Addis-Abeba, ouverture du 32è Sommet de l’UA, 10 Février 2019. La session de cette journée dominicale a été marquée par la participation des Secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue Arabe, ainsi que de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement africains dont les nouveaux présidents élus Malgache, Andry Rajoelina, et Congolais, Félix Tshisekedi. Mais, en marge du thème « « 2019, Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées: Vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique », le speech très attendu aura bien été celui de l’Américain William Henry Gates III plus connu sous le nom de Bill Gates, informaticien et co-fondateur, avec Paul Gardner Allen, en 1975, de la société de logiciels informatiques mondialement connue Microsoft qui les a rendus milliardaires. Paul Allen est décédé le 15octobre 2018.
Philanthrope par nature, Bill Gates, à travers la fondation Bill et Melinda Gates, a consacré 15 milliards USD au continent africain depuis l’an 2000. Lors de son intervention dans le cadre du 32è Sommet de l’UA, il a axé sa vision du développement sur le domaine de la Santé. Cette vision peut se résumer en ce qu’il a lui-même déclaré : « D'excellents soins de santé de base permettent de s'attaquer aux maladies les plus meurtrières en Afrique. L’objectif est réaliste et réalisable sur le continent malgré la pauvreté de certains pays ». En fait, sachant qu’il ne peut pas tout faire tout seul et que sa seule volonté ne peut suffire, en regard de l’ampleur de la tâche, il est intervenu pour inciter les gouvernements africains, mais aussi les bailleurs de fonds, à augmenter les investissements dans le secteur des soins de santé publique.
Certes, selon Bill Gates, « depuis les deux dernières décennies, des efforts ont été réalisés pour améliorer les soins de santé en Afrique ont notamment permis de réduire la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et de prolonger de dix ans l'espérance de vie ». Cependant, l’UA elle-même reconnait « que plus de la moitié des Africains n'ont pas accès à des services de santé essentiels ». Par ailleurs, toujours selon l’UA : « 70% des personnes atteintes du sida à travers le monde vivent en Afrique et des maladies infectieuses qui ont diminué ailleurs dans le monde y restent parmi les principales causes de mortalité ». Il n’y a pas de remède miracle immédiat mais Bill Gates se veut optimiste : « Quand on regarde les maladies qui tuent le plus d'enfants, comme la diarrhée, la pneumonie, la malaria, il existe des solutions bon marché. Par exemple, dans les pays plus riches, les 10 premiers pour cent des sommes dépensées (...) permettent d'engranger 90% des résultats ».
En se tournant vers le Rwanda, dont le Président Paul Kagame a été l’origine de cette initiative de développement par l’augmenter des investissements dans le domaine de la Santé publique, Bill Gates a estimé que « l'Afrique a désormais ses propres exemples à suivre, à l’instar du Rwanda où une couverture santé universelle a été introduite. C’est un exemple fantastique, même si c'est un pays pauvre ».
Pour rappel, en septembre 2018, la Fondation Bill et Melinda Gates a publié son rapport annuel sur les progrès en matière de développement, avec comme leitmotiv : « Le monde devrait aider l’Afrique, en forte croissance démographique, à investir dans son capital humain. Cela veut dire investir dans la santé et l’éducation de cette jeune génération émergente en Afrique ». Ce rapport est basé sur 18 indicateurs qui mesurent les progrès accomplis vers les Objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU pour 2030. Dans un communiqué de l’époque, la Fondation a rappelé que « si rien n’est fait, alors que la pauvreté régresse, les poussées démographiques pourraient arrêter, voire inverser cette tendance. Si un milliard de gens sont sortis de la pauvreté ces vingt dernières années, la croissance démographique rapide dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique, remet en cause de futurs progrès ».
