Sandy Yannick Ramambazafy Solofonirina
Collège Rasalama Andravoahangy ambony, samedi 1er mars 2014. Sandy, Présidente du corps malgache des officiels d’épreuves de sport automobile, procède à la dotation de tenues professionnelles et professionnalisantes. Ici, Sandy tient à remercier infiniment la généreuse personne qui a permis cette dotation, et qui a demandé l'anonymat. Effectivement, en matière d'altruisme, nul besoin de tra-la-la médiatique et de m'as-tu vu. Tout doit venir du fond du coeur, sans rien demander en retour. Merci à la personne qui se reconnaîtra.
Jean Todt et Sandy
En fait, il s’agit d’une action faisant suite à la réunion annuelle réunion annuelle des Fédérations du Sport Automobile du continent Africain qui a eu lieu à l’île Maurice, en 2012. Il y a donc deux ans. Le souci de Jean Todt, le Président de la Fédération Internationale (FIA) se focalisait sur des actions portant sur la sécurisation et la sécurité des routes, en général, des circuits automobiles en particulier.
Longtemps laissés pour compte, ces officiels du sport auto malgache, méconnus du grand public, sont cependant la cheville ouvrière de toute épreuve. Il s’agit, en gros : des Commissaires de course dirigés par des Chefs de poste, des Directeurs de course, des Commissaires sportifs, des commissaires techniques et des chronométreurs. Leur mission consiste en l’encadrement technique de toute épreuve.
Sport de mécanique par excellence, ces techniciens malgaches, en majorité jeunes, ont toujours été considérés comme des « robots ». Sandy a voulu rehausser leur dignité et les humaniser…
Photo-souvenir. Mais il s'agit-là que d'une partie de tous les officiels malgaches
En tout cas, cette action de Sandy, dont l’origine remonte donc à deux ans -il est préférable de le rappeler constamment- ne fait pas partie d’une quelconque « campagne électorale ». Car elle va se présenter comme candidate à la Présidence de la FSAM (Fédération du Sport Automobile de Madagascar), face à Jimmy Rakotofiringa, Président depuis 2002. Qui est donc Sandy ?
Née Ramambazafy le 26 janvier 1978, mariée et mère de quatre enfants, Sandy Yannick a donc de qui tenir… En effet, pour ceux qui ne le savent pas encore, il s’agit de ma fille aînée. Qui d’autres que moi pourrait mieux la connaître ? Les persifleurs des forums ? Bah, c’est leur droit de raconter ce qu’ils veulent, de manière superbement anonyme... C’est même la mission que se donnent ceux qui naissent, passent et trépassent sans laisser de traces dans cet ici-bas transitoire. Aucune trace sauf l'héritage de leurs bêtises à leurs descendants qui méritent mieux. Pourtant...
Davony et Sandy à leur mariage en 1998
Sandy, qui a donc 36 ans à présent, est une femme au physique semblant fragile, avec une malformation dorsale. D’habitude ce genre de personnes ont un caractère de chien et en veulent au monde entier. Au contraire, Sandy a appris ma leçon : être sérieux sans se prendre au sérieux. Elle a donc autant de sens de l’humour que celui de la répartie et ne se démonte pas facilement. A la fois tenace et passionnée, elle fonce en mettant tout ce qu’elle a pour défendre une cause. Et il n’y a jamais de cause perdue mais que des imbéciles qui passent le temps de leur vie à vous donner des bâtons dans les roues. C’est là , l’épreuve majeure de la vie sur terre. « Si quelqu’un te dit que tu es une imbécile, tu l’es vraiment en jouant leur jeu, en passant ton temps à leur répondre, à te justifier. Il faut leur prouver le contraire par des actions et non des paroles stériles ».
La fameuse 504 jaune de Davonjy et Sandy
Comment est-elle entrée dans le monde du sport automobile. En 2004, Davonjy (Herivonjy Solofonirina), son mari, à bord d’une 504, ne trouvait pas de co-pilote. Sandy décide alors de l’aider à ses côtés et à bord, comme navigateur. En moins de dix ans, avec cette vieille bagnole, très voyante car peinte en jaune, Davonjy et Sandy ont amassé quelque 60 trophées et coupes. En 2004 (coup d’essai, coup de maître donc) et 2006, ils ont même été couronnés Champions de Madagascar dans leur catégorie. Et voilà Sandy qui se trouve une seconde famille dont font partie intégrante ses enfants, Yaël, Yohan, Aiky et Mafy.
Yohan alias Yano, champion de rallye virtuel
En passant Yohan -qui a pris le surnom de Yano, pour se rappeler son Pappy Jeannot- a déjà été titré en rallye virtuel.
A droite, Sandy au côté de Didier Auriol champion de rallyes européens
En 2010, Sandy est tout naturellement élue générale de la FSAM. Ici, pas de copain-copain. L’élection a eu lieu au ministère de la Jeunesse et des Sports à Ambohijatovo, en présence d’un représentant dudit ministère. Depuis, elle n’a eu cesse de promouvoir et démocratiser ce sport trop longtemps considéré comme celui des « riches ». Ben non, ce n’est pas le golf. Ici, tout est question d’organisation et de communication. En 2012, représentant la FSAM, Sandy a donc participé à la réunion annuelle des fédérations du sport automobile du continent Africain à l’île Maurice. La même année, après toute une série d’argumentations dans son style qui lui est propre -et selon mes gènes, çà vous gène ?- la FIA lui octroie une aide financière qui permettre au corps malgache des officiels de bénéficier d’une formation de niveau international. Car, la FIA est stricte : Madagascar doit s’aligner à un standard qu’il faut respecter à tous les niveaux de compétitions.
