Après avoir participé au « Sommet mondial des gouvernements », à Dubaï, dans les Émirats arabes unis, du 12 au 14 février 2024, le Président de Madagascar, Andry Rajoelina (son discours à Dubaï ici), s'est rendu à Addis-Abeba, Capitale de l'Éthiopie, pour assister au 37ème Sommet ordinaire des Présidents et des Chefs d'État de l'Union africaine (UA), qui s’y tient les 17 et 18 février au siège de l’UA.
Durant le premier jour de ce 37è Sommet de l’UA, quoi qu’en pense d’aucuns, la quarantaine de Chefs d’État présents ont ressenti un souffle pesant autrement sur l’Afrique, doublé d’une situation assez chaotique, à cause de l’état de guerre en Palestine qui a été condamné, ici, à l’unanimité, le recours à la violence ayant tué de nombreux innocents. Ainsi, c’est un véritable leitmotiv que nombre de pays africains représentés, ont lancé pour condamner la crise en Ukraine et la guerre en Palestine. Car l’Afrique ne pourra jamais faire figure d’exception en regard des retombés néfastes de conflits armés mondialisés tuant inutilement d’innocentes personnes. Face à cela, l’Afrique du Sud a déjà porté l’affaire devant la Cour pénale internationale de La Haye.
Le Président du Brésil, Luiz Inà cio Lula da Silva, qui était présent, s’étant exprimé en Portugais, a tenu à féliciter la chaude fierté qui contribue à unir solidement la famille des pays africains et le Brésil parce qu'ils ont un vaste plan d’eau en commun, appelé le Pacifique. « C’est cet océan ce qui nous rassemble. Et c’est cela qui est plus important que ce qui divise. Le Sud global est en train de devenir un acteur dont l’avis ne peut pas être ignoré. Nous, Africains et Brésiliens, devons trouver notre voie dans cet ordre mondial, créer de nouveaux instruments de gouvernance mondial. Sur les 200 millions d'habitants du Brésil, près de la moitié sont d'ascendance africaine », a-t-il déclaré. Le Président Lula da Silva, a, par ailleurs, salué la dignité dont Madagascar a fait preuve dans la gestion de l’élection présidentielle du 16 décembre 2023. Venant des rives d’un pays bordant l’océan Pacifique, il est évident que cette reconnaissance internationale a été ressentie comme un exemple de démocratie et de stabilité politique en Afrique.
Pour sa part, le Nigerian Bankole Adeoye, Commissaire aux « Affaires politiques, à la Paix et la Sécurité » de la Commission de l’Union africaine (CUA) depuis 2021, lors de la présentation de son rapport, a salué la réélection du Président Andry Rajoelina, à travers un processus démocratique pacifique. Il a rappelé que le candidat Andry Rjoelina « a été élu démocratiquement par la voie des urnes. C’est une lueur d’espoir pour notre continent. C’est un effort qu’il faut saluer ». Cette déclaration a été suivie par une salve applaudissements. De nombreux Présidents et chefs d'État ont, ainsi, félicité le président Andry Rajoelina pour son retour.
Le Président de Madagascar, dans son sens inné du pragmatisme, a eu une rencontre de travail avec le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, qui a exprimé sa volonté de renforcer la coopération économique avec Madagascar. Bientôt, la création de parcs industriels ou Zones économiques spéciales sera réalité. Cela, dans le but pour promouvoir la vision fondamentale du développement, qui est la transformation des matières premières sur place et la création d’emplois pour les jeunes et les femmes à Madagascar.
Mais d’autres sujets ont été abordés lors de cette rencontre, tels que l‘affermissement des relations commerciales entre les deux îles ; le volet financier interbancaire et de devises ; la paix et la sécurité ainsi que le renforcement des relations Madagascar-Maurice, deux îles-sœurs membres de la COI (Commission de l'océan Indien).
Notons que la passation du marteau a eu lieu, ce 17 février 2024, entre le Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, et le Mauritanien, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, qui est, désormais -et pour deux ans- le Président de l’Union africaine.
Jeannot RAMAMBAZAFY