]
Les quotidiens du 22 Nov 2024
[ Midi ]
[ Express ]
[ Moov ]
Home Vie politique Dossier Madagascar/BAD Développement économique: Hier, aujourd'hui, demain

Madagascar/BAD Développement économique: Hier, aujourd'hui, demain

Carlton Anosy Antananarivo, 2 juillet 2019. Au centre, au premier plan: Le Président de la BAD, Akinwumi Adesina, et le Président de Madagascar, Andry Rajoelina. A l'extrême-droite, le ministre malagasy de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato, également gouverneur de la BAD

HIER

Survol macroéconomique


Antananarivo, 30 août 2016. « Madagascar doit passer de grenier de la pauvreté à grenier de la prospérité », avait déclaré fermement, Akinwumi Adesina, président de la BAD. Hélas...

La croissance du PIB réel a atteint environ 05,0% en 2018, contre 04,2% en 2017. Le secteur agricole a connu une croissance de 04,5% en 2018 (contre 06,6% en 2017). Le secteur industriel, quant à lui, a connu une croissance de l’ordre de 06,7%, tirée principalement par les textiles et la fabrication d’huiles essentielles. Malgré l’épidémie de peste du début de 2018, le secteur des services a connu une croissance de 05,4%. La croissance de la demande globale en 2018 a été largement tirée par les investissements publics et privés dans les infrastructures (routes, aéroports, énergie et le port de Toamasina). La demande extérieure en textiles, vanille et huiles essentielles a également contribué à la croissance.

Le déficit budgétaire a été contenu à environ 02,3% du PIB en 2018, contre 02,4% en 2017, grâce à des mesures ciblant certaines dépenses peu prioritaires. La dette publique totale, dont 70% proviennent de créanciers multilatéraux, est passée de 38,4% du PIB en 2016 à 35,1% en 2018. Selon le Fonds monétaire international, la dette publique reste viable, le risque de surendettement extérieur restant modéré. L’inflation a légèrement diminué, passant de 08,3% en 2017 à environ 07,7% en 2018, selon les estimations. Les réserves officielles brutes ont atteint 04,1 mois d’importations en 2018. Le déficit de la balance courante s’est détérioré pour atteindre environ 02,0% du PIB en 2018, en raison d’une augmentation de 19% de la valeur des importations de pétrole et de 13% de la valeur des biens d’équipement. Les exportations sont dominées par les produits à faible valeur ajoutée, notamment les clous de girofle, la vanille et les produits miniers.

Facteurs positifs et négatifs

La croissance du PIB réel devrait être de 05,4% en 2019 et de 05,2% en 2020. Les principaux moteurs restent les suivants: transports, énergie, travaux publics, industries extractives et activités de la zone franche d’exportation. L’inflation devrait se stabiliser à 07,1% en 2019 et à 06,1% en 2020.

Madagascar possède un avantage comparatif dans certains produits de niche (girofle, litchi, vanille, fèves de cacao, café vert et huiles essentielles, e.a.) qui peuvent être facilement transformés localement avec une valeur ajoutée élevée. Une mise en œuvre efficace de la politique industrielle et du régime des zones économiques spéciales pourrait transformer ce potentiel en emplois et en croissance économique.

Madagascar a peu bénéficié de son appartenance à la Commission de l’océan Indien, à la Communauté de développement de l’Afrique australe et au Marché commun de l’Afrique orientale et australe ainsi que de son statut de signataire de la zone de libre-échange continentale africaine. Comme d’autres États insulaires, il fait face aux coûts de transport élevés. Le déficit en infrastructures rend les transactions commerciales coûteuses et nuit à la compétitivité du secteur privé. Pour mieux s’intégrer au reste de l’Afrique, le pays devrait améliorer la logistique des principaux ports et aéroports, et le long des principaux corridors. Si l’application de normes et standards internationaux et la suppression des barrières non tarifaires pourraient stimuler les échanges avec les partenaires régionaux.

