A la Météo malgache, c’est toujours le même refrain du « mbola tsy misy atahorana aloha » -il n’y a rien à craindre pour l’instant. Malgré cela, la pluie ne cesse de tomber. A croire qu’il faut vraiment que le ciel nous tombe sur la tête à Madagascar, pour enfin déclarer le danger. Cette façon d’appréhender les choses est bien à l’image du régime Rajaonarimampianina qui évolue en cercle fermé comme si de rien n’était et qui ignore totalement ce que signifie « gouverner c’est prévoir ». Même l’imprévisible.
En tout cas, l’évidence est là  : ce n’est pas le peuple malgache qui est puni par Dieu mais c’est lui, président élu, qui est maudit par la puissance divine. Depuis une année qu’il est au pouvoir, plus de la moitié des sept plaies d’Egypte est passée sur Madagascar : sauterelles, grenouilles, famine, inondations. En plus de trente ans de journalisme, je n’ai jamais vécu autant de catastrophes en même temps et en si peu de temps. En tout cas, mon devoir est de prévenir même si je ne peux pas grand’chose à mon niveau, sauf d’informer mes compatriotes d’être plus que vigilants à partir d’aujourd’hui 7 mars 2015. Y-aura-t-il un troisième « appel international » de la part du gouvernement Jean Ravelonarivo, au cas où ?... Passons aux choses sérieuses.
Ainsi, selon Météo France, deux systèmes dépressionnaires sont actuellement surveillés dans notre bassin cyclonique. Ces deux phénomènes se trouvent de part et d'autre de Madagascar.
15S, estimée comme étant une tempête tropicale modérée, selon le JTWC mais encore comme une dépression selon le CMRS, se situe dans le Canal du Mozambique. Elle se situe à 540 km de Morondava (Madagascar). Les vents près du centre soufflent en moyenne à 55 km/h.
94S se situe au Nord Est de Madagascar. La probabilité que ce système se développe en une dépression tropicale reste faible pour les prochaines 24h d'après le JTWC. Cette zone perturbée se situe à environ 620 km de l’île de La Réunion et 170 km de Toamasina (Madagascar). Les vents près du centre soufflent en moyenne à 50 km/h selon le NRL.
Pour le moment 15S a du mal à s'intensifier car elle se trouve trop près des côtes mozambicaines. De plus le cisaillement vertical du vent empêche également le système de se développer considérablement. L'image satellite ci-dessus nous montre un système complètement désorganisé.
Ce n'est que lorsque le système dépressionnaire s'éloignera suffisamment des terres du Mozambique qu'il pourrait commencer à réellement s'intensifier. De ce fait, il est possible que le système atteigne le stade de tempête tropicale modérée et soit baptisé Haliba. Pour l'heure, il semble exclu que le système atteigne le stade de cyclone tropical.
Mais le futur Haliba devrait donc frapper la côte Ouest Malgache en début de semaine prochaine. Les Malgaches devraient donc se préparer à la venue de ce nouveau système dépressionnaire.
Une dépression tropicale est suivie depuis hier par les services de Météo France. Ce matin à 10 heures, le 11ème système dépressionnaire de la saison cyclonique se trouvait à 1 580 km à l’Ouest-Nord-Ouest de La Réunion, soit au point 16.5 degrés Sud et 41.0 degrés Est.
Il n’a pas beaucoup bougé depuis hier. D’après les prévisions de Météo France, le météore devrait effectuer un demi-tour pour se diriger à l’est-sud-est, se rapprochant de Madagascar que le système devrait traverser avant de ressortir sur mer d’ici à mercredi.
Il était aussi prévu qu’il se renforce pour être baptisé ‪Haliba ce week-end. Mais dans son dernier point, Météo France a revu à la baisse ses prévisions d’intensité. A suivre tout de même.
Une autre source moins pessimiste, parle au conditionnel. Il s’agit de housseniawrinting.com
Ainsi, selon ce site, une dépression tropicale 15S qui pourrait se transformer en un cyclone (Haliba) pourrait frapper Madagascar par le coté ouest et traverser le pays par le milieu. Actuellement, il est situé à  environ 194 km des cotes malgaches et sa direction est vers le Sud sud est et les dernières prévisions montrent qu’il pourrait toucher terre dans les prochaines 72 heures.
Ce futur cyclone Haliba possède des vents soutenus de 65 km/h avec des rafales pouvant atteindre les 82 km/h avec une vitesse de déplacement de 10 km/h. Cette dépression tropicale n’a cessé de s’intensifier dans les derniers jours, mais les autorités n’ont pas encore publié des alertes cycloniques concernant des régions précises.
Antananarivo et ses environs sont déjà des zones sinistrées face aux inondations et voilà qu’un nouveau cyclone pointe le bout de son nez. On a également un autre système dépressionnaire sur l’Est de Madagascar, mais il ne représente pas encore de menace pour l’instant.
Que vous reste-t-il à faire, habitants de Madagascar ? Prendre les précautions d’usage, car il ne faut jamais sous-estimer une catastrophe naturelle. C’est-à -dire, selon Surekha Ramessur, seule femme météorologue de la station météorologique de Vacoas à l’île Maurice :
Précautions.
Les précautions à prendre pendant la période cyclonique et avant, pendant et après une catastrophe naturelle sont simples mais peuvent limiter les dommages.
Avant : S’assurer que sa maison est assez solide pour faire face aux rafales d’un cyclone par exemple; élaguer les branches trop près des fenêtres, des lignes téléphoniques ou/et des câbles électriques; dès l’alerte d’un cyclone, faire un stock de nourriture non périssable et d’eau potable; avoir à portée de main des bougies, allumettes, une lampe torche et des piles… Pour ceux dont la maison n’est pas solide, prendre connaissance de l’endroit où se trouve le centre de refuge le plus proche de son domicile.
Pendant : Rester à l’intérieur de la maison et suivre l’évolution de la situation; éviter les abords des rivières; ne pas s’aventurer en mer ou sur les plages pour regarder déferler les vagues.
Après : Faire bouillir l’eau avant de la consommer; éviter les abords des rivières qui peuvent être en crue; ne pas toucher aux fils électriques qui traînent; ne pas manger les fruits qui sont tombés. Il est recommandé de faire évacuer les eaux stagnantes pour éviter la prolifération de moustiques.
Dommages.
Dans sa brochure, la station météorologique donne aussi d’autres conseils dès l’annonce d’un cyclone : avoir une trousse de premiers soins; descendre l’antenne de télévision en prenant toutes les précautions nécessaires; ranger à l’intérieur tout matériel léger susceptible d’être emporté par le vent.
Il ne faut pas oublier qu’une période d’accalmie intervient lors du passage de l’œil du cyclone. Elle est suivie de vents violents soufflant du côté opposé. Il est important de ne pas s’éloigner de son domicile dans ce cas de figure.
En tous les cas, souhaitons que ces deux dépressions tropicales ne fassent que passer sans trop de dégâts. En effet, en ce 7 mars 2015, voici le dernier bilan du BNGRC :
Le bilan provisoire des pluies diluviennes et des glissements de terrain en date du 04 Mars 2015 à 19 heures pour les régions d’Analamanga, Alaotra Mangoro, et du Vakinankaratra fait état de 23 décès et de 82 275 sinistrés. La majeure partie de ces décès est causée par des glissements de terrain ou des écroulements de maison d’habitation. Et nous sommes le 07 mars 2015…
La note d'humour venant des confrères de "La Gazette de la Grande île"
Dossier préparé par Jeannot Ramambazafy – 07 mars 2015