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Photo de la « Une » du « Courrier de Madagascar » en date du 7 mars 2014. Franchement, il fait penser, ici, à Quasimodo de « Notre-Dame de Paris ». Non ? Quelle idée de faire paraître ce genre de portrait…
A compter du 18 février 2014, l’avocat Henry Hanitrinaina Rabary-Njaka, né le 14 septembre 1963, bi-national franco-malgache, a officiellement été nommé Directeur de Cabinet par le Président Hery Rajaonarimampianina. Sans conteste, il a réussi (enfin) un coup de… maître. Mais qui est donc ce personnage qui, semblant sorti de nulle part pour le grand public, à fait irruption dans l’Histoire politique de Madagascar ? Certainement un « artiste » aux mille talents. Mais il apparaît qu’il est allé d’échecs en échecs. Méconnaissance de l’Histoire même de l’Humanité, sans doute.
En rose ("manambaka raozy"), Me Hanitra Razafimanantsoa, la nouvelle coqueluche du HVM et autres PMP
C’est lors des deux campagnes électorales du Hery Vavaon’i Madagasikara (HVM) que Me Henry Rabary-Njaka fait son apparition en public, aux côtés du candidat n°3. Mais qu’a-t-il donc fait de si extraordinaire pour qu’il ait été bombardé Conseiller « spécial » de manière non officielle, à cette époque ? Car durant les deux campagnes, il n’a fait que faire en sorte d’être photographié scotché derrière le candidat number three ou, fréquemment, en train de faire des messes-basses sans curé avec les autres satellites projetés brusquement autour de l’ancien ministre des Finances et du Budget de la Transition.
En fait, il paraît que quelqu’un l’avait présenté à « Fery Vaovao » (Littéralement : plaie nouvelle). Attention, il s’agit d’une appellation contrôlée issue de la mouvance Ravalomanana, hein ! Aussi mettez dans un tiroir la velléité de m’attaquer pour outrage à Chef d’Etat et allez demander des comptes à Me Hanitra Razafimanantsoa). Ainsi, dès 1997, il est avocat pour le compte d’Air Madagascar (Hery Rajaonarimampianina also found at Air Madagascar his friend Henry Rabary-Njaka, who had been the company's lawyer since 1997 -L.O.I.-). Mais qui l’a présenté à "Fery Vaovao" ?...
19 octobre 2011. Bernard Cherrie, 90 ans à cette date, ancien pilote de ligne d’Air France (à gauche) et Henry Rabary-Njaka, Secrétaire général de l’Aéroclub d’Air France de Toussus, dans la salle « Davor » du club-house
En tout cas, en matière de navigation aérienne, Dear Henri en connaît sûrement un bon bout. En effet, figurez-vous qu’il est (ou a été car son statut social à subitement changé depuis février 2014 donc) Secrétaire général de l’Aéroclub Air France, sis sur l’aérodrome de Toussus-Le-Noble (entre Versailles, Saint Quentin en Yvelines, et Saclay). Voici, d’ailleurs, les membres du Conseil d’Administration de l’Aéroclub Air France, pour 2012-2013 :
Président : Jacques THOMAS
Vice-président : Gérard OOSTERLINCK
Secrétaire Général : Henry RABARY-NJAKA
Secrétaire adjoint : Claire GUERIN
Trésorier : Pierre KISSEL
Assesseur Commissaire de vol : Raymond GROS
Assesseurs : Jean-Luc LE GALL, Christophe THOMAS, Bertrand DUZAN
Administrateurs : Michel BAYET, Patrick CHARRIER, Roberto SARTORI, Jacques FELON
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Le premier fait d’armes de Me Henry (« Appelle-moi Henry », m’a-t-il dit, lors d’une rencontre au Carlton Anosy, le 22 janvier 2014) ? Lors de la première sortie du Président Rajaonarimampianina, pour le 22è Sommet des Chefs d'Etat de l’UA, il s’est improvisé journaliste, pour un reportage en direct via téléphone, retransmis à la TVM avec des séquences en boucle de France24, à la gloire du Président élu, style Corée du Nord de Kim Il Sung. Non seulement, cela ne se fait pas mais, en plus, à quoi servent alors les Nouvelles Technologies de l’Information ? Il est clair que cet Henry ne connait rien en communication et s’est accaparé un poste où il n’a rien à faire. Mais revenons encore plus en arrière, en France.
