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Home Vie politique Dossier Madagascar-U.S.A: don’t interfere please !

Madagascar-U.S.A: don’t interfere please !

Press Statement

John Kirby
Spokesman of State Department

Washington, DC

June 5, 2015


The United States is closely following ongoing political developments in Madagascar. The country has made tremendous progress since its 2013 elections and return to democracy, and we hope that current developments do not jeopardize those gains.

We call on all parties to resolve the current political impasse with respect for the rule of law and through national dialogue in order to maintain the political stability needed to grow the economy, attract investment, create employment and improve the lives of the Malagasy people. All political leaders need to work together to enable Madagascar to reach its full potential. The welfare of the Malagasy people should be everyone’s first priority.


Déclaration de John Kirby, porte-parole du département d'Etat américain, Washington, DC, le 5 juin 2015 :

 

Les États-Unis suivent de près le développement politique en cours à Madagascar. Le pays a effectué d’énormes progrès depuis ses élections de 2013 et le retour à la démocratie, et nous espérons que le développement actuel ne remettra pas en cause ces progrès.

 

Nous appelons toutes les parties à résoudre l'actuelle impasse politique dans le respect de l'état de droit et à travers un dialogue national, afin de maintenir la stabilité politique nécessaire pour développer l'économie, attirer les investissements, créer de l'emploi, et améliorer les conditions de vie du peuple Malagasy. Tous les leaders politiques ont besoin de travailler ensemble afin de permettre que Madagascar puisse atteindre tout son potentiel. Le bien-être du peuple Malagasy devrait être la première priorité de tous.

 

John Kirby

Pour rappel, John Kirby est un Amiral de l'US Navy et a été le porte-parole du Pentagone avant d'être celui du Département d'état depuis mai 2015, succédant à Jen Psaki.


Le Président malgache élu, mis en accusation par les 2/3 Députés, et l'Ambassadeur américain à Madagascar, Robert Yamate


Décidément, il semble que l’ambassadeur Robert Yamate n’accomplit pas son devoir de rapporter exactement les faits. Le retour à la démocratie, c’est le respect de l’Etat de droit et, par synergie de la Constitution sur laquelle tous les présidents élus malgaches ont prêté serment. Pourquoi parler de « dialogue national » lorsque plus des 2/3 des Députés de Madagascar ont voté une requête inscrite dans cette Constitution, en son article 131 ? Pourquoi mettre de l’huile sur le feu après que la HCC, dans son communiqué du 4 juin 2015 remercie tout un chacun de bien vouloir la laisser travailler en toute liberté et d’attendre dans la sérénité, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation ?

 


Quelle mouche pique toujours le gouvernement américain à ne pas respecter la souveraineté d’un pays redevenu indépendant depuis 55 ans déjà ? Lorsque le président Barack Obama a été bloqué par le Congrès américain, à propos du budget et que les administrations américaines ont utilisé le « shutdown » (fermeture partielle des administrations: 800 000 fonctionnaires sont restés chez eux) début octobre 2014, y-a-t-il eu un politicien qui a demandé d’effectuer un « dialogue national » au nom du bien-être de la population américaine? Non ! Alors pourquoi demander cela aux Malgaches alors que la requête en déchéance relève du droit constitutionnel malgache ? Et selon la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques et la Convention de Vienne du 24 avril 1963 sur les relations consulaires interdisant toute immixtion dans les affaires intérieures de l’Etat hôte ?

Présentation ICI

Je vais respecter le communiqué de la HCC en ne rappelant pas, ici, les violations graves et répétées de la Constitution par le Président Hery Rajaonarimampianina, -les débuts sont dans mon livre depuis juillet 2014- mais je vais rappeler à l’administration américaine ce qu’Abraham Lincoln avait déclaré en 1865 :


"Ne jamais interférer en quoi que ce soit dans l'esprit de la Constitution. Cela seul permettra de garantir nos libertés" (Abraham Lincoln, 16ème président des Etats-Unis, assassiné le 16 avril 1865, au terme de la guerre de sécession)

Aussi, pour interférer dans une affaire strictement malgacho-malgache et dans le strict respect de l’esprit de la Constitution ?

Le Président Barack Obama, le 11 juillet 2009, devant le Parlement ghanéen à Accra

Enfin, je rappelle les termes de Barack Obama, le 11 juillet 2009, à Accra (Ghana) : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ». Et il également rappelé que les élections ne sont pas toute la démocratie : « il faut voir ce qui se passe entre les scrutins. Tout comme il convient de rejeter du mauvais côté de l’Histoire  ceux qui se servent des coups d’État ou qui modifient les Constitutions pour rester au pouvoir ». Certes, comme l’a écrit Jeune Afrique : « les auditeurs du discours d’Accra ne sont pas des naïfs. Ils n’ignorent rien de l’intérêt américain pour leur pétrole et leurs matières premières et ils savent tout du soutien accordé autrefois par les États-Unis à quelques-unes des pires dictatures du continent ».

Mais Il serait paradoxal, qu’au terme de son dernier mandat, Barack Obama devienne subitement complice de ceux qui sont du mauvais côté de l’Histoire et qu’il traine cela comme une casserole jusqu’à la fin de sa vie. Non ?

Jeannot Ramambazafy – 7 juin 2015

 

***************

RAPPELS SUR LA CONSTITUTION DE LA IVème république de Madagascar

Chapitre IV. De la Haute Cour de justice.

Article 131.

Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis liés à l'exercice de ses fonctions [version de l'AN : des actes accomplis dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions] qu'en cas de haute trahison, de violation grave, ou de violations répétées de la Constitution, de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat.

Il ne peut être mis en accusation que par l'Assemblée nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres.

Il est justiciable devant la Haute Cour de justice. La mise en accusation peut aboutir à la déchéance de son mandat.

Article 132.

Si la déchéance du Président de la République est prononcée, la Haute Cour constitutionnelle constate la vacance de la Présidence de la République ; il sera procédé à l'élection d'un nouveau Président dans les conditions de l'article 47 ci-dessus. Le Président frappé de déchéance n'est plus éligible à toute fonction publique élective.

Article 133.

Les présidents des assemblées parlementaires, le Premier ministre, les autres membres du Gouvernement et le président de la Haute Cour constitutionnelle sont pénalement responsables, devant la Haute Cour de justice, des actes accomplis liés à l'exercice de leurs fonctions et qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis.

Ils peuvent être mis en accusation par l'Assemblée nationale statuant au scrutin public à la majorité absolue de ses membres.

L'initiative de la poursuite émane du Procureur Général de la Cour suprême.

Article 167.

Afin de respecter le prescrit constitutionnel, le Président de la République, dans un délai de 12 mois à compter de son investiture, invite les Instances compétentes à désigner les membres qui composeront la Haute Cour de justice afin de procéder dès l'expiration de ce délai à l'installation de la Haute Cour de justice. Toute partie justifiant d'un intérêt peut saisir les institutions compétentes de demande de sanction en cas de carence.

En ce qui concerne le Président de la République, exceptionnellement, l'instance compétente est la Haute Cour constitutionnelle qui serait autorisée à prendre les sanctions qu'aurait pu prendre la Haute Cour de justice si elle était installée.

Mis à jour ( Lundi, 08 Juin 2015 09:39 )  
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