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Hery Rajaonarimampianina. Pourquoi tant de mensonges facilement démasquables ?

Hery Rajaonarimampianina

L‘ex-premier président de la IVème république malgache a-t-il un sérieux penchant pour le suicide politique ? Ou bien a-t-il le don de prendre le monde entier pour une sphère englobant des imbéciles congénitaux, avec des mensonges facilement démasquables, tout en croyant qu’un président comptant pour du beurre -en l’occurrence Rivo Rakotovao- arrivera toujours à le sauver par le gong de l’abus d’un pouvoir uniquement passager ? Voire…

Le jeudi 4 octobre 2018, Hery Rajaonarimampianina, « président malgache sortant » faisant partie des 36 candidats à la présidentielle malgache du 7 novembre 2018, répondait, en direct d’Antananarivo, au micro de Christophe Boisbouvier pour son émission « Invité Afrique » sur RFI (Radio France internationale). Parmi les questions-réponses du jour, il y en a une qui m’a fait sortir de mes gonds, étant donné que le samedi 29 septembre 2018, j’avais, ici même, dans les présentes colonnes, consacré un dossier au sujet de ce contrat extra-gouvernemental («Hery Rajaonarimampianina. Après lui, le déluge de dettes et le désert halieutique!») :

Christophe Boisbouvier : Selon l’opposition, quelques jours avant votre départ du pouvoir vous avez cédé en catimini la zone maritime malgache à plus de 300 bateaux de pêche chinois, moyennant quelque trois milliards de dollars, et cela, sans aucune transparence et à l’insu des professionnels de la pêche malgache.

Hery Rajaonarimampianina : Je peux vous dire que c’est complètement faux. C’est vraiment de l’ineptie tout cela. Parce que, comme vous le dites, cela vient de l’opposition. Je n’ai pas signé des projets du genre que vous avez mentionné tout à l’heure. Du tout. Je ne connais pas cet accord-là.

Monsieur le candidat à votre propre succession, vous êtes un fieffé menteur, indigne même d’être un candidat-président ! Ci-après la photo où l’on peut très bien vous voir -et non entr’apercevoir-, et le début du communiqué distribué à tous les médias d’ici et d’ailleurs, qui ne vient donc pas de « l’opposition ». Laquelle d’ailleurs ? :

Beijing, 05/09/2018. Au premier plan, de gauche à droite : Hugues Ratsiferana, Miao Jirong et Eric Randrasana qui a gardé son poste de directeur de Cabinet de la présidence de Madagascar. Au fond, au centre : Hery Rajaonarimampianina encore président de la république au moment de la signature de cet accord assassin dont il a osé dire sur les ondes d’une radio mondiale qu’il en ignorait l’existence. Les écrits restent…

Communiqué de presse

Pékin (République Populaire de Chine), le 5 septembre 2018 - Un accord-cadre entre l’Agence Malagasy de Développement Economique et de Promotion des Entreprises (AMDP) et le consortium TAIHE CENTURY INVESTMENTS DEVELOPMENTS CO. LTD a été signé ce jour à Pékin, en présence de S.E.M Hery RAJAONARIMAMPIANINA, Président de la République de Madagascar. Le partenariat a été signé entre M. Hugues RATSIFERANA, Directeur général de l’AMDP et M. MIAO Jirong, représentant le consortium TAIHE CENTURY INVESTMENTS DEVELOPMENTS CO.LTD.

Dans cette même rubrique des mensonges rajaonarimampiens, c’est encore RFI qui a fait remonter à la surface le comportement plus qu’étrange du même personnage, au palais d’Iavoloha, le samedi 5 mars 2016. Extraits lus sur RFI, en date du 11 septembre 2018 : «(…) Il est probable également qu'il (Ndlr : Hery Rajaonarimampianina) prépare une défense au sujet de l'affaire qui a étrangement refait surface deux jours après sa démission : celle d'une fusillade dans une mine dans laquelle son fils est directement mis en cause ».

Résumé de l’affaire : Le 21 février 2016, dans la carrière d’Ankaraoka, Commune rurale de Marotsipohy, District d’Anjozorobe, une fusillade, provoquée par un sous-officier de l’armée, éclate, et des habitations de mineurs sont incendiées.  Témoignage recueilli par la correspondante de RFI, le 4 mars 2016 : « On a dû fuir car des coups de feu ont été tirés. On n’a même pas pu prendre nos affaires. C’était des tirs sans sommation, sans pitié. Ils nous ont visés ! Les gens ont couru pour sauver leur vie. Un membre de ma famille a été blessé par un tir. La dernière fois qu’on l’a vu, il venait de tomber dans un fossé ». Ainsi, dans le sauve-qui-peut général, le jeune Mandinisoa a disparu corps et âme jusqu’à aujourd’hui. A l’époque, son oncle, Tsimiondra Tomasy, ancien membre du Conseil Supérieur de la Transition, mais aussi ancien Sg du parti Monima de Monja Jaona, avait déclaré : « Nous ne reculerons pas malgré les menaces d’arrestation et je suis prêt à sacrifier ma vie s’il le faut ». Et de poursuivre : « Nous disposons de nombreuses informations sur cette affaire pour pouvoir affirmer que le fils du président de la République (Ndlr : Matthieu Rakotoarimanana, né au Canada d’un premier lit) était  bel et bien présent sur les lieux ».