Me Henry Rabary-Njaka est un avocat inscrit au barreau de Paris depuis 1996, sous la toque U 007. Cela est impossible si l’on ne possède pas la nationalité française, n’est-ce pas ? Son nom est l'enseigne d’une entreprise qui exerce sous la forme juridique « Exercice libéral », et est immatriculé avec le code 6910Z, correspondant au secteur « Activité Juridique/Avocat ». Pour votre information pure, parmi les « vazaha gasy » qui sont des avocats exerçant à Paris, il y a, entre autres : Razafindratandra Yvan (Paris 01), Rambeloarison Jacques (Paris 12), Rabetrano Catalano Amalia (Paris 08)… Par ailleurs, son nom apparait dans un cabinet d’avocats : le Cabinet d’Avocats RABARY NJAKA - MARX - PRIVAT - FILLION - SAINTON - MARTINS, sous le code NAF 6910Z.
Dans le cadre de cette profession, Me Henry Rabary-Njaka a essuyé un échec à la Cour d’appel de Paris (Audience publique du 6 novembre 2008 N° de RG: 07/05190). Il s’agissait d’une affaire ayant opposé, son client A. B. I. (Assurances Brokers International) S.A., à Josiane X., pour une histoire de licenciement abusif qui remonte à mai 2002. Au final ?
La Cour d’appel a condamné la société A.B.I. à payer à Mme Josiane X...
-54. 536 euros, à titre de rappel de salaire, avec intérêts de droit à compter de la date de réception par l’employeur de la convocation devant le conseil de prud’hommes,
-a débouté la société A.B.I. de ses demandes reconventionnelles,
-a condamné la société A.B.I. à régler à Mme Josiane X...la somme de 1. 500 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile pour cette procédure d’appel.
Il aura donc fallu six ans à Me Henry Rabary-Njaka pour… perdre.
Lorsque Hajo Andrianainarivelo, alors Vice-ministre de la Décentralisation et de l'Aménagement du territoire de la Transition, s’est senti visé dans "l’affaire" Nadine Ramaroson, il a fait appel (le vocabulaire français à des coïncidences étranges, n’est-ce pas ?) à l’avocat Me Henry Rabary-Njaka. Il s’agissait alors d’attaquer Alain Rajaonarivony et son blog. Que lit-on dans son assignation ? Invoquant des textes liés à la liberté de presse, dans le pays des droits de l'Homme, voici un extrait du fac-similé ci-dessus : « (…) Je vous mets en demeure de retirer promptement de votre site l’article intitulé : « Madagascar, premières révélations sur l’assassinat de Nadine Ramaroson », ou en rendre l’accès impossible (…)». Mais au final, Hajo et lui se sont ridiculisés et ont, en même temps, ridiculisé Madagascar.
Me Christine Courrégé et Alain Rajaonarivony
Compte rendu de la quatrième audience ce 27 juin 2013 dans la bataille judiciaire opposant le Vice-premier ministre Hajo Andrianainarivelo au blogger malgache Alain Rajaonarivony. Il y eût encore quelques moments assez ridicules comme lors de l’épisode des 500 Euros de la première audience.
Le président de la cour d’appel a demandé aux parties : « Qui est à l’origine du désistement? ». Ayant su que c’était la partie civile, il a voulu savoir si c’est elle aussi qui avait fait appel de la décision de la cour du 2 avril 2013, avalisant l’annulation de la requête à la demande du ministre public.
En l’absence d’Henry Rabary-Njaka, l’avocat du plaignant, son assistante a dû boire le calice jusqu’à la lie. Elle a dû expliquer qu’ayant fait appel, ils se désistaient finalement. La réponse du président fut lapidaire : « C’est une très bonne idée ! », provoquant quelques rires.
Ensuite, la cour lui a demandé si « c’était un désistement d’appel ou d’action ? ».
