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Home Vie politique Dossier Washington DC. le Président Andry Rajoelina s’est informé auprès d’Alice Patterson Albright, pour la relance effective de l’appui du MCC

Washington DC. le Président Andry Rajoelina s’est informé auprès d’Alice Patterson Albright, pour la relance effective de l’appui du MCC

Washington DC, le 21 avril 2022. Ce jour, le Président Andry Rajoelina a été reçu par Alice Patterson Albright, CEO (Présidente Directrice Générale) du Millenium Corporation Challenge (MCC).


Lors de cette rencontre, la fille de Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d’État des États-Unis (1997-2001), décédée le 23 mars 2022, très récemment donc, a salué l’implication personnelle du Président Rajoelina dans la lutte contre la corruption à Madagascar. « Nous encourageons vos efforts et nous sommes là pour vous soutenir », a souligné Alice Albright. En effet, si l’on regarde le dernier « Scoreboard » du MCC pour Madagascar, la Grande île dépasse bien les 50% des conditions pour pouvoir à nouveau être éligible et bénéficier de l’appui financier du MCC.


Nous n’en sommes pas encore à une rééligibilité effective pour Madagascar, amies lectrices, amis lecteurs. Aussi, pour vous faire patienter un peu, voici la formidable histoire du MCC.


Historique du MCC

C’est en 2004 que les Etats-Unis ont créé le programme Millenium Challenge Corporation (MCC). Il s’agissait alors de former un nouveau partenariat de développement entre les États-Unis et les pays en développement. Le MMC a été mis en place par le Congrès américain.


Le conseil d'administration du MCC de l’époque avait sélectionné 16 pays éligibles pour bénéficier de l'aide du MCC pour l'exercice budgétaire 2005. Ce lundi 08 novembre 2004, le regretté Général Colin Luther Powell -décédé le 18 octobre 2021- alors Secrétaire d’État des États-Unis, avait souligné « l'adaptation du MCC dans le cadre de la sécurité des Etats-Unis. Laissez-moi vous dire que les défis globaux et régionaux de la sécurité, auxquels nous faisons face actuellement, exigent que nous soyons créateurs dans notre manière de traiter ces questions et dans la recherche de solutions innovatrices pour les aborder, et le MCC est l'une de ces solutions innovatrices ».

Dans l'année 2005, les pays éligibles étaient l'Arménie, le Bénin, la Géorgie, le Ghana, le Honduras, le Lesotho, Madagascar, le Mali, la Mongolie, le Maroc, le Mozambique, le Nicaragua, le Sénégal, le Sri Lanka et le Vanuatu. Le Maroc a été éligible pour la première fois alors que les autres pays furent déjà sélectionnés au cours de l'exercice budgétaire 2004.

Disposant, dès lors d’un solide appui bipartite, le MCC verse des subventions à des pays qui ont démontré leur engagement à la promotion des bonnes pratiques de gestion –la bonne gouvernance- et à la réforme économique. Pour le MCC, la croissance économique est à la base de l'éradication de la pauvreté, d’où une collaboration avec des pays en fonction de leur engagement « à l'exercice judicieux du pouvoir, à l'appui de la liberté économique et à l'investissement dans les ressources humaines ».


En créant le MCC, les États-Unis entendaient créer un mécanisme de développement axé sur les besoins du pays et un outil qui permettrait au pays bénéficiaire de l'aide de concevoir et de mettre en œuvre lui-même des projets de développement.

Quatre principes fondamentaux sont la base des procédures du MCC. Primo, un bon rendement en matière de politique ; Secundo, une prise de possession par le pays ; Tertio, la responsabilité du pays et, Quarto, avoir des résultats palpables.

Pour obtenir de l'aide financière du MCC, les pays doivent se soumettre à un processus comprenant trois étapes :

Première étape : une évaluation du revenu annuel par personne selon les niveaux de revenus des pays de la Banque mondiale;

Seconde étape : une évaluation en fonction de 22 indicateurs de politiques indépendants et transparents afin d'examiner l'engagement du pays à l'égard de politiques favorisant la liberté politique et économique, les investissements dans l'éducation et la santé, l'éradication de la corruption et le respect des libertés civiles et de la primauté du droit;

Troisième étape : une présentation d'une proposition compacte où l'on décrit les priorités du pays par rapport à l'aide financière offerte dans le cadre du MCC.

