C’est certainement écrit quelque part : l’être humain, en général, ne sait pas profiter de ce qu’il a sous les yeux et à portée de main. Le Malgache en particulier, mentalité d’ilien aidant, a tendance à vouloir décrocher la lune. A ce rythme et à la manière dont certains journaux traitent l’information, la Grande île de l’océan Indien commencera un vrai développement vers la moitié de ce troisième millénaire.
La culture de l'impunité et de l'inconscience commence à Mandroseza, en plein Antananarivo
Personnellement, je n’ai pas l’intention d’attendre une période que je ne verrais jamais ou encore un quelconque dirigeant -qui ne fera jamais que passer- pour inculquer à ceux qui me succèderont la joie de vivre et le potentiel que recèle ce beau pays riche en tout mais pauvre par la faute d’une poignée d’égoïstes dont les descendants paieront leurs sottises présentes. Ainsi, voici mon carnet de route du week-end pascal 2010 sur la route de Vatomandry.
Les dangers de la RN2 : charrette et camions poids lourds
Un « vazaha » (péjorativement étranger) n’aura jamais la même vision qu’un Malgache en matière de voyage-séjour à Madagascar. Car, à part la barrière de la langue, il n’osera jamais allé dans des lieux et endroits qu’il s’interdit, étant étranger, justement. Aussi, sa vision sera toujours étriquée et orientée aux deux extrêmes, selon son humeur et les mésaventures qu’il risquera de vivre. En général, et au moindre cafard (dans tous les sens du mot) il noircira tout à force de vivre en circuit… fermé.
Samedi 3 avril 2010, aux environs de 8h30, au niveau du croisement vers Ambohimalaza : stupide accident d'un conducteur qui se prenait pour Michel Vaillant. En voulant dépasser son collègue, sûr de la puissance de son auto, il heurte cet innocent taxi-brousse. Pâques est compromise. Et dire qu'il s'agit d'automobiles d'une société de sécurité...
Alors qu’à Antananarivo, les mouvances et autres ecclésiastes de la Fjkm, ayant pactisé avec le diable, privent leur propre famille de la joie et du bonheur de vivre (et on ne vit qu’une fois), nous étions quatre familles à avoir planifié ces vacances à Vatomandry depuis de longs mois, pour permettre à nos descendants de ne pas être tributaires d’une crise politique qui ne sera que passagère. Leur inculquer que vivre aux dépens d’un faux dieu tombé sur terre puis par terre ne peut que mener à la pauvreté totale : celle du porte-monnaie et celle de l’esprit. Nul besoin d’aller à l’étranger pour vivre des moments inoubliables et instructifs. Voici l’album légendé de cette Pâques 2010 à Vatomandry.
L'art de tomber en panne aux endroits où il ne faut pas. Ici, dans un tournant et en pleine montée
Le pont du fleuve Mangoro, bien avant la ville de Moramanga
Embouteillage de pousse-pousses dans la ville où débuta les évènements de 1947
La gadoue n'empêche pas le ravitaillement en riz. A 110 km de la Capitale les gens travaillent sans se soucier des sottises pseudo politiques d'une poignée de nostalgiques de l'empire Tiko. Ils savent qu'ils ne peuvent compter que sur leurs propres forces
Ce vendeur de volailles évidés ne téléphone pas, il calcule le poids du canard sur la balance avec son portable. Vive les TIC ! A Moramanga, l'argent circule et il n'y a pas de place pour les fainéants
Ambatondrazaka, le grenier à riz de l'Alaotra est à 158 km de Moramanga
Le mémorial du 29 mars 1947. Ici, les gens respectent cette date. Aucune mouvance n'arrivera jamais à les inciter à commettre le même sacrilège qu'à Ambohijatovo où on n'a plus eu écho du sort des coupables (bras armés et commanditaires). Comment voulez-vous que l'opinion ne juge-t-elle pas la HAT de pouvoir mollasson ? ET il y aura encore le 1er mai et le 26 juin propices aux sabotages en tous genres, financés par qui l'on sait. Gouverner c'est prévoir que diable !
Décidément, cette image est devenue une manière de vivre. Les gendarmes sont plus loin. Mais le receveur rentrera vite. Momentanément, hélas. Il faudrait donc un policier derrière chaque Malgache pour faire respecter la loi ? Civisme de ma jeunesse, qu'est-ce que les dirigeants d'après 1972 ont-ils fait de toi ?
Autres dangers de la RN 2 : les gros porteurs et les zébus faméliques
Inconscience totale : l'arrêt sur un pont bien démarqué par une ligne continue. N'allez pas me dire que ces gens ignorent le code de la route et le danger qu'ils font peser sur autrui...
