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Madagascar : la guerre des couillons et du roi de l’esquive

Marcel Barbu ((1907-1984), l'homme que Charles de Gaulle a traité "d'hurluberlu" et de "brave couillon"

Couillon. Mot masculin de l’argot français signifiant : Imbécile, idiot, bête, niais, sot, peureux, faible, lâche, poltron.

Le seul Chef d’Etat connu pour l’avoir utilisé, c’est le Général de Gaulle. Dans un contexte similaire à celui que traverse Madagascar. Marcel Barbu était député et candidat sans parti à l’élection présidentielle française de 1965. Il a obtenu le plus petit nombre de voix (279 685), représentant 01,15 % des suffrages exprimés et 00,97 % des inscrits. C’est lui que De Gaulle avait traité d'« hurluberlu » et de « brave couillon ». En passant, de Gaulle avait aussi traité l’ONU de « machin ». c’était à Nantes, le 10 septembre 1960. Il semble avoir eu raison, en regard de ce qui se passe au Mali où Ban Ki-Moon  donné le feu vert pour que l'armée française vienne au secours, non du peuple malien, mais des exploitations d'uranium d'Areva, allant du Mali au Niger. Ce, sous le couvert de la lutte anti-terroriste islamiste touareg... et au nom de la démocratie !

Pas de quoi m’intenter un procès, par conséquent. Eh oui, couillon c’est tout çà à la fois et le mot définit parfaitement certains des politiciens malgaches qui sont donc des couillons, en plus d’être des polichinelles. L’exemple que je vais prendre, ici, est le Premier ministre « de consensus », Jean Omer Beriziky, qui a clamé sur tous les toits que son patron était la feuille de route. Génèse de son accession à la Primature et les "exploits" qu'il a accompli, car on a tendance à être atteint de la maladie d’Alzheimer chez les médiaboliques et les lecteurs. C'est donc un dossier pour rafraîchir les mémoires (défraîchies évidemment !). C'est cela le tribunal de l'Histoire : il rappelle ce qu'on a dit et/ou fait un jour.

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Le nom de tous les candidats premiers ministrables à l'époque : Manandafy Rakotonirina, Monja Roindefo, le général à la retraite Charles Sylvain Rabotoarison, Hyacinthe, Befeno Todimanana, Manantsoa Victor, Pierrot Rajaonarivelo, José Vianey, Virapin Ramamonjisoa, José Rakotomavo, Robert Razaka, Monique Andréas Esoavelomandroso, Pierrot Botozaza, Omer Beriziky qui n’était donc pas seul et unique. Il est assis (sinon tapis) au fond à gauche, au second rang.

Pour ces autres couillons de l'information, il faut rappeler ici que tous les signataires de la feuille de route du 16 septembre 2011, à savoir : l’Arema, les AS, l’Escopol, le HPM, le MDM, le Monima, l’UDR-C, le Tim Rahainaivo, la mouvance Ravalomanana, le Tgv et la mouvance Zafy, avaient proposé chacun (sauf le Tgv) une liste de trois noms de personnalités, parmi lesquels le président de la Transition Andry Rajoelina devait choisir celui du Premier ministre de consensus qui allait succéder à Camille Vital.

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Le 29 octobre 2011, après plusieurs consultations, le Président Rajoelina porte son choix sur Jean Omer Beriziky, seul candidat proposé par la mouvance Zafy. Voici les propos du Président de la Transition ce jour-là : « Le Premier ministre, chef du gouvernement de transition d’union nationale, est Omer Beriziky. Monsieur Omer Beriziky est un homme de confiance qui peut conduire la transition jusqu’à son terme. La décision de sa nomination ne relève que de moi, et moi uniquement, sans aucune pression de la part de qui que ce soit ». Quelle déception à l’heure actuelle. Pour lui mais aussi pour la population malgache. Mais pour faire l’équilibre, l’autre couillon qu’est Mamy Rakotoarivelo, pour tenter encore de protéger son dieu Marc, avait dit : « Nous récusons cette nomination. Dans la feuille de route il est écrit que le Premier ministre ne doit pas être issu de la même plateforme que celle qui soutient le président de la transition ». Or, M. Beriziky est issu de la mouvance Zafy, l’homme qui est contre tous les présidents après son empêchement, le 5 septembre 1996.

