Norbert Lala Ratsirahonana
Après toutes ces réactions à chaud, qui ont démontré un fanatisme certain, émanant d’une très mauvaise éducation citoyenne -doublée d’une très mauvaise foi-, il aura fallu les explications d’un expert pour tout le monde s’aperçoive soudain que la vérité se trouvait sous leur nez mais qu’elle a été intentionnellement escamotée. Qu’est-ce qui est écrit dans le point 16 des résolutions de la Sadc de Sandton, le 12 juin 2011, sur Madagascar ?
16. Summit also urge the High Transitional Authority to (HTA) to allow Malagasy people in exile for political reasons, to be allowed to return to the country unconditionally, including Mr. Marc Ravalomanana.
Traduction en français par la Sadc elle-même :
16. Le Sommet a exhorté également la Haute Autorité de Transition (HAT) de permettre à tous les malgaches en exil pour des raisons politiques de retourner au pays sans conditions, y compris M. Marc Ravalomanana.
C’est sur le plateau de l’émission hebdomadaire « l’Invité du Zoma » (TvPlus, du 17 juin 2011) que Norbert Lala Ratsirahonana, ancien président de la HCC, ancien chef d’Etat et chef de gouvernement (par intérim), a rappelé à tous que la décision du retour immédiat ou non de Marc Ravalomanana dépendait, selon la Sadc elle-même (qui n’a émis qu’une suggestion), de la Haute Autorité de la Transition (HAT). C’est écrit noir sur blanc. Qui est le Président de la HAT ? Et c’est celui-ci qui a décidé que le retour immédiat de Ravalomanana n’était pas opportun. La Sadc n’a même pas écrit pouvoir de fait ou pouvoir « illégal » mais bel et bien HAT. Il en est de même pour le point 17, au sujet des élections. L’exilé d’Afrique du Sud devrait apprendre à se taire au lieu de se mentir à lui-même et à ces « enfants » du Magro. La Sadc n’a jamais déclaré que son armée encadrerait Ravalomanana pour assurer sa sécurité à Madagascar. Et, jusqu’à preuve du contraire, Andry Rajoelina n’a jamais déclaré -officieusement ou officiellement- qu’il allait se présenter à la future élection présidentielle.
Voici la traduction exacte en malgache de ce point 16Â :
« Notsindrin’ny Fivoriambe ihany koa fa tokony hitady hevitra ny Fahefana Avon’ny Tetezamita hampodiana tsy misy fepetra, ireo Malagasy lasa sesin-tany no ny antony politika, ka anisan’izany Atoa Marc Ravalomanana ».
Y-a-t-il encore quelque chose à redire, des interprétations à émettre sur le contenu même de ces points 16 et 17 ? Bonne fête des impairs alors ! Mais encore une fois, le temps n’effacera jamais les crimes commis. Entre pardon et impunité, il existe des tas de… cadavres qu’aucune raison politique ne peut excuser. On attend alors que la Sadc soit plus explicite sur ce point 16, source de tous les fantasmes actuels.
Jeannot RAMAMBAZAFY – 18 juin 2011