Le MCC possède deux options d'aide financière : les ententes compactes et les ententes limites.

Une entente compacte est une importante subvention d'une durée de cinq ans offerte par le MCC à un pays admissible, en vue de financer des programmes particuliers visant la réduction de la pauvreté et la stimulation de la croissance économique.

Une entente limite est une entente entre les États-Unis et un pays en développement qui démontre un engagement significatif à la réforme et offre une bonne probabilité de réussite, bien que ne répondant pas ou peu aux 22 indicateurs de politiques.

Les ententes limites portent sur de plus petites subventions accordées dans l'espoir d'aider les pays concernés à devenir admissibles aux ententes compactes à l'avenir.

Attention : l’appui du MCC ne remplacera jamais l'aide consentie par l’USAID (Agence des Etats-Unis pour le développement internationale), ni l'aide offerte dans le cadre d'autres programmes de l'administration américaine. Dans les pays qui reçoivent de l'aide financière dans le cadre du programme MCC et de l’USAID, les organismes collaborent pour créer un portefeuille exhaustif d'aide au développement.

Différences : Le MCC financera des activités ayant un rapport avec la croissance économique, alors que l’USAID offrira de l'aide dans des secteurs non visés par la MCC, notamment l'Education, la Santé et l'Aide alimentaire. L’USAID offre également de l'aide technique ciblée dans le cadre des ententes limites du MCC ou complémentaire à ces ententes.

Le MCC est gérée par un Conseil d'administration comptant neuf membres et qui est présidé par le Secrétaire d'État et le Secrétaire du Trésor. Ce conseil d'administration choisit les pays admissibles et approuve les propositions compactes. Pour limiter la croissance d'une lourde bureaucratie et faire en sorte que le financement tienne toujours compte des besoins des pays bénéficiaires de l'aide, le Congrès a limité la taille des effectifs de la MCC à 300 personnes.

Entente Compacte malagasy


En avril 2005, le Millennium Challenge Corporation a signé un contrat de 110 millions USD sur quatre ans avec la République de Madagascar. Ce, pour augmenter les revenus en aidant la population rurale à passer de l'agriculture de subsistance à une économie de marché.

Dans la foulée est créée le Millenium challenge Account Madagascar ou MCA-Madagascar. Les investissements stratégiques dans trois projets ont été conçus pour aider la population rurale à obtenir des droits de propriété formels sur la terre, à accéder au crédit et à protéger l'épargne, et à recevoir une formation en techniques de production, de gestion et de commercialisation agricoles. Cette approche intégrée visait à fournir à la population rurale les conditions nécessaires pour utiliser les terres de manière productive, créer des entreprises rentables et contribuer à assurer la durabilité environnementale.

En juillet 2008, l’entente a été prolongée pour une cinquième année.

Le 31 août 2009, le MCC a suspendu son entente avec Madagascar en raison d'un transfert de pouvoir non démocratique qui a eu lieu en mars 2009. Le MCC a travaillé avec MCA-Madagascar, l'entité mettant en œuvre l’entente, pour assurer une clôture ordonnée du programme.

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Voici ce que retiendra l’Histoire, à propos de ce transfert de pouvoir non démocratique, le reste n’étant qu’un roman à rallonge de la part de nostalgiques fanatisés par l’homme d’Imerikasinina…

Les vraies raisons de la Révolution Orange de 2009

Andry Rajoelina, alors Maire de la ville d'Antananarivo, Capitale de Madagascar, Leader de la Révolution Orange malagasy en 2009

En 2004 donc, Madagascar a été le premier pays à signer une entente compacte (« Compact ») avec le MCC. Avec le zèle dont il faisait preuve pour ouvrir le pays aux investisseurs étrangers, le gouvernement de Marc Ravalomanana était parfaitement adapté au MCC. Au départ, le MCC et le gouvernement de Madagascar avaient convenu que le Compact devrait mettre l’accent sur l’augmentation des investissements dans le domaine agricole et qu’il lui fallait, par conséquent, inclure un projet d’extension des titres de propriété. Cependant, un processus national de réforme foncière privilégiant une gestion décentralisée des terres et l’allocation de certificats fonciers (et non de titres) avait déjà commencé avant l’arrivée du MCC. Les responsables ont réussi à convaincre le MCA-Madagascar de soutenir ce processus, alors même que les autres volets du Compact maintenaient l’objectif de développer l’agrobusiness et de faciliter les investissements étrangers. La contradiction a toutefois fini par exploser au vu de tous en décembre 2008, quand il est apparu que, tout en utilisant les fonds MCC pour allouer des certificats à des milliers de Malgaches ruraux dans le cadre du Programme national foncier, le gouvernement vendait les mêmes terres à des investisseurs étrangers.