La réponse, « c’est un désistement d’appel… et d’action » n’a pas apparemment satisfait les juges. Le président lui rétorquera sèchement : « Non, tout n’est pas dans tout ! Ou c’est un désistement d’appel, ou c’est un désistement d’action ». Re-rires dans la salle.
La jeune avocate optera finalement pour un désistement d’appel. La sentence rendue en première instance demeure donc. (Cliquez ici).
Jaobarison Randrianarivony (un Conseiller encore plus "spécial") et notre Dear Me Henry plus photogénique. Vous ne trouvez pas ?
Revenons à Madagascar, en ce début d’année 2014. A la lecture de ce qui précède, il est quasi certain que Me Henry Rabary-Njaka est derrière toutes les récentes décisions du pouvoir Rajaonarimampianina qui renvoie la Grande île de l’océan Indien, 20 ans en arrière en matière de censure déguisée. Certes, Madagascar ce n’est pas la France mais s’il s’attaque à moi, il ne sera jamais « gagnant ». Car il va se mettre toute la communauté internationale sur le dos. Par ailleurs, j’ai également fait des études de droit, et je le laisse réfléchir à ceci : « actori incumbit probatio » (la charge de la preuve incombe au demandeur). Comment va-t-il prouver que je raconte des bobards ? Se rappelle-t-il de notre conversation à propos du régime Ratsiraka ?
Voici des extraits lus dans feu le « Magazine de l’océan Indien » n°5, en date de 1989, signés par feu Rabenjarson Ratsimbason Rajohn Richard :
« Il faut désormais une forte dose de mauvaise foi pour réfuter la réalité de la liberté de la presse à Madagascar. Un moment considéré comme une mesure d’accompagnement dans le processus de démonopolisation des affaires politiques en faveur du seul Front National pour la défense de la Révolution (FDNR ancêtre du MPM alors ?), au titre de la libéralisation de l’expression politique, dans la perspective proche des présidentielles de 1989. Elle a, ensuite, été confirmée dans le principe du multipartisme cautionné constitutionnellement (…). Une étude répertoire systématique serait nécessaire pour établir, à la mode de la jurisprudence, une liste plus ou moins exhaustive des critères de censure tels qu’ils ont été pratiqués jusqu’ici (avant 1989 donc). Sans chercher à établir une quelconque hiérarchie dans l’énumération, il s’agissait des « fausses nouvelles », des informations « de nature à troubler l’ordre public », ou « de nature à porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à la vie privée », ou « de nature à ébranler la confiance à l’Etat ou ses Institutions », des informations « outrageantes » ou « diffamatoires », etc… ». C’était en 1989, deux ans avant la première fuite de Didier Ratsiraka en France. Et voici un extrait du communiqué du 27 février 2014 à ce sujet :
En outre, le Chef de l’Etat a fait remarquer que certains journalistes font fi des textes en vigueur régissant la déontologie et l’éthique du métier (Propagation de fausses nouvelles ; offenses et outrages à l’Etat ; atteinte à la vie privée ; etc.). Ce qui l’a amené à donner consigne à ce qu’il faut prendre des mesures pour mettre un cran d’arrêt à ces pratiques, abusives et illégales, pouvant mettre en danger la démocratie naissante à Madagascar.
En plus, ayant voté pour lui, les comptes qu'il doit me rendre, jusqu'ici ("hatreto aloha") sont aux antipodes des promesses de l'Investiture. On annonce un délestage tournant d'électricité à Antananarivo pour ce week-end... Mais il y aura toujours de belles excuses.
Où est la différence avec ce qui s’est passé avant 1989 ? Et cette « Démocratie naissante »… Hery Rajaonarimampianina, « Père de la démocratie naissance » alors ? Déjà que je ne suis pas son fils mais son aîné de 4 années. Faut-il pleurer ou en rire ? En passant, je suis un fils de Dieu qui reconnaîtra les siens et qui a horreur de la publicité en Son Nom, préférant les actes de vrai croyant au quotidien. Car la colère divine est aussi... inattendue.
