Lucien Fohine
Je ne vais pas faire, ici, l’apologie des boissons alcoolisées, en général, du rhum en particulier mais ce qu’a accompli Lucien Fohine, en l’espace de trois décennies, mérite d’être plus largement connu encore.
Et je profite de la participation à cette FIM (Foire internationale de Madagascar) 2014 pour vous parler de sa société.
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L'intérieur de l'épicerie Fohine sise à Behoririka vers Antanimena
Pour moi, personnellement, du temps de mon adolescence aux 400 coups, Fohine, c’était la « pharmacie de garde » toujours ouverte à des heures avancées, du côté de Behoririka. De nos jours, je ne sais plus… En matière d’alcool, la boisson la plus accessible à la majorité des Malgaches, reste le rhum. Mais il y a rhum et rhum… Celui de mauvaise qualité jusqu’à en tomber malade et celui qui est devenu une boisson de luxe dans des bouteilles devenues des objets d’art aux couleurs d’arc-en-ciel (je deviens subitement poète). Vraiment ! La preuve en photos dans ce reportage.
Au début des années 1980, Lucien Fohine se rend compte que l’usine de sucre de la ville de Dzamandzar, sur l’île de Nosy Be, produisait un alcool aux saveurs uniques et persistantes. Nosy Be ne s’appelle pas l’île-aux-parfums pour rien, surtout celui de l’Ylang-ylang qui s’ajoute à ceux des girofliers, des poivriers et de la vanille. Même après distillation, ces parfums restent les mêmes. Mais il suffisait de savoir maîtriser la technique et l’améliorer. Cela, afin de parvenir à produire un rhum pouvant tenir la dragée haute avec les rhums mondialement connus…
Vieux Rhum de Dzamandzar
Et c’est ainsi qu’il crée la Compagnie Vidzar qui sera implantée à proximité de Dzamandzar. Le nom de son rhum sera Dzam, tout simplement. Mais pourquoi Vidzar ? Parce que c’est encore plus simplement la contraction de « Vieux Rhum de Dzamandzar ». M. Fohine est très créatif. Non ?
Etrange étiquette de rhum pour pirates des... Caraïbes
Rappelons-nous que le rhum est un produit directement issu de la canne à sucre originaire des Caraïbes, et qu’il est devenu, de nos jours, le troisième spiritueux consommé dans le monde. Il faut retenir que, pour l’instant, hélas, les plantations de canne à sucre ne représentent que 15 à 20% de l’agriculture malgache. Pourquoi messieurs les dirigeants ?...
Après un travail acharné, fait de hauts et de bas, le résultat, en cette année 2014 est époustouflant pour la Compagnie Vidzar devenu un Groupe ! Mais encore une fois : l’abus d’alcool nuit à la santé et il faut le consommer avec modération.
En tout cas, voilà encore un très bel exemple pour faire comprendre que le « Vita Malagasy » est tout à fait exportable.
Plus astucieux encore, Vidzar a crée une campagne avec un slogan percutant : « Za’Malagasy » (je suis Malgache). En tout cas, chez eux, cela signifie une « campagne basée sur le fierté nationale axée sur l’attrait du progrès de l’entreprise purement malgache ».
Pour le volet, très sérieux économiquement parlant, voici la stratégie du Groupe Vidzar :
Rum Factory
La stratégie de Vidzar est de stimuler la croissance et améliorer la marge de façon durable et responsable. Par le biais de l’étendue géographique, des marques exceptionnelles segmentées dans toutes les boissons alcoolisées ou non et de l’étude de marché constante. Vidzar couvre un large éventail de marques de premier plan. Il possède les meilleurs rhums de Madagascar. Ce qui place Vidzar en premier plan dans le monde du secteur des spiritueux à Madagascar. Vidzar entend investir dans des industries sélectives, en particulier l’usine d’embouteillage de qualité (Rum Premium Factory). Pour pérenniser la marque Dzama dans le haut de gamme, Vidzar mène l’industrie du spiritueux vers l’innovation. Et son programme d’innovation est basé sur la connaissance du consommateur qui veut, à la fois, du luxe, du goût et des saveurs.
Le Groupe Vidzar engage également le consommateur vers les communications traditionnelles et, bientôt, vers les médias numériques, car il faut vivre avec son temps. La présence de la société Dirum, en Europe, est facilitatrice de la distribution de la marque Dzama. Tous ces outils permettront au Groupe Vidzar de réaliser son ambition de devenir un partenaire privilégié pour ses clients. Et ses représentations dans les salons prestigieux de Vins et Spiritueux tels que Vinexpo, appuient leurs efforts de développement à l’exportation. Sa participation à la Foire internationale de Madagascar entre dans cette démarche.
Pour en revenir au vrai sujet de ce reportage, ce qui fait la différence dans l’art du rhumier, c’est la mise en valeur des arômes à travers des techniques d’assemblages, de réduction et de vieillissement. Ensuite, de présentation. Et croyez-en les photos, il y a de quoi devenir collectionneur de bouteilles sans en boire le contenu. Non ? Bravissimo au Groupe Vidzar et à Lucien Fohine qui font connaître Madagascar sous un aspect autre et très positif. Mais il est toujours utile de rappeler que : l’abus d’alcool nuit à la santé et il faut le consommer avec modération.
Reportage de Jeannot Ramambazafy & Harilala Randrianarison
Sources informatives : Groupe Vidzar