Produits de la terre bio et mes compatriotes de la campagne qui n'ont qu'un problème : comment transformer et/ou évacuer le fruit de leur dur labeur. Ils n'ont jamais rien attendu de "Dada" Ravalomanana qui les a toujours dédaignés
Toutefois, on fait circuler les produits comme on peut. Heureusement. Bien que ce soit à la limite du permis et du légal. Dire que ceux qui se font prendre sont plus punis que ceux qui détournent des deniers publics
Ici, une Renault 4 très... compromise. Où est celle promise par Ravalomanana, qui devait, au moins, remplacer celle-ci ?
Il a cessé de pleuvoir. La route est impeccable. On a sauté l'escale d'Antsampanana. Ce sera pour le retour
Deux de mes compatriotes, pauvres monétairement mais fiers, loin des "soucis" des politiques
Plus que 11 km avant notre destination finale
Déjà , l'ensablement des terres est visible à l'oeil nu
Arrivée à Vatomandry. Il est 17h. Le temps est venteux mais il fait très chaud. Nous avons parcouru quelque 208 km d'une route impeccable
Bienvenue ! Mais où est passé la tête de ce pousse-pousse ?
En fait, ici, on utilise des cyclo-pousse
Certains ont de vrais volants d'automobile
Le grand marché de Vatomandry
PK zéro : nous sommes en plein centre. Ici, la rue principale
Croisement vers Mahanoro
Un garage pour cyclo-pousse. Ah cette verdure...
Apiculture qui ne demande qu'à être développer. Ici le miel serait tout à fait exportable s'il existait une politique pérenne dans le domaine. Mais non, depuis 50 ans, les dirigeants ont toujours emprunté des sous pour leur développement personnel
This Toyota is not fantastic... Vestiges et image d'un développement sans suite
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Dimanche 4 avril 2010 à Vatomandry. Pâques est une fête des croyances juive et musulmane. Les gens vont prier. Deux vatomandriennes en tenue de choristes, une bible à la main, la démarche... uniforme
Les enfants respire la joie de vivre dans ce cyclo-pousse conduit par Habibaldah, un étudiant, conscient qu'il ne faut pas attendre la IVè république pour forger soi-même son avenir
Inscription lue sur la toiture intérieure d'un cyclo-pousse. Pardonnons les fôtes d'autografes...
Je ne suis pas malade mais c'est le repère pour aller droit vers la mer. A Vinany, là où se rencontrent l'eau douce et l'eau salée. J'y suis allé en éclaireur
Côté eau douce, avec le château d'eau au fond
Au fond la mer et ses vagues
Le point de jonction marqué par une ligne de vagues
Le point de jonction vu de plus près
Piroguier en haut
Piroguier en bas
Le studio était fermé
Le pain quotidien avait été livré tôt le matin
Rien que voir ce paysage vous fera comprendre qu'il y a une autre vie, hors des imbécilités de politiciens qui, eux, ne savent pas vivre ("tsy mahay mihaina"). Qu'est-ce que j'aurai eu à attendre la fin d'une crise qui durera ce qu'elle durera tant que les principaux acteurs vivront le temps présent? S'ils ne sont pas capables de voir l'avenir, tant pis pour leurs descendants privés injustement des belles choses de la vie depuis l'année dernière.
A Vatomandry, la rue principale, c'est çà dans la journée
Pas de délestage. La compagnie nationale y a veillé. De toute façon, il n'y en a pas eu beaucoup ici
Mais la nuit, Vatomandry est très animée, loin des soucis d'insécurité. Cela signifie que tous les actes commis à Antananarivo sont commandités
Je suis venu en vacances et je me comporte en vacancier dans mon beau pays. Pourquoi chercher à aller à l'étranger alors que tout est à portée ? Attendez la Xè république, lorsque vous serez morts et vos enfants grands-pères. Nous, on aura passé Pâques 2010 dans la vraie paix du Seigneur
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5 avril 2010. Lundi de Pâques. Debout les enfants, on va à la mer, but de nos vacances
Un cyclo-pousse était déjà à proximité de notre campement
Matinaux, les petits-enfants faisaient déjà de la bicyclette en toute sécurité. Voilà les vraies richesses ici-bas. Le reste n'est que sortilèges et pitreries. Les regrets ne viennent qu'après
Enfin la mer ! Une partie des membres de la famille. Qu'est-ce qu'on en a à cirer des élucubrations d'ecclésiastes qui prônent la haine ? Ils connaîtront, tôt ou tard la colère de Dieu
Eliane, ma belle-fille, devrait être élue Miss plage Vatomandry 2010. Non ?
