Dans le film de Raoul André (1955), il faut chercher la femme, mobile du crime. Dans le cas du trafic du bois de rose à Madagascar, il faut chercher la… firme (société, entreprise, personne morale) en couverture.
L’encre continue toujours à couler sur le trafic du bois de rose de Madagascar -tout récemment à propos d’une cargaison saisie à l’île Maurice-, cette essence rare dont on fabrique les guitares Gibson qui coûtent les yeux de la tête. A bien y voir, la majorité des médias, surtout anglophones et américains (ancienne colonie anglaise), se contente de prendre l’actuel régime de transition pour le grand marionnettiste, riche comme Crésus, qui tire les ficelles d’un trafic qui, somme toute, n’enrichit que des personnes physiques et/ou morales privées. Chacun sait que dans toute transaction commerciale -licite ou non- d’énormes investissements doivent être mobilisés, qui doivent apporter d’énormes bénéfices. Une seule et unique personne, aussi riche soit-elle, ne peut débloquer de telles sommes. C’est tout un réseau qui être financé et mis en branle.
Sur le site www.linfo.re du 25/07/2011, on peut lire : « Les autorités mauriciennes dénoncent « l’implication de hautes autorités malgaches » dans ce trafic lucratif, soulignant que l’arrivée de la marchandise jusqu’à Maurice n’eut pas été possible sans la complicité de plusieurs maillons de la chaîne d’exportation. Pourtant, depuis plusieurs années, le gouvernement malgache affiche sa volonté de lutter contre le trafic de bois de rose » (fin de citation).
Voilà bien le principe même de ce que l’on nomme mafia. Aussi dénommé système mafieux, il s’agit d’une organisation criminelle (hors la loi donc) dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société civile et des institutions. Le cloisonnement est hermétique et, la loi du silence (omerta) primant, seuls les sous-fifres sont attrapés.
Le raisonnement simpliste est le suivant : c’est Andry Rajoelina qui commande ce trafic. Cela, malgré le passage explicite : « Pourtant, depuis plusieurs années, le gouvernement malgache affiche sa volonté de lutter contre le trafic de bois de rose ». Et l’on diffuse à outrance ce genre d’information, sans chercher plus loin. Il faut se rappeler que le trafic d’essences rares et précieuses remonte en 1992. Toujours orienté vers la Chine. La destination finale de ce bois (Ndrl : saisi à Maurice) devait être Xhiemen, en Chine, a indiqué l’Express de Madagascar (25/07/2011).
Cette filière est un vrai commerce inéquitable, puisqu’au final, la partie chinoise touche 25 fois plus que la partie malgache et 357 fois plus que les villageois de la forêt. CLIQUEZ ICI POUR LE DOSSIER COMPLET BASE SUR L’ENQUETE D’HERIZO RANDRIAMALALA ET ZHOU LIU
De son côté, www.tananews.com en profite pour simplifier encore plus les faits : 05/07/2011 - Alors que les agents de la douane ont revendiqué l’identité des autres individus impliqués dans l’affaire de trafic de bois de rose saisi à l’île Maurice, on a appris dernièrement que l’enquête est désormais close et que le nombre de personnes impliquées n’a pas changé.
Eh bien l’enquête est loin d’être close. Ci-après la vidéo des explications en français du ministre de l’Environnement malgache.
CLIQUEZ ICI POUR LA VIDEO EN FRANCAIS DES EXPLICATIONS DU GENERAL RAVELOARISON
Cherchez la firme, ai-je écrit en début de ce dossier. Cela implique aussi les banques, les transporteurs et surtout les douanes. Combien de sociétés, à Madagascar, peuvent-elles mobiliser toute ce genre de filière dans laquelle un seul million d’ariary peut corrompre n’importe qui ? Ambiance de pauvreté aidant… Quelles sont celles qui gravitent autour du pouvoir de transition présidé par Andry Rajoelina ? Cherchez alors dans une liste de sociétés d’import-export qui existent depuis des décennies. Pourquoi import-export ? Parce que www.linfo.re a spécifié : « Après contrôle, il est apparu que l’exportateur n’existait pas. Les déclarations transmises aux douanes indiquaient que trois des conteneurs étaient remplis d’haricots secs, deux de cornes de zébus et le dernier de produit marin. Mais le scanner auquel ont procédé les douaniers mauriciens a révélé la tromperie, les 6 conteneurs transportaient en réalité du bois de rose » (fin de citation).
Lesquelles des "firmes" -et leurs dirigeants- sont proches de l’actuel régime temporaire ? Il n’y en a pas des masses, que diable ! Lesquelles sont impliquées dans ce trafic de bois de rose ? Procédez par élimination. Qui a, brusquement, construit des villas de rêves à la vitesse… Tgv ? De tout temps, les « nouveaux riches politiques » malgaches n’ayant jamais brillé par leur discrétion. Au pouvoir de transition d’avoir la volonté d’aller jusqu’au bout. A moins qu’il ne veuille faire une omelette sans casser des œufs. Auquel cas, tout lui retombera toujours sur le nez. Andry Rajoelina en premier…
A bon entendeur, salut !
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Jeannot RAMAMBAZAFY – 6 juillet 2011