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Madagascar. Solidarité contre le code de la répression

A droite, le grand James Andrianalisoa, Dg de l’ACM

A peine le code de la communication «médiatisé» trouvé conforme à la constitution par Jean Eric Rakotoarisoa, président de la HCC (Haute cour constitutionnelle), que les plaintes commencent à pleuvoir. En plus de celle de Premier ministre Olivier Mahafaly entendu sur Rfi, qui, malgré des preuves flagrantes « n’a rien à voir » avec le détournement de deniers publics à Fianarantsoa (Voir en fin d'article) découvert par trois inspecteurs généraux de l’Etat -qui ont été, eux, sanctionnés (ICI)- voilà que c’est au tour de James Andrianalisoa, Dg de l’ACM (Aviation civile de Madagascar) de monter sur ses grands chevaux, quasi assuré de l’impunité permise par une loi tout ce qu’il y a de liberticide en tout point.

Les journalistes Jean-Luc Rahaga et Didier Ramanoelina placés en détention préventive le 21 juillet 2014, ils n’ont été libérés de la prison d’Antanimora que le 25 juillet 2014. Motif? Plainte du ministre d’État, Rivo Rakotovao, pour «diffamation et publication de nouvelles sans preuves». Or, il s’agissait d’une lettre de lecteur publiée par ce journal

Ainsi, Môssieur Andrianalisoa vient de porter une plainte contre X au parquet d’Antananarivo pour «diffamation par voie de presse, violences et voies de fait». Mais c’est notre confrère Salomon Ravelontsalama, du quotidien «La Gazette de la Grande île» qui est visé. Salomon a même été convoqué par la police judiciaire de la Gendarmerie nationale, la semaine dernière. Or, d’où viennent originellement les preuves de la rapacité stérile de ce James Andrianalisoa sinon de madagate.org? Je m’en vais rafraîchir la mémoire à ce triste individu qui suit les traces du ministre d’Etat, Rivo Rakotovao (à propos de l’emprisonnement des journalistes Jean-Luc Rahaga et Didier Ramanoelina), mais en profitant de cette loi sur le code de la répression qui, pourtant, n’a pas encore été promulgué par le Hery vaovao.

En tout cas, s’il se sent insulté, il confirme la règle: la vérité blesse. En tout cas, bravo à James Andrianalisoa qui vient de se remettre sous les feux de la rampe du (gros) salaire non mérité. entrainant dans ce sillage, Me Henry Rabary-Njaka qui, pourtant, a préféré se taire. Dommage. J'attends avec impatience la plainte et la convocation pour «propagation de fausses nouvelles» ou encore «atteinte à l'honneur d'une personnalité publique». Cela confirmera le fait qu'il est au-dessus de la loi comme le président de la république lui-même (ICI).

Jeannot Ramambazafy – 22 août 2016

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Entre juillet 2013 -et jusqu'à janvier 2014-, James Andrianalisoa et Henry Rabary-Njaka ont reçu de l’argent à titre de prestation de consultance sans avoir pu faire sortir la compagnie aérienne nationale de l’interdiction de survol de l’espace Schengen. Mais il y avait déjà eu un « travail en amont », dès février 2013. Il faut des preuves pour affirmer ce genre d’information, n’est-ce pas? Les voici, sans commentaires, sauf: à quoi ont servi tous ces milliers d'euros? Car Air Madagascar n'est sorti de l'annexe B que cette année 2016.

Bravo pour les résultats financiers personnels en tout cas !

Quoi qu’il arrive, ces deux consultants sont déjà millionnaires en ariary. Et certainement grâce à cette considération plus qu’à la culture de résultats, si James Andrianalisoa a été placé au poste de Directeur général de l’ACM, Me Henry Rabary-Njaka, lui, a été extraordinairement récompensé. En effet, de nos jours il est à la fois Directeur de Cabinet de la présidence de Madagascar, Secrétaire général du parti gouvernemental Hvm, créé de toutes pièces et Président du Conseil d’Administration d’Air Madagascar.

Note: depuis, M. Rabary-Njaka a été limogé de tous ces postes et n'est plus que Secrétaire général du parti présidentiel Hvm. Mais cela lui permet-il de se déplacer avec des gardes du corps issus des forces armées? Encore un mystère qui n'en est pas un dans une république bananière.

