Ici, à Mahajanga, en campagne électorale, le candidat Hery Rajaonarimampianina, semble remercier sincèrement Augustin Andriamananoro pour son apport physique et vocal
Ben dites-donc, c’est certain : la vérité blesse. Dès que la vidéo des déclarations du candidat Hery Vaovao (CLIQUEZ ICI) ont été publiées sur madagate, le 4 mars, et dans les journaux « La Vérité » et « Inona ny Vaovao », ce 5 mars 2014, la réaction ne s’est pas fait attendre. Augustin Andriamananoro, ancien ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de la Transition, et jusqu’ici Directeur de l’Omert (Office malagasy d’études et de régulation des télécommunications) a été limogé -c'est le mot exact- de ce poste comme on balaie une bestiole qui pollue l’espace vital.
De la part de la Présidence de la IVè république, ce geste n’est pas à son honneur lorsque l’on se rappelle ce que le « Filohan’ny Repoblika vafidin’ny vahoaka » avait déclaré, lors de son discours d’investiture : « Je ne partirai pas dans une chasse aux sorcières du passé (2 fois) mais je veux que ceux qui se reconnaissent dans cette description et ces propos sachent que le changement est en marche, que rien ne pourra l’arrêter et que je n’admettrai aucune dérive ».
Ce n’est plus une chasse aux sorcières mais une purge qui n’annonce s’annonce systématique et qui met en danger les fondements même de la démocratie. Et Madagascar vient faire un énorme bond en arrière pour se retrouver en plein dans le régime marxisme de Didier Ratsiraka où la Dgid (police politique) emprisonnait tous les « ennemis de la révolution ». Certes, l’Histoire est un éternel recommencement, mais avec Hery Rajaonarimampianina, à peine deux mois au pouvoir, ce retour est fulgurant !
Augustin Andriamananoro a vraiment tout donné pour la victoire d'Hery Vaovao. L'Histoire ne l'oubliera jamais.
Pour en revenir à Augustin Andriamananoro, voici un survol de son parcours lié à ce limogeage qui ne ridiculise que ces instigateurs qui auront à répondre devant le tribunal de l’Histoire, tôt ou tard. Je vous le garantis…
Sur la Place du 13-Mai, en 2009, Benja Razafimahaleo, nommé ministre des Finances, qui a pu chiffrer partiellement Tikoland car ancien haut responsable au sein du ministère des Finances et du Budget d’Antaninarenina. Hery Rajaonarimampianina -invisible sur cette Place du 13-mai durant la révolution orange- lui succéda durant cinq bonnes années.
Madagate.com est un des premiers journaux en ligne malgache, créé le 13 février 2001, il y a donc 13 ans, et, depuis, a toujours œuvré dans la promotion de l’image de Madagascar, en offrant des articles et dossiers reposant sur la lutte contre l’injustice, contre toutes les injustices. Surtout au sommet de l’Etat dont le peuple est la base. Nous sommes montés sur le premier front lors des évènements de 2002 qui a vu la chute de Didier Ratsiraka et l’arrivée de Marc Ravalomanana. Nous avons relaté les dangers des financements parallèles qui ont amené à l’empêchement de Zafy Albert en septembre 1996. Dès 2008, nous étions aussi en première ligne pour dénoncer les dérives du même Marc Ravalomanana qui a fini aussi par démissionner et s’enfuir hors du pays, comme son prédécesseur Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de la Transition. Nous ne sommes pas un de ces blogs ou sites « sociaux » créés circonstanciellement pour défendre la cause de X, Y ou Z. Lorsque la Nation est en danger, les générations à venir doivent savoir qui a fait et dit quoi à quel moment. Et pourquoi. « Ny teny mandalo fa ny soratra mitoetra mandrakizay ».
Imailaka University, un héritage laissé par Augustin Andriamananoro, lors de son passage au ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies. Les politocards l'oublient, l'Histoire jamais.
En bref donc, les archives de madagate.com contiennent plus d’une décennie de l’Histoire politique de la Grande île de l’océan Indien et les dérives de trois présidents élus, entre 1982 et 2009. Dénominateur commun : ils ont tous mal fini. Actuellement, force est de constater que le Président élu Rajaonarimampianina et son équipe n’ont pas daigné lire cette Histoire, et sont en train de commettre les mêmes erreurs -en pire et à la vitesse grand « V »-, comme s’ils avaient le diable aux trousses. Aucun dirigeant sur terre n’est éternel à son poste. Et lorsque le peuple est en colère, élu ou pas élu, il vous chasse dans la foulée du « tody tsy misy fa ny natao ihany no miverina amina ».
Iharizaka Rahaingoson et Augustin Andriamananoro lors de leur passation de service, le 27 mai 2010
Tout ce que Didier Ratsiraka a fait subir à Marc Ravalomanana, celui-ci l’a fait subir à Andry Rajoelina. Actuellement, Hery Rajaonarimampianina et son équipe puise tous les ingrédients de sa propre chute, dans la mauvaise gouvernance de Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana réunis. Combien de temps vont-ils alors tenir si, dès qu’un article qui révèle une vérité sans conteste, ils réagissent de manière puérile ? Une fois que l’on est appelé à un poste de dirigeant, dès le début, il faut se persuader qu’on le quittera tôt ou tard. Ainsi du poste de ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de la Transition qu’Augustin Andriamananoro a laissé à Iharizaka Rahaingoson. Mais cette décision de le limoger à la suite de la parution des déclarations du candidat Hery Vaovao, ne va pas apporter un plus à l’image déjà plus qu’écorné du nouveau président de la république malgache. Quoi qu’il dise, c’est la cause de l’effet, la raison vraie et véridique de ce limogeage, en ce début de Carême.