Au micro, à gauche avec lunettes, Jeanne Richard de RFI, posant des questions pressantes au président Hery, à Iavoloha, le 5 mars 2016

Le samedi 5 mars 2016, l’encore président de la république s’est empressé d’organiser une conférence de presse au palais d’Etat d’Iavoloha. Ce, dans le cadre de la visite de tous les Maires élus dans la région Vakinankaratra. Parmi les points du jour : la Haute cour de justice (HCJ); l’Advanced Cargo Declaration (ACD), et, surtout, l’affaire de la fusillade à Anjozorobe. Ainsi, ce jour-là, face aux journalistes présents et, surtout, aux questions pressantes de notre jeune consœur Jeanne Richard de RFI, le futur ex-président Hery a répondu en démentant catégoriquement l’implication de son fils dans cette affaire. « Il s’agit de rumeurs et de manœuvres politiques », avait-il déclaré.

Hery Rajaonarimampianina a-t-il menti par méconnaissance, ignorance ou pour défendre coûte que coûte son fils, bien à l’abri de son immunité présidentielle en ce 5 mars 2018 ?

Puis il avait ajouté, sans se démonter, que son fils n'était pas présent le jour de l'altercation. «  Il était dans un autre endroit. Mon fils n'est pas un magicien, il n'était pas sur place. Si vous avez des preuves, je voudrais bien que vous me les donniez ». Et de conclure, pour l’ensemble des journalistes présents : « L’entourage du président sert de bouc émissaire, pour aboutir vers ma personne. Respectez la vie privée de ma famille. La liberté de presse, je l’accepte, c’est dans la Constitution. Mais cela exige des responsabilités. Démontrez que vous avez des preuves ». En malgache, un dicton dit : « izay mitady dia mahita » (celui qui cherche, trouve). Voici donc les preuves (en dehors de la vidéo visible sur youtube) tant cherchées par celui qui n’est plus rien qu’un simple citoyen malgache justiciable comme vous et moi car ne bénéficiant plus d’aucun bouclier immunisateur et immunisant vis-à-vis des lois et textes en vigueur.

Lors de cette descente, ce 21 février 2016, Matthieu Rajaonarimampianina conduisait lui-même le second Pick-Up de couleur blanche appartenant à la Présidence de la République. En fait, cette « délégation » était à bord de deux Pickups de la Présidence de la République immatriculés 52029 WWT et 1854 WWT

Le fils n’est pas magicien, certes, mais il n’a pas le don de l’invisibilité. Ainsi, accompagné par un Huissier de Justice et des éléments des Forces de l’ordre, Matthieu, le fils de l’ancien président donc, était également armé. En effet, il portait un pistolet automatique à droite de sa ceinture (visible sur la photo)

Après cette conférence de presse du 5 mars 2016, une partie de la famille de Mandinisoa s’est rétractée, ayant reçu des centaines de millions d’anciens francs, plus « prix du silence » que « compensation » quelconque, qui ne sont certainement pas tombées du ciel, croyez-le bien. Le 11 juillet 2018, Tsimiondra Tomasy décède à l’âge de 70 ans et le 7 septembre 2018, Hery Rajaonarimampianina démissionne de son poste de président de la république élu. Mais comme je le dis toujours : ni le temps ni l’argent ne pourront jamais effacer les crimes commis. Car la famille de Mandinisoa le disparu, à l’intention de monter à nouveau au créneau pour réclamer justice. En réalité, ce sont des membres de l’association « Zanak’Androy » qui entendent interpeller le candidat Hery Rajaonarimampianina lors d’un point de presse qu’ils prévoient d’organiser d’ici peu… Après l’élection présidentielle, qu’importe s’il faudra attendre 2019, le père et le fils ne devront pas échapper à cette justice, même s’ils quittent le pays qu’ils ont dévasté et ruiné en quatre ans et demi.

En attendant, je (me) repose la même question que j’ai choisi pour titre : Pourquoi tant de mensonges facilement démasquables ? Dernier rappel : la plainte au sujet de cette affaire d’Anjozorobe, déposée le 24 mai 2018 auprès du parquet du tribunal de première instance d’Antananarivo par les 73 députés pour le changement, reste encore sans suite.

Jeannot Ramambazafy - Article également publié dans "La Gazette de la Grande île" du samedi 6 octobre 2018


Mis à jour ( Lundi, 08 Octobre 2018 00:35 )  
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