Au centre, Stéphane Razafimandimby en veston noir, le jeune homme qui a encore beaucoup à apprendre
Second enterrement de la semaine: celui de Jean-Claude Razafimandimby, plus connu sous le nom de Stéphane Jacob, Directeur de la rédaction du quotidien Midi Madagasikara. Je peux dire sans ambages que tout le monde était presque là …
Pour les archives de l’Histoire, des photos et une vidéo. J’allais ne pas en parler mais comme il a commis un triple impair devant témoin, je ne peux pas laisser passer cela sous silence. Mes parents se retourneraient dans leur tombe. En effet, l’attitude de Stéphane Razafimandimby, fils du défunt, qui se prétend journaliste de l'image, a vraiment tranché sur le mode de vie de son père, ami de tout le monde. Arrivé au cimetière, à Manandriana Avaradrano (bifurquez à droite au niveau du marché de Sabotsy Namehana), c’est vraiment d’un air à mordre qu’il a dit, texto en malgache : « Tsy maka sary eo fa intimité familiale. Ataovy hitako eo anie fa potehiko ireny appareils ireny ». Traduction : interdit de prendre des photos, c’est une intimité familiale. Essaie un peu et je casserais ton matériel. Bravo ! Mais je ne prendrai jamais cela pour une blague, un lapsus lingae. Il corrompt déjà l’esprit des arts martiaux que pratiquait son défunt père. Mais il y a mille façons de dire les choses. S’il avait hérité du bon côté de son père, il aurait dit : il s’agit d’une cérémonie entre parents. Ce serait bien de ne pas prendre des photos ou des scènes filmiques. Pas besoin d’être docteur honoris causa pour comprendre.
Et s’il avait jeté son venin en aparté, je n’en aurai pas parlé ici. Mais voilà bien le résultat de l’ignorance de l’histoire de sa propre famille. Primo, mon frère aîné, Sylvain, était l’alter ego de son défunt père, dans le monde du journalisme sportif, avec Bruno Razafindrakoto. Jusqu’aux Etats-Unis. Sa tante Dédée, épouse Gaby Rabesahala, est une intime de ma famille, comme son mari d’ailleurs, et ma cousine Olga travaille dans le groupe Midi depuis le début; secundo, il a lancé ses mots pleins de venin devant mon frère Jean-Jack également journaliste et que tous ses parents connaissent. Il n’a qu’à demander à son oncle, le Général Sylvain Razafimandimby. Tertio, en tant que personnage public, Stéphane Jacob est une « propriété publique », au même titre qu'Elie Rajaonarison, Gisèle Rabesahala ou encore Solo Ignace Randrasana, récemment décédés. Ils font partie du patrimoine culturel malgache. Quarto, Armand, vidéaste freelance, avait filmé et un autre avait pris des photos. Alors, tant pis, il n’y aura pas d’archives sur l’enterrement, à proprement parlé, dans le film. Cinquio (çà se dit ?), enfin, il doit savoir que je ne fais jamais de voyeurisme et ne monnaye jamais mes reportages socio-culturels. Par ses propres propos totalement déplacés, il était temps que quelqu’un le remette à sa place. Ou bien était-il le porte-parole de quelqu’un d’autre et pour quelles obscures raisons ? « Ny Malagasy, raha mbola Malagasy ihany, Tompoko, tsy miady amam-paty. Tena marina tokoa fa sarotra ny miaina… ». Cette remarque en malgache, c'est moi qui la dit.
Je pratique une autre forme de journalisme qui demande de l’abnégation et des efforts physiques intenses. Je laisse des archives à la postérité. Tout le monde du journalisme à Madagascar -et même au-delà - me connaît. Ce qui n’est vraisemblablement pas son cas. Sa démarche signifie : empêcher ses propres descendants de savoir leur histoire commune. A mes yeux, c’est impardonnable. A moins qu’il y ait de l’eau dans le gaz… intime et familial ? Auquel cas, il s’est trompé de chemin en s’attaquant à moi devant mon propre frère, ami intime de ses parents qui plus est. Je suis venu par respect d’un confrère aîné et en mémoire de l’amitié qui le liait à mes frères. Double avantage lorsqu’on est soi-même journaliste depuis plus de 25 ans. Et lui ?... Même Eugène Rajaofera me respecte car çà n’a rien de personnel. Avec Eugène, c’est une question d’éthique professionnelle. Mais on ne se fâchera jamais.
Au moment de la cérémonie de poignées de mains, en guise de remerciement, je lui ai dit qu’il devrait se calmer un peu car ce n’était pas le caractère de son père. Réponse : «Izany no principako ». C’est mon principe. Ah bon ? Ce manque de tact traduit surtout l’art de se faire des ennemis pour rien. En tout cas, qu’il sache, en lisant cet article, que beaucoup le trouve « hautain ». J’ai passé l’âge de répondre à ce genre de comportement, inexplicable de la part du fils de Stéphane Jacob. C’est insulter sa mémoire à travers moi. Par ailleurs, un peu plus de civilité et de respect envers les aînés, gens d’expérience par définition, lui sera bénéfique. Alors je lui dirais : il faut que jeunesse passe mais attention, nous faisons un métier assez difficile… Ce n’est pas en agissant ainsi, sans rime ni raison, qu’il atteindra la renommée de son défunt père. Il faut aussi assumer ses actes, ses paroles. Passons aux clichés pris à l’église catholique d’Ankadivato en pleine rénovation. La messe a été officiée par le Révérend Père Rakotonoelinarimanana. L’hommage confraternel a été dit par une Anny Andrianavonirina très émue (voir vidéo 1). Clichés sans légende car intimité est aussi synonyme d’anonymat... Mais ils se reconnaîtront tous.
Pierrot Men et moi avons exactement le même âge
TEXTE ET PHOTOGRAPHIES :
Jeannot RAMAMBAZAFY – 31 août 2011