Michelle Yeoh (Wai Lin) et... James Bond dans "Tomorrow never die"
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Sandy et l'actrice Michelle Yeoh, épouse de Jean Todt
N’ayant pas les moyens de se déplacer, et dans l’esprit de la foi qui déplace les montagnes, ce sont des instructeurs issus de la MSA (Motor Sport Association), UK qui sont venus à Madagascar, en 2012. Une série de trois formations a été prodigué dans le volet de la standardisation de la partie technique et organisationnelle des compétitions ; du savoir-faire technique pour les rallyes, les compétitions sur circuits et le Run. Mais les volets sécurité, communication et gestion de course, n’ont pas été omis. Ses formations ont été agréés par la FIA.
Sandy et le regretté Fanja Razakarivony, Président de la FMMSAM, le club du couple Davonjy/Sandy
Mais il ne peut y avoir de course sans pilotes. En 2013, Sandy sollicite encore la FIA pour l’envoi d’Olivier Ramiandrisoa, 24 ans, dans une école de pilotage en Afrique du Sud. Je signale qu’Olivier est le champion de Madagascar de rallye 2012. D’autres pilotes ont également bénéficié de la même formation mais dans une école de pilotage de Londres. La magie du faire-savoir de Sandy en matière de communication, (qui est : expliquer, expliquer, expliquer comme je le répète sans arrêt) a opéré.
Sandy et Michèle Mouton
Toujours en 2013, Sandy a encore représenté Madagascar, à travers la FSAM, à la réunion annuelle de la Confédération africaine, qui s’est tenue au Botswana. Avec un cran digne de son père, c’est en public que Sandy a directement demandé à la légendaire Michèle Mouton (pilote française de rallye), représentant la FIA, à ce que la configuration du championnat d'Afrique des rallyes soit changée. Ce, afin de permettre à ceux qui n’ont pas les moyens matériel et financier de participer. C’est cela la démocratisation du sport automobile par Sandy ! Dans son véritable plaidoyer, Sandy a démontré que ce championnat était un fardeau financier pour les pilotes et leur équipe respective. En effet, le championnat d'Afrique consiste à participer à 65% des 8 rallyes sur le calendrier. Ce qui demande donc aux pilotes et leur équipe de se déplacer de pays en pays durant toute une année.
Sandy et des personnalités de la FIA
Au nom de la FSAM, la proposition de Sandy a été simple et pragmatique : organiser un championnat national pour chaque pays, qui aboutira à une grande finale dans un pays tiré au sort (cela se fait dans les autres disciplines) à la fin de la saison. A ce moment, tous les champions de chaque pays s’affronteront. Sandy a tellement été persuasive que sa proposition a été acceptée par la FIA.
En ce début d’année 2014, Sandy, qui vient d’être élue Présidente du Corps des officiels malgaches, est le leader de ce projet de ce championnat national. Elle en est au stade de la finalisation. Rien ne doit être laissé au hasard et une Task Force a été constituée, comprenant représentants de différents pays africains.
Sandy, fière d'être Malagasy et le drapeau national, première femme malgache Commissaire aux courses au rallye du Bandama (Côte d'Ivoire) en 2012
Voilà les actions de celle qui va affronter une autre épreuve : demander aux électeurs de faire un choix en elle et le Président sortant. Qu’en pense-t-elle ? « Comme le dit toujours mon père, ce n’est pas le poste qui est important. Ce qui est important, c’est d’aller jusqu’au bout de ce que l’on entreprend. Mieux vaut ne rien commencer du tout que de s’arrêter en chemin. Etre Présidente de la FSAM me permettra de réaliser certains projets qui n’auront d’autres bénéficiaires que l’ensemble des fans du sport automobile. Le public malgache y compris. Etre patriote ce n’est pas le répéter sans cesse pour en faire un slogan vide de sens. Le patriotisme se traduit pas des actions pour son pays et au nom de son pays, de son drapeau et pour le bien du plus grand nombre des Malagasy, mes compatriotes. Enfin, il faut se mettre à l'évidence que le sport automobile constitue aussi un facteur indéniable de fédération et d'éducation de la jeunesse malgache, ne serait-ce que dans les volets discipline et civisme ».
Je connais ses projets mais je ne les dévoilerai pas ici. Quoi qu’il en soit, le poste de Président de la FSAM n’est ni un statut social, ni un poste honorifique. Non. C’est un moyen comme un autre d’être plus écouté encore, de faire entendre sa voix, « pour que vivent nos rallyes ! » (Titre du livre d’Henri Duclos).
Je ne souhaite pas bonne chance à Sandy car, dans la vie -et pour nous personnellement-, il n’y pas de place au hasard, et il faut se battre sans cesse. La question est : les électeurs ont-ils compris ce qu’ils ont a gagné en votant pour Sandy ? Réponse le 6 mars 2014 au Palais des Sports de Mahamasina !
Un dossier de Jeannot Ramambazafy – 3 mars 2014