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Madagascar. Un peuple sans Histoire n’a aucun avenir

Le 07 février 2015 sera surtout une journée de solidarité entre ces dirigeants qui ne seraient rien du tout sans le peuple qui forme la Nation. Des locataires anti-patriotiques et arrogants. Heureusement qu'ils ne sont que de passage... En attendant, bientôt la cravate bleue sera obligatoire, qui sied bien avec le passeport pour l'Oubli qu'ils s'octroient au détriment de la mémoire collective de tout un peuple qui forme une Nation

Décidément, avec ce genre de dirigeants qui n’ont pas une once de patriotisme, les Malgaches semblent faire partie d’un peuple en voie de disparition très avancée. Qu’est-ce qui fait la force des nations puissantes actuelles ? C’est le souvenir d’une Histoire commune qui ne doit plus se répéter. Donc qui doit être rappelée sans cesse aux générations présentes et à venir aux siècles des siècles.


Ainsi, proche de Madagascar, la création du Musée de l’apartheid, Inauguré en 2001. Il rappelle l'histoire de l'Afrique du Sud au XXᵉ siècle et est plus spécialement axé sur l'apartheid, depuis ses débuts en 1948.


A Moramanga, dans le camp de la gendarmerie, il existe bien un Musée sur les évènements de 1947. Mais pour les luttes populaires de 1972, 1991, 2002 et 2009, il n’y a strictement rien du tout ! La Place du 13-Mai est devenue une esplanade fermée ; aucune stèle-souvenir aux alentours de Palais d’Iavoloha ; rien dans les régions pour se souvenir de la chasse aux sangliers (« Haza lambo ») de 2002.

Horreur et damnation ! Le président élu, Hery Rajaonarimampianina, et sa clique ont osé commémorer le 29 mars 2014 comme si c'était un anniversaire : gâteau, champagne, chants! -ICI -

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Devant la stèle commémorative, le 07 février 2014. Un après, le régime Rajaonarimampianina-Hvm veut passer à la trappe cette douloureuse étape de l'Histoire de Madagascar qui lui a permis d'être là où il est : au-dessus des communs des Malgaches (qu'il croit !) -Une photo d'Aurore de la Brosse-

Heureusement qu’il existe une stèle commémorative en face du Palais d’Ambohitsorohitra, avec les noms des martyrs du 07 février 2009.

Cette fanfaronnade sur le bois de rose fait aussi partie de l'Histoire -ICI-

Hélas, mille fois hélas, le régime Rajaonarimampianina a complètement effacée cette date, comme si elle n’avait jamais existé et comme elle a effacé la date de la naissance de la IVème république dont Hery Rajaonarimampianina est le premier président. Il s’agit bien, là, d’un crime contre son propre peuple car un peuple sans Histoire ne saurait avoir un avenir. En anglais, c’est clair: A HISTORY FORGOTTEN IS A FUTURE LOST.


Ces photos résument des étapes de la Nation américaine et de ses pères fondateurs. Elles ont toutes -et font encore- l'objet de monuments conférences, de livres, de films... si bien que depuis George Washington, tous les Américains, y compris "the President-elect" respectent scrupuleusement leur Constitution. Ce qui n'est pas le cas à Madagascar. Surtout actuellement... -ICI-

Aux Etats-Unis, toutes les étapes l’ayant mené à devenir le pays de la démocratie par excellence sont mémorisées à travers des films : guerre d’indépendance, guerre de sécession, ségrégation raciale… Pour que les générations présentes et futures n’oublient jamais. En 1961, le Président John F. Kennedy a créée le corps de la paix ("Peace Corps") car pour lui, il ne fallait pas se demander ce que le pays pouvait faire pour vous mais il fallait se demander ce que vous, vous pouvez faire pour le pays. Dans la Grande île de l'océan Indien, c'est la course à l'honneur et à la richesse ("vonihanitra sy harena"), aux mallettes, aux tablettes et aux 4X4.

Les hauts cadres du parti présidentiel Hvm qui démontrent leur suprématie en se comportant, sans aucune honte, comme des clowns du très mauvais "Rajaonarimampianina Circus"

A Madagascar, en 2015, il est clair que les dirigeants actuels n’ont aucune histoire à raconter et n’ont jamais fait partie de l’Histoire de leur propre pays qui, dès lors, ne pourra jamais se redresser mais sera toujours considéré comme une sous-nation vivant aux crochets des autres nations du monde.