Omer Beriziky a alors pris ses fonctions le 2 novembre 2011, avec le titre pompeux de Premier ministre du gouvernement d’Union nationale. Par conséquent, si la feuille de route est son « patron », de manière hiérarchique, le Président Andry Rajoelina l’est encore plus. Par ailleurs, étant un Premier ministre DE CONSENSUS, il doit être le premier à mettre tout le monde d’accord.

Or, depuis le début, il a démontré une « diplomatie » comme pas possible pour traiter des affaires d’intérêt général avec une désinvolture frisant le je m'en-foutisme. Deux exemples pour illustrer cette inertie chronique.

Itokanono, la « sorcière » de Rabefihavanana dit Rambilazo, dit Remenabila, capturée par les éléments envoyés sur place dirigés par le Colonel Lylyson, sur les ordres du Président Rajoelina

Au moment où le dahalo Remenabila avait commencé à faire parler de lui, quelle a été la réaction de ce PM pas comme les autres ? Rien, à part, au contraire, prendre la défense de ces voleurs de zébus et assassins : « ce sont des Malgaches comme nous »… Du coup, ces voleurs assassins ont eu droit à la rengaine des « droits de l’homme ». Un peu comme si les Américains pactisaient avec les kidnappeurs et que les villageois du sud malgache étaient les vrais méchants. Et Amnesty International (d’obédience Hillary Clinton qui ne connaît rien à la culture malgache) a avalé l’hameçon jusqu’à la canne à pèche. Complaisamment, car l’occasion était tellement bonne pour tirer sur le régime de transition. Il aura fallu attendre les ordres du Président Rajoelina pour que les militaires descendent sur le terrain et démantèlent ce réseau de dahalo. Certes, Remenabila court toujours. Mais qui ne nous dit pas que ce PM ne le protège pas ? Tout est possible. En tout cas, voilà la façon berizikienne de régler les problèmes touchant la population. Laisser pourrir les choses et s’esquiver avec des arguments de serpent.

Sauterelles frites. Malgré l'apparence, c'est délicieux, je vous assure.
Quant à la valeur calorifique, je ne sais pas

Dernier « exploit » de celui qu’il faut, désormais, surnommer Iznogoud : l’invasion des criquets migrateur qui a pris une ampleur comme du temps de mon enfance où ces sauterelles étaient parvenues jusqu'à Antananarivo. Je me rappelle, on vendait ces sauterelles dans des « kapoaka » (boîte de lait condensé) à Analakely. Le régime Psd (Parti social démocrate) de Philibert Tsiranana avait négligé le fléau. Et Beriziky Iznogoud a fait de même, en cette année 2013.

Le criquet pèlerin est sans doute celui qui est le plus « migrateur », connu aussi sous le nom de locuste. Ses essaims peuvent parcourir des milliers de kilomètres et, en 1988, de nombreux essaims issus d’Afrique ont même traversé l’Océan Atlantique et sont arrivés dans des îles des Caraïbes ainsi que sur les côtes nord de l’Amérique du Sud (source : CIRAD). En mai 2002, l’Afghanistan -alors ravagé par la guerre-, a connu la pire des invasions de criquets (source : FAO).

Il existe deux techniques pour lutter contre les criquets : l'une est mécanique et l'autre, chimique. La lutte mécanique est simple : les paysans sont mobilisés par les autorités locales et dirigés vers les zones où les œufs déposés par les criquets sont en train d'éclore ; ils creusent des tranchées autour des œufs et poussent les insectes à peine nés dans ces excavations puis ils les enterrent ; parfois ils les ramassent dans de grands sacs et les emportent chez eux pour nourrir leurs volailles. Mais cette méthode doit être mise en pratique dès les premières alertes.

Croyez-le ou non, la première alerte a été donnée en décembre 2012. Il y a six mois. La preuve est ci-dessous.

Mais que diable a fait le chef de l’exécutif de décembre 2012 à mai 2013 ? RIEN. Strictement rien. En six mois d’inertie totale, la situation est devenue telle que la lutte mécanique doit être renforcée par la seconde technique qui coûte chère : la lutte chimique avec des appareils de pulvérisation de fines couches d'un pyrèthroïde synthétique qui sont déversées sur les insectes ravageurs. En ce mois de décembre 2012, le ministre de l’Agriculture, Roland Ravatomanga avait prévu un besoin de 10 millions de dollars pour 2013-2014. Voir la preuve ci-dessous.

