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Antananarivo. Naissance du quotidien «Freenews» de Lalatiana Rakotondrazafy

Villa Pradon, Antanimena, 07 septembre 2016, en début de soirée. C’est le lieu et la date du lancement officiel du quotidien « Freenews ». Tenants et aboutissants à travers le discours en français de sa directrice générale, Lalatiana Rakotondrazafy.

VIDEO DE LA SOIREE DE LANCEMENT ICI

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Honorable assistance,

C’est avec beaucoup d’émotion, et surtout une grande fierté, que je m’adresse à vous ce soir, pour marquer avec vous, famille, amis, collaborateurs et partenaires, le lancement officiel de notre quotidien «Freenews» qui vient s’ajouter à notre radio «Free FM».

Cinq ans après la création de «Free FM», «Freenews», qui sera sa version écrite, est née et nous célébrons ensemble cette naissance, ce soir. Tout d’abord, un très grand merci.

Merci à vous d’avoir répondu présent à notre invitation, pour vivre et partager avec nous, l’émotion de ce grand moment qui marque une nouvelle étape dans le développement de notre groupe de médias. Merci à vous d’être présents, ce soir; nous pensons que c’est un grand signe de soutien dont nous vous sommes très reconnaissants.

«Freenews» est un quotidien d’information mais surtout d’analyse et d’investigation bilingue, malgache et français, bien entendu, de huit pages, mais vendu à un petit prix de 200 ariary. Vous vous interrogez, sans doute, sur le pourquoi d’un nouveau quotidien dans le paysage médiatique de la Capitale actuellement, déjà saturé avec, au moins, une vingtaine de titres qui paraissent chaque jour. Est-ce que ce ne serait pas un peu fou, même un peu irréfléchi de se lancer dans cette aventure plus que périlleuse? Non seulement parce que le contexte économique, en général, est plus que difficile, je ne vous apprends absolument rien en vous le disant, mais surtout ce contexte est loin de s’y prêter, avec l’avènement du nouveau code de la communication qui va réduire de manière considérable notre latitude à nous exprimer en toute liberté.

Cette liberté qui devra, pourtant, être l’élément essentiel de notre travail. Eh bien ce soir, je me permettrais de vous confier ce que j’ai dans le cœur en réponse à ces interrogations, somme toute, fondées. «Freenews» a bien l’intention et la prétention d’émerger du lot en nous voulant délibérément directs, crus, sans complaisance, critiques, satiriques, faisant du «people» politique mais en gardant bien en vue notre objectif principal d’informer le public. Informer le public, justement, de tout ce qui ne se dit pas d’habitude, au nom du politiquement correct; de tout ce que l’on n’ose pas trop publier par peur ou par souci de complaisance ou de divers intérêts, certes légitimes, mais qui, pour nous, ne seront jamais et ne pourront jamais primer face au droit de tous les citoyens à être informés et à notre devoir de les informer. Mais comment diable pourrons-nous prétendre y arriver, diriez-vous sans doute, avec le nouveau code de la communication en passe d’être promulgué, s’il ne l’est pas déjà?

Tout simplement parce que c’est un défi, le défi de la liberté, de se défaire de la peur et celui de la vérité. Des faits avérés et bien recoupés; des investigations menées avec tout le sérieux que requiert le professionnalisme dont nous devons faire preuve. J’ai d’ailleurs confiance en mon équipe pour cela. Et comme l’a si bien dit mon directeur de la rédaction dans son éditorial du numéro zéro de «Freenews» -que vous aurez tout le plaisir de lire dans quelques instants, quand toute cette première édition vous sera remise entre les mains, mon directeur de la rédaction l’a si bien dit: LA VERITE VOUS RENDRA LIBRES. Nous voulons être libres, d’où notre souci et notre exigence de vérité. Cette exigence qui, nous le savons, doit être la vôtre aussi.

Le code de la communication, parlons-en. Le but, en cherchant contre vents et marées, à le faire adopter et à le faire appliquer, est de nous museler, de restreindre notre liberté d’expression et d’opinion, et de réduire la presse indépendante au silence. Eh bien, nous allons montrer que cette mission sera vouée à l’échec parce que nous sommes prêts à prendre tous les risques pour nos lecteurs. Le risque d’être justes à leur côté; à pousser toutes les portes nécessaires, même les plus hermétiquement fermées, à la recherche de toutes les informations qui seront et qu’ils seront en droit de savoir. Nous combattrons la peur ; la peur des représailles; la peur des différentes intimidations et la peur d’être snobés par les annonceurs publiques comme privés parce que nous dérangeons en osant dire la vérité.


D’ailleurs, nous vous invitons, par la même occasion, chers partenaires et annonceurs, à le faire. Dépassons ce diktat de la complaisance; faisons ensemble le chemin de la liberté, celui de la vérité, parce qu’encore une fois, elle nous rendra libres. Et j’en suis certaine, tout le monde y trouvera son compte. Les défis, comme je l’ai expliqué tout à l’heure, ils sont là, ils sont nombreux. Parmi eux, également, et j’y tiens particulièrement à cœur: celui de rendre à la portée de tous, du plus grand nombre, l’information afin de leur permettre d’avoir tous les éléments utiles, pour qu’ils puissent apprécier et juger par eux-mêmes la situation politique, économique et sociale de notre pays. D’où le prix modique de 200 ariary de notre journal.

Parce que nous sommes convaincus que le pays ne tirera absolument rien de bénéfique d’un peuple abruti, asservi, entretenu dans l’ignorance, dans l’abêtissement et dans la médiocrité. «Freenews» ne sera pas que du journalisme et nous l’assumons, nous ne nous en cachons pas. Nous nous sommes assignés cette mission de lutter contre la médiocrité intellectuelle dans toutes ses formes, dans laquelle on a laissé ce pays depuis trop longtemps maintenant. Tout le monde gagnera à avoir un peuple informé, moins médiocre et qui a la capacité de savoir et vouloir, en toute connaissance de cause, ce qui est bien et ce qui ne l’est pas pour lui, pour sa famille, pour sa région et pour son pays, sans qu’on ne lui impose une idée, une position politique ou une situation qui ne lui convient pas mais qu’on lui demande gentiment et patiemment d’accepter.

Nous sommes résolument déterminés, avec nos plumes, comme nos armes les plus redoutables, à contribuer à l’information et l’éducation de nos concitoyens, à leur émancipation et à la défense de leur liberté. Parce que plus ils sont informés et plus ils sont libres.

Alors je terminerai en disant haut et fort et en le martelant que nous nous battrons pour notre liberté; nous la défendrons envers et contre tout. Nous sommes prêts à tout affronter pour elle. Malcom X. l’avait si bien dit: « Si vous n’êtes pas prêt à mourir pour elle, sortez le mot liberté de votre vocabulaire ». Eh bien nous sommes prêts à mourir pour la liberté; nous le sommes, et nous voulons bien garder dans notre vocabulaire le mot liberté; nous sommes libres, nous sommes «Free». Nous voulons être libres, être «Free» et, bien sûr, être « Free » avec vous, bien évidemment.

Vive le groupe «Free». Merci (à la suite d’applaudissements); vive «Free FM»; vive «Freenews» et, surtout, vive notre liberté!

Transcription : Jeannot Ramambazafy

Photos : Harilala Randrianarison

Mis à jour ( Samedi, 10 Septembre 2016 16:09 )  
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