Sous les royautés, Madagascar avait le même niveau que le Japon avant l’ère du Meiji, au temps des shoguns Tokugawa (1600-1867). En ce IIIème millénaire, il y a, au moins 200 ans d’écart de développement entre les deux pays. Pourquoi ? Parce que Madagascar a été colonisé par la France et a perdu son identité culturelle et ancestrale.


Quant à la Chine, n’oublions pas qu’elle a 5000 ans de civilisation avant Jésus-Christ, 300 rois dont une seule reine et leur histoire est jonchée de drames atroces entre divers clans, d'une révolution culturelle menée par Mao Zedong. Tout cela mémorisé à travers des monuments et des films. En décembre 2014, elle est devenue la première puissance économique. Pourquoi ? Parce qu’en connaissant très bien leur histoire, les Chinois font en sorte que cela ne se reproduise plus jamais.


Le site de la présidence et les nouveaux shoguns de Madagascar...

A Madagascar, l’Histoire s’efface en fonction des présidents élus. Les archives ? Elles se résument aux journaux officiels et a été longtemps racontée par le colonisateur. Donc tronquée selon ses intérêts. Un seul exemple, sur Internet, vous donnera une idée sur un culte de la personnalité porté à son paroxysme : le site officiel de la présidence. Tout y est pour les beaux yeux du couple Rajaonarimampianina.

Personne, dans son entourage, ne songerait à y mettre l’histoire de leurs prédécesseurs depuis Philibert Tsiranana. Non ! Cela semble devenu un tabou. Or, qu’on le veuille ou non, il y a eu quatre présidents élus et cinq périodes de transition avant lui. A présent, allez sur le site de l’Elysée et celui de la Maison-Blanche. Eh oui : la France et les Etats-Unis n’ont jamais débuté par François Hollande et Barack Obama.

A cause de dirigeants malgaches comme Hery Rajaonarimampianina et sa clique, leur lutte véridique et réelle ne semble plus que faire partie des contes et légendes de Madagascar

Avec ce système totalement infantilisant, les Malgaches perdent, peu à peu, tout repère culturel. La lutte des Menalamba avant et pendant le début de la colonisation, les massacres de 1947, d’avril 1971, de 1972, de 1991 et de 2002 semblent faire partie des contes et légendes. Des faits n’ayant existé que dans l’esprit de Malgaches "anti-français", puis "anti-Psd", puis "anti-révolutionnaires Arema", puis "anti-Tim" et, actuellement "anti-Hvm". A ce rythme, les Malgaches ne seront plus que des indigènes ignares déboussolés, sans passé donc sans futur.


A l’approche du 07 février 2015, qui marquera les six ans du massacre du 07 février 2009 devant le Palais d’Ambohitsorohitra, le régime Rajaonarimampianina n’a rien trouvé de mieux que d’en faire une journée de la solidarité aux victimes du cyclone Chedza. Cela par hantise d’un coup d’état hypothétique car la conscience de ces dirigeants venus de nulle part n’est et ne sera jamais tranquille. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont participé à aucune lutte populaire malgache ! Voilà la véritable explication. Ils n’ont jamais été des patriotes mais des froussards qui se sont toujours cachés dans des placards, préoccupés par leurs intérêts propres et personnels.


Conscients de cette faiblesse des dirigeants élus passés et présents, les membres de la communauté des intérêts continentale et internationale en profitent en les amadouant par des déclarations et des promesses qu’ils renieront lorsque leur homme de paille chutera par sa propre faute et qu’ils invoqueront enfin la volonté du peuple. Aussi que ce régime ne se leurre pas : il n’est à l’abri de rien du tout et il suffit d’un rien pour que ses membres retournent à leur anonymat, à la différence qu’ils seront plus riches monétairement qu’auparavant. Seule consolation pour le peuple, étant donné que la justice malgache est aussi… bizarre qu’eux : ils n’emporteront pas leurs biens mal acquis dans leur tombe.

Moi, Jeannot Ramambazafy, en pleine action pour la postérité

Cela dit, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et tant que je serais vivant, je ne cesserai de rappeler aux générations actuelles et à venir ce qu’il s’est réellement passé. Comment ? Sans blabla mais avec des photos et des vidéos. Tant pis pour les affabulateurs et ceux qui croient toujours que cela ne les concerne en rien. Ils resteront d’illustres anonymes de passage sur cette terre toujours de passage. Des morts-vivants qui s’ignorent. Allons-y pour le film de cette journée sombre pour la Nation malagasy. Certaines photos sont terribles mais çà frappera certainement l'esprit de tous les inconscients d'ici et d'ailleurs. Le 07 février 2009 ne doit pas être escamoté comme çà !

