Voilà c’était écrit: le règne de Robert Mugabe s’est achevé. Mais Dieu lui a réservé un terme en douceur, vu ses 93 ans. Quoi que dise l’Occident, Robert Mugabe a été un vrai et authentique patriote qui a lutté pour défendre son pays les armes à la main. Mais en restituant les terres accaparés par les colons blancs durant plusieurs décennies, il est devenu la bête noire de la communauté dite internationale qui l’a surnommé «le despote mégalomaniaque».
“Ce n’est pas tous les jours que tu te réveilles à 4h15 du matin pour découvrir que l’armée a pris le contrôle de la télévision d’État pendant que tu dormais”? raconte un habitant dans The Zimbabwean, qui “prie pour la paix au Zimbabwe”.
Je connais son histoire par cœur, je connais les raisons de sa rancœur envers les Blancs (lire plus loin). Mais rester trop longtemps au pouvoir a son revers. Et si le pouvoir, déjà , corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. En fait, le pouvoir de Mugabe reposait sur son armée. Mais c’est cette même armée qui l’a déposé en douceur, en le plaçant en résidence surveillée. Le comique de la situation est que même les Blancs n’osent pas parler de «coup d’état». Mais tous sont soulagés de ce retrait qui n’est pas inattendu du tout. Loin de là mais je n’entrerai pas dans les détails. Seuls les Zimbabwéens en connaissent les prémisses et les raisons. Pratiquement du jour au lendemain, Robert Mugabe est devenu un vieil homme démuni de tout pouvoir, qui va finir ses jours dans le confort, certes, mais dans l’isolement total. C’est mieux pour lui qui ne mourra donc pas de mort violente. Et Dieu seul sait pourquoi.
Le 2 juillet 2015, Hery Rajaonarimampianina est allé au Zimbabwe en catimini y raconter des bobards. Robert Mugabe était alors président en exercice de l'Union africaine (ICI)
A Madagascar, nous avons un apprenti Mugabe qui, lui, n’a jamais lutté pour son pays. Loin de là . Il est arrivé au pouvoir par un enchantement maléfique et il le quittera de la même manière. Pas celle de Robert Mugabe. Non. En 4 ans, Hery vaovao a fait plus de mal à son pays et à ses compatriotes que ses prédécesseurs réunis en un demi-siècle. Lui aussi compte sur son armée et l’argent qu’il vole aux Malgaches. En 2018, il compte se représenter pour un second mandat et compte (car c’est un expert comptable) même battre les 37 ans au pouvoir de Mugabe. Seulement voilà : Dieu lui a réservé une fin spéciale, inattendue mais extrêmement «amère» pour lui et pour ne pas dire plus.
La gestuelle universelle du parfait petit menteur
Pour l’instant, Hery Rajaonarimampianina ment comme il respire (vous voyez sa langue qui lèche ses lèvres, sa main qui essuie sa bouche sans mouchoir et ses tressautements de corps et de voix? Ce sont les signes du mensonge). Et, à présent, il corrompt tout ce qu’il touche et personne n’y peut rien sinon vouloir être calife à la place du calife pour faire exactement comme lui: s’enrichir à coups de pourcentage dans des contrats juteux (pour lui) mais qui risquent de faire disparaitre à jamais le «Fihavanana» et le «Fahendrena» malagasy. Et il ne cesse de se faire des ennemis au fil du temps. Derniers en dates, les parents d’élèves venus (ou non) au Coliseum d’Antsonjombe le 15 novembre 2017. En plus, il n’y avait même pas de Première Dame qui sera -est déjà - son talon d’Achille aussi, à même pas 60 ans…
Pourquoi les réactions, à Madagascar, sont «faibles» face à cela? Parce qu’il est inutile de dépenser ses forces face à ce qu’on sait déjà . L’idée de Dieu est simple, bien que pénible à vivre pour une population qui survit, mais c’est écrit comme çà : laisser Hery vaovao et sa clique aller jusqu’au bout de leur délire. Ils vont donc corrompre l’administration, les institutions -cela a déjà commencé avec Rivo Rakotovao au Sénat-, les lois, la campagne électorale et les résultats électoraux à coups d’ariary non brûlés. Et ils iront même prier dans des établissements religieux pour que tout cela réussisse. Et c’est là que la main divine interviendra. Car Dieu déteste les mécréants qui imposent une dictature en son nom. Vous ne me croyez pas? Gardez bien cet article et sa date alors: la chute de ce régime Hvm viendra plus vite qu’on ne le pense et d’une manière aussi stupide que ce qu’ils sont en train de magouiller en ce moment même -mais qui sera toujours découvert par le public, au fil de leurs conneries pures-. Aussi, pas de panique, on n’aura pas à attendre 33 ans et il n’y aura pas de Mugabe malgache. On a eu l’amiral Ratsiraka, 21 ans en intermittence au pouvoir (1975-1991 et 1997-2002) c’est suffisant.