Madagascar est confronté à une incidence élevée de pauvreté et d’inégalités. Le taux d’accès à l’électricité, estimé à 15,2%, est l’un des plus bas d’Afrique. L’agriculture reste traditionnelle et très vulnérable aux chocs climatiques, tels que les cyclones et la sécheresse. D’autres chocs, tels que l’épidémie de peste de 2018, la baisse des prix des matières premières ou la hausse des prix du pétrole pourraient également compromettre les perspectives du pays.

Autre paradoxe: Madagascar, 2ème producteur mondial de litchi, continue à en importer le jus au lieu de le produire localement.

Au terme de son cycle de reconstitution triennal (FAD-14), le Fonds africain de développement aura investi quelque 48 milliards de dollars américains dans les pays à faible revenu, depuis sa création en 1973. Pour la seule période 2011-2018, le Fonds a contribué à de nombreuses avancées: un meilleur accès à l’électricité pour 11 millions de personnes; des techniques agricoles améliorées pour 90 millions de personnes; un meilleur accès au transport pour 67 millions de personnes. Quelque 714.000 petites et micro-entreprises ont bénéficié d’un financement, 36 millions de personnes de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement améliorés, et plus de 4 millions de personnes ont eu un accès à l’éducation.

Source: PEA (Perspectives économiques en Afrique) 2019

AUJOURD'HUI


« La fragilité n’est pas une fatalité. Elle peut être surmontée », Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD)

Antananarivo, 1-3 juillet 2019. À l’occasion de la 15ème reconstitution du Fonds africain de développement (FAD-15), dont une réunion s'est tenu au Carlton à Antananarivo, capitale de Madagascar, Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement, a plaidé en faveur du Fonds «qui joue un rôle déterminant auprès des pays du continent en situation de fragilité». La cérémonie d’ouverture de la réunion a eu lieu en présence des représentants des 33 pays donateurs du Fonds, et du Président de Madagascar, Andry Rajoelina. Il importe de savoir que l'objectif de ces réunions, de manière globale, est de situer l’état d’avancement de la matrice des engagements du FAD-14, mais également de définir les orientations stratégiques et les priorités opérationnelles du FAD-15, de tracer l’appui au développement du secteur privé dans les pays FAD, d’établir un programme de lutte contre la fragilité en Afrique et enfin et de définir le cadre de financement pour le FAD-15. Pour le ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato:«le FAD-15 vise également à appuyer les efforts dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Le groupe de la BAD intervient dans le cadre des 5 priorités ou « High Five ». Les discussions avaient déjà porté sur quatre scénarios présentés pour un pipeline réel de 7,2 milliards UC dont une grande réforme institutionnelle avec un personnel de qualité».

Dans des situations de fragilité ou de grande pauvreté, l’intervention du FAD a souvent enregistré des résultats spectaculaires. À Madagascar, les projets soutenus par le Fonds ont permis de tripler les rendements de riz dans des périmètres irrigués, faisant bondir les revenus agricoles de quelque 140%. Le projet de centrale hydroélectrique de Sahofika, à une centaine de kilomètres de la capitale malgache, doit permettre de réduire de 500% le prix de l’électricité.

Extraits de l'intervention Président de la BAD

«Alors que beaucoup de bailleurs ont abandonné Madagascar lorsque le pays a connu des soubresauts politiques, économiques et sociaux, le Fonds africain de développement est resté à ses côtés. Nous avons renforcé des institutions affaiblies, restauré l’accès à des services de base comme l’eau et l’assainissement et construit des infrastructures durables».

«Éradiquer la pauvreté, les inégalités et la fragilité est un travail de longue haleine. Répondre au changement climatique, aux inégalités de genre, combattre la corruption et la mauvaise gestion des ressources naturelles, construire des infrastructures de qualité est aussi un travail de longue haleine».