Plus d’une centaine de morts, de milliers de blessés. En ayant fait tirer SANS SOMMATION sur une foule paisible aux mains, le pouvoir Ravalomanana a définitivement fermé le cœur de tous les Malgaches à son encontre.

Sur la Place du 13 mai à Antananarivo, ce samedi 7 février 2009, même le beau temps de l’aube s’était effacé pour laisser place à une journée radieuse, une journée vers la liberté. Toutes les libertés. Après avoir présenté le Premier ministre de l’Autorité de Transition, Monja Roindefo, fils du charismatique nationaliste Monja Jaona (parti Monina), le Président Andry Rajoelina lui laissa la place pour expliquer en malagasy, français et anglais, les tenants et aboutissants de cette lutte. Puis, un Premier ministre devant avoir un bureau, Monja Roindefo a demandé au peuple malgache representant les 22 régions ce qu’il convenait de faire. Tous, comme un seul homme ont clamé : Ambohitsorohitra !
Ainsi, ces centaines de milliers de gens se sont mis en branle pour aller rejoindre le Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, à Antaninarenina. Là, deux cordons de forces de l’ordre mixtes (militaires, policiers, gendarmes) n’étaient pas du tout agressifs. Après des négociations, ces forces mixtes ont laissé le passage ouvert. Puis, à une vingtaine de mètres des portails du palais, sans aucune sommation des tirs mortels à balle réelles se sont abattus sur cette foule aux mains nues. Personnellement, c’est une plaque de publicité qui a évité une balle de me toucher. Mais Ando, un cameraman de la RTA a mortellement été touché en plein dans le cou. La débandade a été générale et compréhensible. Ce jour-là, j’avais avec moi une caméra qui, en tombant, a détérioré la bande-son. Mais j’ai des images qui prouvent que les éléments qui ont tiré ont été appuyés par des tireurs d’élite postés dans l’hôtel du Louvre qui surplombe l’avenue menant au palais. Ces éléments n’appartiennent pas aux forces mixtes (Emonnat) mais vraisemblablement au corps d’élite du 2è RFI (Régiment des forces d’intervention) basé à Antsiranana.

 

Selon plusieurs sources concordantes, les ordres de tirer à vue sur la population malgache émanent (plus de conditionnel) des généraux Raoelina et Randriamamory Patrick. En ce moment même, les morgues sont remplies, les hôpitaux aussi, et le sang manque. Minimisant ce massacre, Marc Ravalomanana est intervenu à la Tvm pour oser déclarer « qu’il était temps de faire des efforts pour restaurer la paix. Réfléchissez, vous aurez aussi des descendants... ». Vraiment pathétique mais cela ressemblait à une menace en ce jour endeuillé. De son côté, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité transition, après avoir rendu hommage aux victimes et à leurs parents, s’est demandé s’il était normal de tirer, sans sommation aucune, sur une foule sans défense pour garder un bureau. Puis il est tombé en pleurs en affirmant que c'était là l'oeuvre de satan. Actuellement, des éléments incontrôlés entendent semer la panique dans la ville. Le couvre-feu a été gardé. De quoi demain sera-t-il fait ? En tout cas, voilà : les bailleurs de fonds comme les pays « amis » auraient pu éviter ce massacre s’ils avaient, un tant soi peu, lu l’histoire de Madagascar des 40 dernières années.

Le peuple malgache, aujourd’hui, pleure mais n’oubliera jamais. Marc Ravalomanana n’a plus aucune raison de rester au pouvoir. Etant Chef suprême des armées, comme ses prédécesseurs, Philibert Tsiranana, le 13 mai 1972 et Didier Ratsiraka, le 10 août 1991, il a les mains rouges du sang malgache. Qu’il le veuille ou non, il reste le premier responsable vis-à-vis de son pays et vis-à-vis de la communauté internationale. Toutes les équipes de Madagate.com présentent leurs profondes condoléances aux familles de ces nouveaux martyres pour toutes les libertés, face à un régime dictatorial prouvé.

Un dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 04 février 2015

UN AUTRE REPORTAGE EN CLIQUANT SUR LA PHOTO CI-DESSOUS


Mis à jour ( Vendredi, 06 Février 2015 20:54 )  
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