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Affaire Razaimamonjy Claudine: 10 marchés de 2.365 millions Ar

Non, Razaimamonjy Claudine n’a pas été arrêtée (lire notre édition du lundi 4 avril 2016: «Razaimamonjy Claudine: à rechercher et à arrêter»). Elle circule librement en ville contrairement à la demande de l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) qui ne tolère pas que la co-propriétaire de l’hôtel A&C et bras droit du chef de l’Etat refuse de répondre à la convocation de ses agents pour s’expliquer sur des marchés publics à lui attribués.

D’après les documents en notre possession, il s’agit principalement des marchés réalisés dans la région de Fianarantsoa. Financés par des subventions exceptionnelles en date du 12 décembre 2014, il y a, par exemple, la construction du Tranompokonolona de la commune rurale d’Iavinomby Vohibola et du marché d’Alakamisy Ambohimaha pour respectivement 100 et 159 millions Ar. Trois mois auparavant, le 9 octobre 2014, le ministère de l’Intérieur a déjà débloqué des subventions exceptionnelles à 18 communes dont 8 aux alentours de la capitale du Betsileo.

La plupart des travaux sont des réhabilitations et équipements des bureaux des communes (Ialanindro, Fianarantsoa I, Mahasoabe, Ambalavao...) et la construction de marché à Kirano et la réhabilitation du bureau de la BMH à Vohimasina.

Au total, ces 10 subventions exceptionnelles se chiffrent à 2.356 millions Ar. Et d’après ce qu’on nous a laissés entendre, les 10 marchés publics financés par ces subventions auraient été toutes attribuées à Claudine Razaimamonjy et ses prête-noms. Le milieu des affaires de Fianarantsoa explique que l’entrepreneure a l’habitude de travailler à la tête d’un pool de sous-traitants ou de prête-noms, c’est selon, depuis qu’elle a commencé dans les affaires au début des années 2000.

La raison de la convocation de l’IGE ne pourrait être que la réalisation des travaux. Les commentaires entendus dans les milieux politiques interprètent cette « affaire » comme « un juste retour des choses de la part du président Rajaonarimampianina». « Ce n’est rien par rapport à ce qu’elle a fait pour l’élection du chef de l’Etat », ajoute-t-on. En clair, ces marchés seraient un moyen comme un autre de rembourser les fonds déboursés par Claudine Razaimamonjy pendant les campagnes présidentielles mais aussi municipales dans cette agglomération de Fianarantsoa. Dans ce schéma, il est normal que les marchés ne soient pas réalisés correctement et que les agents de l’IGE fassent leur boulot.

Au-delà des marchés attribués à Mme Claudine et consorts, nous encourageons d’ailleurs l’IGE à ne pas se contenter des sondages, mais de faire un contrôle systématique sur ces projets financés par des subventions exceptionnelles. Car outre les questionnements sur l’origine du financement exceptionnel, on remarque que les engagements sont à des… exceptions près, destinés en faveur des communes rurales éloignées. Loin des yeux, loin du contrôle?

Toujours est-il qu’il n’est pas exclu que les marchés attribués à Vohimasy Farafangana, Tsarahasina Port-Bergé ou encore Ankirihiry Mampikony ne soient pas attribués à des entrepreneurs locaux qui ont soutenu Hery Rajaonarimampianina pendant la campagne présidentielle. Au total, l’Etat a débloqué, au titre des subventions exceptionnelles pour les communes quelques 5.874 millions Ar dont 2.365 supposés attribués aux marchés de Claudine Razaimamonjy.

La récompense politique est, certes, la règle de par le monde et c’est un moyen comme un autre d’encourager sinon soutenir des initiatives. Mais qu’on le fasse dans les règles de l’art. Le sponsor et le bénéficiaire ont tous les deux intérêt à le faire. Dans la lignée de « Wikileaks » et de « Panama papers », l’opinion est friande de révélations.

Salomon Ravelontsalama

La Gazette de la Grande île, 06 février 2016

Mis à jour ( Lundi, 22 Août 2016 07:52 )  
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