Et c’est ainsi que, lors du conseil des ministres du 29 mai 2013 où le PM is not good n’a pas daigné assisté, le Président Andry Rajoelina (encore lui, toujours lui) a demandé que l’on débloque une somme de 2 milliards d’ariary (environ un million de dollars) pour sauver ce qu’il y a à sauver, les criquets étant parvenus aux portes même de la province d’Antananarivo. La réaction du PM Iznogoud, à l’Assemblée nationale de Tsimbazaza, pour s’esquiver une fois de plus, a tout simplement été ignoble vis-à-vis du peuple malgache, des agriculteurs en particulier : « Qu’est-ce qu’on peut faire avec 2 milliards d’ariary en comparaison aux 5 millions de dollars de la Banque mondiale ? Je vous dis, Mesdames et Messieurs, que nous, nous ne sommes pas capables de faire les choses par nous-mêmes ». Horrible ! Avec Omer Beriziky, l’Indépendance de Madagascar vient de se transformer en dépendance perpétuelle. En clair, il croit dur comme fer que s’il devient un des co-présidents de la Transition, la Banque mondiale va lui ouvrir les robinets, rien que pour ses beaux yeux bovins ? Tssss.

Joseph Randriamiandrisoa, le ministre jamais remplacé...

Tiens, une remarque, au passage. Depuis, limogeage du ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Joseph Randriamiarisoa, en avril 2012, il n’a jamais été remplacé et c’est Beriziky qui assure l’intérim. Etrangement, le trafic de bois de rose a pris de l’ampleur ces derniers temps…

VIDEO DE L'AVIS DE CITOYENS MALGACHES LAMBDA : Que Beriziky démissionne ("Miala") !

Et voilà la mentalité de cet homme à l’apparence physique trompeuse, né le 9 septembre 1950. Pas un PM de consensus mais un PM con sans plus. La définition du couillon dans toute sa splendeur doublé du roi de l’esquive de serpent (sans sonnette d'alarme). Que peut-on, dès lors, attendre d’un « conclave », ce samedi 1er juin 2013 ? Rien. Iznogoud Beriziky cherche à gagner du temps. Mais quoi que disent ou écrivent les médias « alarmistes », les médiaboliques, il a commis l’irréparable vis-à-vis de la population malgache : il se l’est mise à dos. Il a oublié ce qui est arrivé à Didier Ratsiraka en 1991, il a oublié l’adage bien malgache : « aleho alan’Andriana toa izay alam-bahoaka » (mieux faut être haï par les nobles que par le peuple). Parviendra-t-il à rallier les militaires à sa "cause d'homme de principes" et à verser le sang, seul moyen de « dégager » le Président Rajoelina ? J’en doute. En tout cas, il a déclaré « qu’il n’assistera plus aux conseils des ministres, tant que les élections ne seront pas officiellement reportées ». Or que c’est lui quoi doit signer le décret de report des élections. Aura-t-il l’audace d’y assister lorsque ces élections seront effectivement reportées ? Non. C’est pour çà qu’il va tout faire pour que çà capote. Toutefois, la mauvaise foi mène à toutes hypocrisies possibles...

Purée ! On dirait un parrain de la mafia (du bois de rose)

Mais quoi qu’il arrive, dans cette guerre de couillons, ce roi de l’esquive aura compromis lui-même sa carrière politique. C’est -et ce sera- toujours ainsi tant que les politiciens malgaches ne retiendront jamais les leçons de l’Histoire politique de Madagascar. Les mêmes erreurs produisent toujours les mêmes effets.

Malgré l'insécurité et l'instabilité, les élections  auront lieu le 28 juillet 2013 au Mali. Vive l'uranium !

Pas besoin d’être sœur Fabiola (la dernière « sainte » diseuse d’aventure du moment à Antananarivo) pour les prévoir. Et on attend la position de la fameuse communauté internationale. A quelle force d’urgence extérieure Ban Ki-Moon va-t-il donner le feu vert ? Au Mali, c’était les Français à travers l’opération Serval. Qu’est-ce qu’Omer Iznogoud va gagner lorsque les survivants se relèveront ? Une place au panthéon des couillons. Demain sera un autre jour…

Der des der avant le grand massacre annoncé par les mauvais augures : « C’est en venant vieux que vous êtes venu couillon ou c’est de naissance ? » (Paul Valéry)

INFO DERNIERE : Le conclave prévu pour ce samedi 1er juin 2013 n'a pas eu lieu, mais une réunion plus élargie sera organisée au CCI Ivato, le lundi 2 juin 2013.

Jeannot Ramambazafy – 31 mai 2013

Mis à jour ( Dimanche, 02 Juin 2013 17:24 )  
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