L'armée c'est bien mais c'est aussi dangereux pour les dictateurs... Robert Mugabe songeait encore à se présenter à l'élection présidentielle au Zimbabwe, prévue en 2018
Robert Mugabe. Biographie expresse
Robert Gabriel Mugabe est né le 21 février 1924 au moment où même les parents du Hery vaovao n’existaient pas. Son pays se nommait alors la Rhodésie du Sud qui parlait (et parle encore) anglais, et Madagascar était encore en pleine colonisation française. En 1958, au moment où Hery naissait à Antsofinondry, Robert Gabriel part étudier au Ghana, premier pays africain à accéder à l’indépendance, en 1957. Une rencontre sera décisive pour lui: celle avec le président Kwame Nkrumah considéré comme le père du panafricanisme qui entendait l’indépendance sur les autres pays africains.
Après la proclamation de l'indépendance de la Rhodésie du Nord, devenue la Zambie, en 1964, et la déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie du Sud, proclamée par le régime raciste et ségrégationniste du «Rhodesian Front» de Ian Smith, au pouvoir, en 1965, le pays rompit ses derniers liens avec la Grande-Bretagne, en 1970, pour devenir officiellement la république de Rhodésie. Pour Ian Smith, il s’agissait de se maintenir au pouvoir, coûte que coûte.
Entre-temps, muni de trois diplômes universitaires, Robert Mugabe quitte le Ghana et fait un détour au Mozambique pour y rejoindre la guérilla armée qui a pour but de délivrer son pays. En 1979, Ian Smith fléchi: le gouvernement devient à majorité noire et le pays a provisoirement été appelé Zimbabwe-Rhodésie. Il faudra encore attendre un an pour une indépendance définitive et un autre nom définitif. En effet, tout d’abord, le pays est repassé sous tutelle britannique, a repris son statut colonial et son nom de Rhodésie du Sud. Mais la marche du temps était irrésistible et le changement irréversible: en avril 1980, le pays est rebaptisé définitivement Zimbabwe, au moment de la nouvelle proclamation d'indépendance du pays.
De 1980 à 1987, Robert Mugabe était le Premier ministre d’un pays à la merci des Blancs. Dans un premier temps, il a réussi à réaliser un réel exploit: réconcilier son pays en accordant le droit aux fermiers blancs de rester au Zimbabwe et de conserver leurs fermes, sans contraintes ni conditions. Or, le 18 avril 1980, il avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat durant de la cérémonie d’indépendance de son pays. En décembre 1987, donc, il devient le président de la république. C’est de ce patriotisme, qui manque à ce Hery Rajaonarimampianina, qu’il faut retenir dans cet article. Et, contrairement à l'expert comptable qui n'a absolument aucun passé politique, Robert Mugabe, lui, à un cursus impressionnant dans ce domaine. Il sait ce que lutte pour la liberté et oppression signifient.
Par la suite, le pouvoir absolu corrompant absolument, Robert Mugabe versera dans la paranoïa, surtout à la suite du décès de sa première épouse, Sally Hayfron, en 1992. Année où la sécheresse ravage l’économie du Zimbabwe, un malheur n’arrivant jamais seul. Plusieurs entreprises déclarent faillite et les couches sociales s’appauvrissent. Depuis longtemps surnommé le grenier à grain de l’Afrique australe, le Zimbabwe est obligé d’importer des céréales à la suite de ce drame.
Aigri, Robert Mugabe commence à ne plus supporter la critique. Toute opposition est réprimée par la violence, il nie le vrai verdict des urnes. Une décennie à la présidence d’une république corrompt vraiment l’esprit. Vous voulez savoir d’où vient sa haine des Blancs? En 1996, à la mort de son fils de trois ans, Nhamo, Ian Smith lui avait interdit une autorisation de sortie de prison exceptionnelle pour assister aux funérailles de l’enfant. Car Robert Mugabe a bien été emprisonné pour ses convictions patriotiques. Une fois au pouvoir, pourtant, il a laissé Ian Smith au pays, sans le pourchasser. Il a effectivement suivi les traces de Nelson Madiba Mandela, mais n’a pas supporté ses malheurs personnels.
Hery Rajaonarimampianina (qui, comme Mugabe, a aussi épousé deux femmes, Claudia puis Voahangy, mais sans être veuf donc là s’arrête toute ressemblance), n’a jamais été un patriote; il n’a jamais lutté que pour lui-même. Mais en quatre ans de pouvoir, il a réussi à se faire l’ennemi de son propre peuple.
Jeannot Ramambazafy – Samedi 18 novembre 2018