A présent que Me Henry Rabary-Njaka est bien ancré au sommet de l’Etat malgache, il sera difficile pour le Président Rajaonarimampianina de se défaire brutalement de cet « ami » qui ne lui veut pas du bien du tout. En fait, à force de toucher à tout, il est devenu d’une incompétence déjà notoire. En tout cas, c’est lui le semeur de zizanie qui contredit l’ensemble même du discours d’investiture de Monsieur Rajaonarimampianina. C’est lui qui monte les uns contre les autres.
Dernier fait d’armes : il a joué à la scène : « qui s’excuse s’accuse » ("manadio tena e !"). Hormis le fait qu'il s'agit là d'un excès de zèle flagrant, était-ce bien la peine de se justifier à propos du limogeage d’Augustin Andriamananoro ? Cela s’appelle remuer le couteau dans la plaie, diaboliser un révolutionnaire reconnu dans tout Madagascar. Il est certain que cet Henry n’a pas fréquenté l’école de diplomatie de Solofo Rasoaharona… Dès lors, le surnom de Fery Vaovao devrait s’appliquer à lui. Pas à Augustin mais à ce cher Maître Henri. Attendons-nous à pire que çà alors.
De mon côté, j’attends la mise en demeure, et toutes les accusations d’avant 1989. Mais déjà , je plaide coupable d’avoir écrit la vérité et craché ses quatre vérités. Pas la peine de faire appel (décidément) à un avocat. Il voudra réparation, sinon son entourage va l’encourager à le demander. Réparation de quoi d’abord ? Ensuite, une amende en ariary ? Je ne roule pas sur l’or. Un emprisonnement ? Cela me donnera le temps de passer des vacances loin de mon ordinateur. A 60 ans c'est même une aubaine inespérée... Retraite avec gîte et couvert tout payer par l'Etat (qui aura enfin fait un truc pour moi, depuis tout ce temps).
Rien pour cette photo de Beyonce et Obama, le Président américain donc va sortir un Rabaryankee-Njaka de sa poche pour invoquer l'outrage à Chef d'Etat ? Mais contrairement à la rumeur, ce que j'écris repose toujours sur des faits vrais. Et puis, c'est simple: on est démocrate ou pas. Point barre !
Nous n’avons donc pas fini d’entendre parler de Me Henry Rabary-Njaka, Directeur de Cabinet du Président Hery Rajaonarimampianina. Car il a déjà inoculé à celui-ci le virus insuportus criticus (nom scientifique que je viens d'inventer et qui veut dire: ne pas supporter la critique). Dès lors, la démocratie « naissante » est morte-née. C'est plutôt une démocratie à l'agonie. La IVème République de Madagascar est réellement mal barrée (adjectif du... barreau de Paris, sans doute). Un oiseau m’a rapporté que le souci en haut lieu est: comment stopper Jeannot ? Ben, je stopperai quand vous stopperez de faire du mal au pays où on m’enterrera. Mazava ? N'oubliez jamais que même "là -haut", vous êtes des personnages publics -appartenant au peuple- et tous vos faits et gestes seront scrutés à la loupe.Comme dans toutes les démocraties qui se respectent.
Enfin, on verra "l'obligation de résultats" à laquelle l'entourage du Président Rajaonarimampianina est tenu. Et déjà , tout le monde attend depuis bientôt un mois, le fameux site "Spécial Nosy Be". En effet, lors du Conseil des ministres du 12 février 2014, le Chef de l'Etat n'avait-il pas demandé un délai de 72 heures ? Et nous sommes le 8 mars 2014, devenu Journée internationale de la... Flemme pour ce nouveau régime :
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Der des der: si, pour la justice française, le droit à la citation est un droit qu'elle reconnaît, à Madagascar il en serait donc tout autrement et que l'on pourra l'interpréter à sa guise, avec l'aide de magistrats complaisants ? Comme pour le cas de l'article 54 de la Constitution de la IVème République. Adieu Etat de droit dans ce cas et je n'ai plus qu'à fuir mon propre pays (jamais!) ou à me... constituer prisonnier. Non ! Izahay tsy mba resy tsy miady izany. Zo ny fahafahana ary iadivana fa tsy toloram-potsiny ary ny fahefanareo ao ambony ao, amin'izao vaninandro izao dia nindramina amin'ny vahoaka ihany. Aza adino mihitsy izany.
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 8 mars 2014
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