La population de Madagascar a alors appris avec horreur, par l’intermédiaire des médias internationaux,  que leur gouvernement avait alloué une concession de 1,3 millions d’hectares à la société coréenne Daewoo Logistics et qu’il était en train de négocier, avec la société indienne Varun, un autre accord couvrant plusieurs centaines de milliers d’hectares. Les deux accords concernaient des projets d’agriculture industrielle. L’accord avec Daewoo comprenait des terres pour lesquelles les certificats avaient déjà été alloués par le programme du MCC, tandis que Varun proposait d’étendre ce programme foncier à la zone qu’il convoitait, de façon à ne distribuer les certificats qu’aux agriculteurs qui accepteraient de mettre leurs terres à la disposition de l’entreprise ! En réalité, le gouvernement avait livré, ou était sur le point de le faire, près de 3 millions d’hectares de terres agricoles à des investisseurs étrangers. Ces transactions s’étaient faites au moyen d’un système de baux à long terme pouvant aller jusqu’à 99 ans établi par le gouvernement en 2008 dans le cadre d’une nouvelle loi sur les investissements, d’ailleurs soutenue par les bailleurs de fonds.

Le gouvernement du Président Ravalomanana et le programme MCA-Madagascar ont alors connu une fin brutale en mars 2009, avec la révolution Orange -dirigée par Andry Rajoelina, alors Maire de la Capitale Antananarivo- qui a débuté fin 2008. Une révolution indéniablement favorisée par la colère de la population face à l’accord avec Daewoo. Le MCC a alors suspendu le Compact et son financement pour le Programme national foncier.


(Source : GRAIN, organisation internationale qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité.)

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Cependant, le MCC est toujours resté vigilant en ce qui concerne la gouvernance à Madagascar. Son attention s’est accrue à partir de l’année fiscale 2019, à la veille de l’élection au suffrage universel du Président Andry Rajoelina. Puis tout s’est précipité, à la suite du « Scoreboard » réalisé sur les années fiscales 2019-2020 et 2021.


Le 4 novembre 2021, Patrick Rajoelina, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, a reçu une délégation de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique composée de Tobias H. Glucksman, Premier Conseiller de l'Ambassade des Etats-Unis, Brett E. Coleman Directeur du Peace Corps et Alei H. ElDorry, adjoint du Directeur des programmes de l’USAID (Photo ci-dessus).

Cette rencontre faisait suite à une visite de travail effectuée le 13 septembre 2021. Elle a été aussi une occasion d’évoquer divers sujets de coopération en cours, notamment dans le domaine économique.

Ce, dans l’optique de la relance du Millenium Challenge Account (MCC), suite aux efforts fournis par la partie malagasy ces dernières années. Il a été également question de relancer la coopération dans le domaine social, à travers le Corps de la Paix ou Peace Corps créé par le Président John F. Kennedy, le 1er mars 1961.


Et le troisième volet de cette démarche a donc été cette rencontre de très haut niveau entre la COE du MCC, Alice P. Albright, et le Président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, au siège du MCC à Washington DC, le 21 avril 2022. Le Chef de l’État malagasy n’a pas omis de préciser que « le développement du pays doit passer par la stabilité politique ».


En ce qui concerne le Millenium challenge Account Madagascar ou MCA-Madagascar, en veilleuse depuis 2009, il a, de nos jours, son bureau au Bâtiment A1, Explorer Business Park (ancien Village des Jeux) à Ankorondrano, Antananarivo.

Mission remplie pour le Président Andry Rajoelina qui, il faut le rappeler, s’était déplacé dans la Capitale administrative fédérale des États-Unis d’Amérique en marge des réunions annuelles de printemps de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire internationale, qui se sont déroulées du 18 au 24 avril 2022.

Dossier de Jeannot Ramambazafy, rédigé le 24 avril 2002


 

 

Mis à jour ( Lundi, 25 Avril 2022 06:36 )  
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