«L’ADN du FAD est de donner de l’espoir aux nations et aux populations», a insisté le président Akinwumi Adesina.

Le FAD a permis, cette année, l’inauguration du pont entre la Gambie et le Sénégal, dont les deux pays rêvaient depuis 1974. Grâce à l’autoroute entre Addis Abeba et Mombasa, le commerce entre l’Éthiopie et le Kenya a bondi de 400%. Quant au pont de Kazungula reliant le Botswana, la Namibie et la République démocratique du Congo, il réduira le temps d’attente aux frontières de 14 jours à… une heure!

Le président Adesina a exhorté les pays à se montrer généreux lors de cette 15ème reconstitution du Fonds africain de développement, lequel a transformé la vie de plus de 200 millions d’Africains entre 2011 et 2018. La dernière réunion de reconstitution du Fonds se déroulera au 3ème trimestre de cette année 2019.

Argument frappant du Président Andry Rajoelina qui a appelé le Fonds à aider son pays à redevenir le grenier rizicole de l'océan Indien alors que l’île importe annuellement, aujourd’hui, quelque 500.000 tonnes de riz: «Toutes les ressources sont à notre portée pour pouvoir répondre localement aux besoins alimentaires de la population. Il faut créer des chaînes de valeur agricoles ».



DEMAIN


Le FAD engage près de 1, 2 milliard de dollars dans le développement

À l’occasion de la réunion de la 15ème reconstitution du Fonds africain de développement (FAD-15), qui s'est tenu au Carlton Anosy, à Antananarivo, Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement, s’est félicité du «mariage de développement» entre la BAD et Madagascar, qui remonte à 1974, date d’adhésion du pays à l’institution. Il a également remercié le président de la République, Andry Rajoelina, pour l’invitation, ainsi que l’initiative du ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato, d’avoir proposé Madagascar pour abriter la réunion des Plénipotentiaires du FAD.

«Le FAD est très important pour Madagascar. Depuis que nous nous sommes engagés avec votre pays, nous avons fait un investissement de 1,9 milliards de dollars américains, dont 1,2 milliard de dollars du FAD. C’était très important pour Madagascar d’accueillir cette réunion, pour discuter de la reconstitution du FAD», a souligné le Président Adesina. Pour rappel, le FAD et la Facilité d’Appui à la Transition constituent les outils d’intervention du groupe de la BAD.

Grâce au FAD, Madagascar a ainsi obtenu le financement de projets ayant un impact direct sur les conditions de vie de la population. Il s’agit, entre autres, de projets en énergie hydroélectrique totalisant près de 300 Mégawatts (à Sahofika et à Volobe), d'infrastructures routières (RN9 et RN12), et des aides d’urgence fournies pour lutter contre les épidémies et les catastrophes naturelles. Et le Président de la BAD de rappeler que : «Madagascar importe à hauteur de 500.000 tonnes de riz, bien qu’il ait le potentiel d'être le grenier de l'Océan Indien. Le FAD est intervenu et a soutenu de vastes systèmes d'irrigation sur 6.500 ha. Aujourd'hui, les rendements ont triplé, passant de 2 tonnes à 6 tonnes par hectare. Les revenus agricoles ont augmenté de 141 %"

Si l'on résumait l'appui financier récent du groupe de la BAD à Madagascar, il se présente comme suit: en février 2019, elle a financé 95 opérations pour un montant cumulé de 1,9 milliard de dollars; à mi-mars, son portefeuille d'actifs à Madagascar comprenait 16 opérations d'un montant global de 377,45 millions de dollars, avec 15 projets nationaux et un projet de caractère régional. L'appui de la BAD s’est orienté sur trois grands secteurs prioritaires: les Transport (52,6% de l'appui financier); l'Agriculture (37,5%); la Gouvernance (08%). Le reste a été réparti entre les secteurs social, environnemental et énergétique.


