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Home Vie politique Dossier Jeannot Ramambazafy : 60 ans et toujours au combat pour la liberté d’expression

Jeannot Ramambazafy : 60 ans et toujours au combat pour la liberté d’expression

Barack Obama et moi. 7 ans de différence mais tous deux "Lion" zodiacalement


En passant, il y a un autre président de la république, "Lion" comme nous. Il s'agit de François Hollande, né le 12 août 1954. Saviez-vous qu'il est entré au parti socialiste français à l'âge de 25 ans (photo à gauche) ? C'est comme çà qu'on devient président d'une république et non par pur hasard (suivez mon regard à Madagascar...). Et, selon François Malraux: "Il faut 60 ans pour être un homme".

Mon gâteau d'anniversaire pour mes 60 ans, préparé à la maison (pas à la Maison-Blanche, non)

Ben oui, 60 ans (21.900 jours !) dont 30 ans de journalisme. Certains m’ont pris pour un de ces petits imbéciles qui défendent les intérêts de tel ou tel dirigeant. Moi, avec mes consœurs et mes confrères, je défends, depuis trois décennies, un principe universel : la liberté de presse et la liberté d’expression. Et j'ai toujours combattu les injustices. Surtout celles venant de dirigeants élus qui ne feront jamais que passer. Certains idiots du village n’ont pas connu la censure sous la révolution socialiste de Didier Ratsiraka et parlent de ce qu’ils n’ont jamais vécu. Tant mieux pour eux mais ils auront un long chemin de croix à parcourir avant d’atteindre 60 ans, par la très mauvaise gouvernance (anocratie) qui prévaut à Madagascar. Et ce n’est pas près de s’améliorer.

Ce matin du 6 août 2014, j’ai marqué ce demi-siècle +10 de manière très simple, à mon image. C’est-à-dire faire avec ce que j’ai sous la main, sans déployer des dépenses inutiles (dire que certains vont jusqu'à emprunter de l'argent pour ce genre d'occasion, sous prétexte que çà n'arrive qu'une fois dans sa vie. Oui, mais après ? Une fois la fête finie ?...) , juste pour « l’honneur » et le paraître. Certains auraient dépensé des millions pour démontrer je-ne-sais-quoi dans un océan de pauvreté qui s’aggrave. Car c’est vraiment mal reparti pour Madagascar avec des dirigeants élus et nommés qui creusent inexorablement l’écart entre eux et le peuple.

Des députés girouettes (mais qui se soucie du mandat impératif inscrit dans la loi fondamentale ?) surtout focalisés sur les avantages liés à leur fonction, balayant d'un bras levé la grave crise économique en train de se dessiner.  Car les impôts des industriels et autres opérateurs vont augmenter alors que le pays vient à peine de sortir d'une période de transition qui a freiné leurs activités. Nouveauté (encore) dans ce régime Hery Vaovao: le pouvoir législatif est aux ordres du pouvoir exécutif. Mais qu'est-ce qui pourrait encore étonner de la part de créatures issues de la trilogie: être et paraître sans devenir ?

Aux U.S.A. tout ce qui porte sur les finances publiques est décortiqué, expliqué, débattu

Lisez et relisez l'article 20 de la loi 2014-006 sur la cybercriminalité ; lisez et relisez très attentivement la loi des finances rectificative 2014, adopté « à l’unanimité »… En pratique, ce régime court littéralement à sa perte, comme s’il le faisait exprès. Malheureusement, c’est le pays tout entier qui régresse de trois décennies.

Scènes de journées d'un président Lion de 53 ans : toujours en action

Mois d’août. Je me suis souvenu que le président Barack Obama est du signe zodiacal Lion comme moi. Mais s’il est né le 4 août 1961, moi je suis né le 6 août 1954. Je ne serais jamais président de la république élu, cependant nous avons la même destinée : tenter d’amoindrir la misère du monde, qu’on nous aime ou pas. L’important est dans l’action. Je lui souhaite donc un joyeux anniversaire, même tardif. Sinon, comme je vous l’ai dit, Madagascar est vraiment mal barré par des apprentis matelots qui ne maîtrisent pas le gouvernail (masculin de gouvernance ici ?) et qui ne savent pas vers quel cap se diriger. Le navire prend eau de toutes parts mais ils font comme si de rien n’était. Cela s’apparente à de la haute trahison en regard du beau discours du 25 janvier 2014 à Mahamasina.

Pas de citoyen-ministre d'Etat malgache emprisonneur de journalistes, dans la liste de la Maison-Blanche pour le diner du 5 août 2014 (la liste ci-dessus n'est qu'un extrait car il y avait près de 400 invités dont Robert de Niro. C'est Lionel Ritchie qui a assuré le côté musique et culture)

Le Président malgache Hery Bien-Aimé-du-peuple ("Mamim-bahoaka"), mais anocratique, et sa "spouse" à leur arrivée la Maison-Blanche, en début de soirée du 5 août 2014. Dans la vie les gars, il ne faut jamais plus se fier aux apparences... Ils ne sont plus comme çà une fois à Madagascar. A croire qu'ils détestent le peuple qui l'a élu, lui, mais pas elle, "spouse" et non "First Lady" (voir liste officielle ci-dessus). Les mauvaise langues vont dire, désormais, "spouza orana"... C'est fou ce que les gens trouvent comme vocabulaire à Madagascar. Non ?