Il était certain que lors du prochain gouvernement, il devra quitter son poste de Dg de l’Omert. Mais là où les problèmes vont commencer pour le Hery vaovao et son équipe, ce sera la réaction, unanimement négative pour eux, des électeurs qui lui ont permis d’accéder à la magistrature suprême. Car sans avoir de titre officiel de directeur de campagne, Augustin Andriamananoro, l’un des piliers de la révolution orange sur la Place du 13-Mai, s’est donné corps et âme pour que le candidat n°3 soit élu. Particulièrement dans les provinces. Mais qu’ont donc fait les Solofo Rasoarahona, Jaobarison Randrianarivony et Me Henry Rabary-Njaka durant cette période ? Et même durant toutes les années difficiles que le pays a traversé ? Durant les campagnes électorales de 2013, ils n’ont fait qu’applaudir et faire des messes basses en public. Leur démarche est simple : balayer tous les piliers de la révolution orange dirigée par Andry Rajoelina, en les ridiculisant.
Ce n'est pas grave, Monsieur Hery Vaovao. L'Histoire ne s'arrêtera jamais à ce début catastrophique de la IVè république. Un grand merci à votre équipe inconnue dans les régions inaccessibles de Madagascar qui ont voté pour vous.
Pourquoi ne s’attaquent-ils pas à moi directement ? Parce qu’ils savent tous que mes informations sont inattaquables devant un quelconque tribunal. Alors, comme tous les lâches, ils tentent de faire le vide autour de moi. Ce sera un bide complet les gars. Car après 39 ans de journalisme culturel et d’investigation, je ne vais jamais à la guerre sans amener des biscuits. Ni Ratsiraka, ni Zafy, ni Ravalomanana n’a eu l’indécence de m’inquiéter dans l’exercice de mon métier. Avec ce régime qui est mal parti, ce sera donc le renouveau de l’Etat-policier. Bravo !
Vous voulez jouer au chat et à la souris avec moi ? J’ai des archives audiovisuelles, photographiques que personne ne possède sur tous les dirigeants depuis Tsiranana et des gens sont prêts à témoigner. Pas chez moi car je suis loin d’être un imbécile. Cela évitera d’aller payer des malandrins pour faire un casse à mon domicile. On essaie déjà, depuis quelques jours, de forcer ma porte la nuit. J’attends les menaces directes, comme en 1991, comme en 2002… A présent, la question est : à qui le tour ? En tout cas, je prends la Communauté internationale à témoin : en guise d’apaisement et de réconciliation, c’est une ambiance de menaces et de terreur qui est en train de s’installer à Madagascar, en ce début de IVème république sur qui, pourtant, tous les espoirs d’un meilleur être, semblaient acquis.
Un prochain dossier traitera de Monsieur Chouloufe Rachorane… Et on verra qui sera le grand perdant dans ce jeu malsain du « qui fait peur à qui ? », instauré par la bande des HVM et leur méconnaissance de l’identité culturelle malgache même. En tout cas, puisque j’ai voté pour Hery Rajaonarimampianina mais que celui-ci a complètement dévié de son apparence amène et tranquille, j’ai le droit, nous avons le droit, nous tous qui l’avons choisi contre Jean Louis Robinson, de réitérer ce que j’avais déjà écrit : Nous perdre, Monsieur le Président, c’est vous perdre vous-mêmes. Vous n’arriverez jamais à nous bâillonner tous ensemble.
J'ai eu la chance (ou le malheur, c'est selon) de vivre sur deux siècles, d'avoir connu tous les Chefs d'Etat de Madagascar, de Tsiranana à Rajaonarimampianina. Après celui-ci, il y aura encore d'autres. Pourquoi, dès lors, son équipe procède comme s'il elle restera là jusqu'à la fin des temps ? "Indray mipi-maso" dia izay, ka mba manlaga lesona amin'ny Tantara, fa rehefa mitrotra anie ny vahoaka atao tsinontsinona? any vao handatsa ny nenina".
A bon entendeur, salut ! Si la dictature naissante veut que je sois emprisonné à 60 ans, après avoir failli maintes fois failli perdre la vie dans mon combat contre toutes les injustices, je plaide déjà coupable d’écrire la vérité, rien que la vérité. Pour sauver, une énième fois, mon pays de dirigeants aussi décevants que dangereux pour eux-mêmes. Car lorsque l'on ne supporte pas la critique et qu'on entrave la liberté d'opinion, d'expression et la liberté de presse, il n'y a aucune démocratie. Ces absences ont un nom sans équivoque : dictature. Pire, à l'heure où j'écris ce dossier, il n'y a aucun opposant (politique) à Madagascar devenu donc la Corée du Nord.
Jeannot Ramambazafy – 5 mars 2014