«Ensemble nous vaincrons la fatalité de la pauvreté», Andry Rajoelina, Président de la République de Madagascar

Pour sa part, le Président de la République de Madagascar a tenu à exprimer ses remerciements au groupe de la BAD dans la concrétisation de ces projets. Il a rappelé sa volonté à travailler de concert avec la BAD pour reconstruire le FAD dont la raison d’être est d’accompagner et de soutenir les pays bénéficiaires à atteindre les objectifs fixés. Le Président Andry Rajoelina a souligné que les priorités de la BAD, les «High Five», sont en parfaite harmonie avec le «velirano» (engagements à concrétiser) dans lequel il s'est personnellement engagé, vers un processus de développement réel. Voici des extraits de son discours à propos de ces priorités: «Il se trouve que ces priorités coïncident parfaitement avec la Politique Générale de l’État que nous avons mise en place afin de traduire ma vision de notre stratégie d’Émergence en actions. Le Velirano, c’est-à-dire les engagements que j’ai pris bien avant d’accéder à mes fonctions de Chef d’État, s’inscrit directement dans les High Five de la BAD puisque j’ai fixé les mêmes grandes priorités dans notre processus de développement, à savoir: - L’autosuffisance alimentaire; - L’Énergie et l’eau pour tous; - La Santé et l’éducation pour tous; - La promotion de l’habitat et la modernisation; - L’industrialisation. Pour cela, bien entendu nous prioriserons également la Sécurité, la lutte contre la corruption, la Décentralisation effective et la promotion du Tourisme. Grâce à l’aide du FAD, nous pourrons assurer l’avancement concret des projets d’infrastructures et de développement humain prévus par le Plan Émergence de Madagascar. Nous amorçons une nouvelle ère dans la vie socio-économique de notre pays puisque nous démarrons une série de réformes nécessaires pour la transformation profonde de la manière de gouverner à Madagascar».

Enfin, pour le Président Rajoelina: «l’Agriculture et la transformation agro-industrielle seront le fer de lance du développement à Madagascar, car c’est l’unique manière de garantir l’autosuffisance alimentaire de la population. Unissons notre énergie, notre savoir-faire et nos capacités. Bâtissons la prospérité que mérite la population Africaine. Ensemble nous vaincrons la fatalité de la pauvreté, car avec la foi, la détermination et le travail, tout devient possible».

Dossier de Jeannot Ramambazafy – Sources: PEA, BAD et Ministère malagasy de l'Economie et des Finances

Egalement publié dans «La Gazette de la Grande île» du samedi 6 juillet 2019

Mis à jour ( Samedi, 06 Juillet 2019 13:54 )  
Bannière

Madagate Affiche

 

Madagasikara JIRAMA. Hatramin’ny oviana no hanjaka ny tsy matimanota mpandrendrika ny Firenena malagasy ?

 

Donald Trump, élu 47e Président des États-Unis d’Amérique, le 05 novembre 2024

 

Madagascar. Lancement officiel du Plan National d’Action II sur la lutte contre le travail des enfants (2025-2035)

 

Senseï Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo s'en est allé à 75 ans, le 5 octobre 2024

 

Tiana Rasamimanana - JIRAMA : Position du SIM (Syndicat des Industries de Madagascar)

 

Hira malagasy. Fa iza marina i Therack, namorona ireo hira malagasy tsy lefy hatramin’izao ?

 

Pr Serge Henri RODIN. Le compteur de sa vie terrestre s’est arrêté à 75 ans. Son cœur a cessé de battre le 18 septembre 2024

 

Marc Ravalomanana. Ny tena vontoatin’ny resaka tsy fandoavana hetra : nanao taratasy fanekena fa handoa izy, ny 4 septambra 2023. Indrisy…

...

 

RAMANAMBITANA Richard Barjohn. Ny Ferapara fodiany mandry, ny 12 Septambra 2024

 

Beijing. Intervention du Président Andry Rajoelina, lors de la Table ronde sur le Développement économique Madagascar-Chine 2024