La photo de la "victoire". Mais quelle victoire et victoire pour qui ?  Le couple Obama est démocrate très diplomate

Rien qu’un exemple. Certes le président Hery Bien-Aimé-du-peuple et sa « spouse » ont été invités au sommet U.S.A-Afrique et ils ont même dîné à la Maison-Blanche avec d’autres personnalités. En passant, si la ministre des Affaires étrangères, Arisoa Lala Razafitrimo a été de la « party », Rivo Rakotovao, le citoyen-ministre d’Etat emprisonneur de journaliste, lui, a été évité. Il a donc dépensé mon argent de contribuable malgache pour rien. Surtout que le sommet était plutôt axé sur l’économique alors que lui, il est ministre d’Etat chargé des infrastructures, de l’équipement et de l’aménagement du territoire. Je reviens à l’exemple dont je faisais allusion plus haut.

Lors de la rencontre « Believe in Africa Day », le 3 août 2014, le Président Hery Bien-Aimé a (encore) déclaré : « La mise en place d’un Etat de droit et la poursuite du processus de réconciliation Nationale devraient être appliqués dans tous les pays africain, car elles constituent une étape importante dans le développement économique d’un pays ». Il reconnaît donc implicitement que cet Etat de droit n’existe pas, du moins, à Madagascar. Parce que, pour lui, ce n’est pas un principe universellement reconnu mais un système à mettre en place selon son bon vouloir. Allez vite lire mon livre « Les 100 jours d’un homme de pouvoirs » et vous m’en direz des nouvelles à ce sujet.

6 août 2014, à la maison. Simplicité bien malagasy : salade de museau, pâtes diverses à l'américaine, riz, achards de carottes, "loha kisoa" (tout cela cuisiné à la maison), boissons diverses, dans la pièce où je travaille. Tout çà sur un fond de musique des années 1960-1970. Ben oui, j'ai un look et une tête de pappy, et alors ? Comment serez-vous à mon âge ? Stressé et aigri par une vie ratée et de raté ?

« Jeannot, tu n’as pas peur d’être emprisonné ? », me demandent certaines et certains. Bof, après le parcours que j’ai vécu, tant mieux pour eux s’ils veulent faire de moi un martyr. Mais ils ne s’en remettront jamais, je peux vous l’assurer au cas où. Mais ce sera aussi l’occasion de savoir jusqu’où ils peuvent aller pour conserver leurs « acquis »…

Michelle Obama et son " african hairstyle "

Le menu du diner du 5 août 2014 à la Maison-Blanche (faites-vous traduire si çà vous intéresse vraiment), en l'honneur des Chefs d'Etat africains. La vanille de Madagascar était à l'honneur. C'est déjà çà de gagné, hein ? Car la Grande île de l'océan Indien n'a pas une bonne réputation en matière de respect des droits de l'homme ces derniers temps...

Trente ans de journalisme ce n’est pas rien. On verra aussi jusqu’où vont leurs pouvoirs et il y a une limité à tout ici-bas. Pour le moment, la vie continue et plus rien n’est certain dans mon pays. Les opérateurs économiques, eux, ont aussi reçu leur douche froide en matière d’impôts avec cette loi rectificative. Mais les petites gens aussi. Comme ici, rien n’est expliqué mais que tout est imposé, sans même avoir été lu, ce n’est pas une explosion mais une implosion sociale qui va se produire. Pour être clair : ce sont les sables mouvants sur lesquelles les dirigeants malgaches actuels ont bâti leur anocratie qui les engloutiront : alliances contre nature et députés qui n’ont aucune crédibilité que le fait d’avoir été élu, comme le président Hery Bien-Aimé-du-peuple.

Alors ? Alors tant pis pour vous ! A 60 ans, on se contente de peu et on commence à écrire ses mémoires. Alors, à la maison ou en prison, c’est du pareil au même, nous sommes tous en liberté provisoire à Madagascar. On peut emprisonner ou tuer une personne mais ne on tuera jamais un principe. A eux de compter leurs heures car l’anocratie malgache est en train de se muer en dictature pure et dure. Lorsque le vent qu’ils ont semé se transformera en tempête, il sera trop tard. Tic-tac, tic-tac, le compte à rebours ("Final countdown") a commencé depuis le 25 janvier 2014. A 60 ans, on ne peut compter que sur soi-même pour faire bouger les choses.

La lutte continue, comme en 1972, comme en 1991, comme en 2002, comme en 2009. Que tous ceux qui sont morts ne le soit pas pour rien. Pour ne pas devenir ni être considéré comme un vieux croulant, je me dresse pour dénoncer des méthodes de gouvernance que j'ai déjà vécu depuis le président Philibert Tsiranana au président Marc Ravalomanana, tous élus par le peuple mais tous rejetés par lui. J'ai bien voté pour le candidat numéro 3, mais je ne cautionnerai jamais -au grand jamais- la fourberie; l'hypocrisie; le mensonge; la soif du pouvoir, de l'honneur et de l'argent; la corruption de la loi fondamentale, qui ont paupérisé mon pays devenu un océan de toutes les pauvretés humaines. Ce, à cause de simples créatures qui se croient être des dieux, qui se prennent même pour Dieu.

Ma lutte contre toutes les injustices se poursuit, jusqu'à ce que décès s'ensuive. en attendant : Joyeux Anniversaire à moi ! Et longue vie jusqu'à... la mort (c'est évident, n'est-ce pas ?).

Jeannot Ramambazafy – 6 août 2014

Mis à jour ( Mardi, 12 Août 2014 11:27 )  
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