si la porte du ministre Rakotoarimanana François Marie Gervais est toujours grande ouverte mais, en tout cas, sa bouche s’est hermétiquement fermée face à ce « délestage monétaire » par milliards. Mais c’est peut-être ce qu’il a appris à l’Université des Trois-Rivières au Québec : l’Omertà …
En passant, en fin de règne, Didier Ratsiraka avait fait exactement la même chose, en 1991, avant de s'enfuir du pays à partir d'Ambodiatafana (province de Toamasina), dans un avion affrêté par la France.
Jeannot Ramambazafy – 4 juin 2015