Mitia, un de mes neufs petits-enfants, a eu peur de la mer. Elle a préféré jouer avec le sable, hors de portée de cette eau qui n'a pas de fin. Au fond, à gauche, une partie de beach football
Après plusieurs heures d'ébats marins, retour à note campement. En attendant le départ, séance de chansons avec danse, Svp ! On pique-niquera sur la route
Dernière escale pour se ravitailler en eau. Tiens, un cycliste "vazaha" qui a compris que Vatomandry est effectivement un paradis
Heu, comprenne qui veut. Il s'agit d'une publicité pour soigner les maladies liées à la tension
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La route du retour. Veloma Vatomandry et à bientôt !
Bois de rose ? Non, bois de construction
Nous approchons d'Antsampanana, le croisement de la RN2 reliant Antananarivo et Toamasina
Antsampanana : dès l'arrêt d'un véhicule, c'est la ruée. La plupart de ces vendeurs de produits locaux et artisanaux sont des enfants
Les petits tabourets qui font la renommée de la région. Ici, aucun produit chinois. Regardez les photos suivantes
Rien qu'avec çà , on prétend que Madagascar est pauvre ? On veut l'appauvrir demeure la vérité. Pour mieux asservir un peuple travailleur mais qui manque de moyens de transformation
Dans cette agglomération incontournable depuis des décennies, l'eau potable est un problème jamais résolu par les dirigeants. Malgré les avancées technologiques, les gens d'ici, en cette année 2010, vivent comme au Moyen-âge. Alors qu'à Antananarivo, les paramédicaux font du chantage pour améliorer leurs revenus et non leurs prestations. L'égoïsme de ces guignols, grâce à la liberté d'expression, ne mènera jamais le pays plus loin que l'état d'asservissement. Et c'est là que mon pays est vraiment pauvre de patriotisme
Même les "Karana" (Indiens de l'Inde) viennent acheter en toute sécurité, sans peur de kidnapping
Petit déjeuner malgache que ne prendra jamais ni ne photographiera un "vazaha" : café ou thé, "koba", poissons frits, viande frite, pâtes. Ils en tomberont malades.
Autres produits locaux qui mériteraient d'être connus à travers le monde, s'ils étaient normalisés : les anguilles fumées et autres poissons séchés. Un délice pour les Malgaches. Une horreur pour les "vazaha" habitués aux produits hormonisés sans goût ni saveur
Un chapeau qui coûterait les yeux de la tête dans un magasin européen
La jeunesse d'Antsampanana adore les habits très colorés
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A qui profite réellement les zones franches ? Malgré la suspension de l'AGOA, ce conteneur contient des produits fabriqués par les petites mains d'Antananarivo, pour être embarqués à Toamasina. Niels Marquardt est un grand menteur. Les zones franches textiles n'existent que dans la Capitale de Madagascar. Pourquoi ?
"Kalesa". Un autre danger sur cette RN2, aux abords des villages
Un tracteur détourné en moyen de transport en commun. On voyage comme on peut malgré les risques... pour les autres
Je n'aurai jamais compris. Cette voiture de luxe haut de gamme venait de nous dépasser. Ici, elle va être remorquée par un camion. Les mystères de la haute mécanique, sans doute...
Il fait chaud. On s'abrite du soleil comme on peut, en attendant des acheteurs. Voilà les authentiques Malgaches de Madagascar. Ceux que l'on a eu cesse d'asservir. Mais qui vous dit qu'ils sont malheureux ? Et ces guignols des GTT créés par Ravalomanana veulent encore se prétendre Malgaches aimant leur patrie alors qu'ils sont des apatrides qui ne peuvent même pas voter pour leur "Dada" ?
Ces rails longeant la route indiquent que nous approchons de Manjakandriana, à quelque 45 km de la Capitale, où débuta vraiment la saga éphémère de l'empire Tiko
A Carion, un bal avait été organisé au stationnement des taxi-brousse. Nous nous sommes arrêtés pour que les enfants profitent une dernière fois de la joie d'une ambiance populaire en représentant aucun danger. C'était très marrant !
Autoportrait qui boucle ce reportage. Les jaloux patentés feraient mieux d'en prendre bon exemple et préparer les prochaines vacances en économisant pour offrir à leur progéniture le droit de vivre en toute insouciance, sans attendre quoi que ce soit ni qui que ce soit
Reportage (texte et photos) :
Jeannot RAMAMBAZAFY