Mais se voulant optimiste, Bill Gates, lors de la publication de ce rapport 2018, a précisé que « si des investissements sont faits dans la bonne direction (…), ces enfants seront capables de contribuer pleinement à la croissance économique puis à une baisse de la croissance démographique comme cela s’est produit dans plusieurs pays ». Voici le résumé de ce rapport 2018 par Bill Gates en personne : « Ce rapport montre que le monde a bien progressé dans plusieurs domaines. Ainsi  le Brésil et la nutrition, l’Indonésie pour le planning familial, le Vietnam pour la qualité de l’éducation. Une projection indique que d’ici 2050 plus de 40% des gens extrêmement pauvres dans le monde seront recensés dans seulement deux pays, la République démocratique du Congo et le Nigeria. Outre la pauvreté, la mortalité infantile, le sida, l’éducation ou le planning familial figurent parmi les indicateurs retenus par la Fondation ».
Le couple Bill et Melinda Gates s’est engagé à publier jusqu’en 2030 une analyse annuelle sur le développement, lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre.
Pour en revenir sur son intervention du 10 février 2018, Bill Gates a également déclaré que « les investissements dans les ressources humaines sont très important, surtout dans l’industrie et l’éducation. Mais il est nécessaire de prêter attention à la qualité du travail en créant des programmes systématiques pour que les personnes puissent les promouvoir ». Et d’ajouter : « L’UA est capable de réaliser ses grandes ambitions et de remodeler le continent en investissant dans les ressources humaines ».
Roland Hubert alias Lola Rasoamaharo
Dans cette démarche d’investissements sur les ressources humaines, dans leur ensemble, Bill Gates a mis un accent sur les infrastructures mais, surtout, sur la formation dans le domaine des Nouvelles technologies. Rappelons que sa société Microsoft avait acheté le système QDOS, pour en faire le MS-DOS, et elle a conçu le système d’exploitation Windows qui, tous deux, se trouvent en situation de quasi-monopole planétaire. Parmi celles et ceux qui ont bénéficié d’une formation « high level » de longue durée chez Microsoft, il y a trois Malgaches dont notre Président, Roland Hubert alias Lola Rasoamaharo, expert ingénieur et Trainer des systèmes Microsoft et expert Oracle. Non, ce n’est pas une blague, les gars !
Par ailleurs, entre le 16 avril 2005 et le 20 décembre 2012, Lola Rasoamaharo a obtenu 35 certificats Microsoft. Pourquoi tant de certificats ? Parce qu’il faut suivre la mise à jour et la mise à niveau des applications. Par exemple, Windows en est au numéro 10 qui requiert donc une formation propre à ce système. Lola est ainsi certifié, entre autres, dans le domaine du test Bêta, du développement, de la sécurité, de l’administration, de l’ingénierie, etc. Deux mots, Lola ? « En tant que journaliste, je pense qu’il importe que le Président de la république tienne compte, sans jugement hâtif basé sur les propos de laudateurs sans plus…, des critiques et alertes lancés par certains de mes confrères, afin qu’il puisse rectifier le tir et, également, sévir car ces mêmes confrères n’écrivent pas pour plaire ou déplaire aux dirigeants qui ne font jamais que passer. Ils servent de balise, de garde-fou pour le mot démocratie ne soit pas vide de son sens. Nous devons vivre dans un monde où l’opposition doit se baser sur les idées et non sur les personnes. Il est nécessaire que le début contradictoire soit de haut niveau. Mais cela dépend des dirigeants eux-mêmes… En tant que citoyen de la nation, je suis prêt à appuyer le Président dans ses projets dans le domaine des Ntic. Ce, en matière de formation des jeunes par exemple. Mais cela requiert, comme l’a dit Bill Gates, des investissements et des infrastructures adéquates ». Merci Lola.
Enfin, pour en revenir à la Fondation Bill et Melinda Gates, elle entièrement est partie prenante dans un forum qui a débuté hier 12 février 2019, à Addis-Abeba. Il s’agit d’une contribution de haut niveau sur le commerce entre les États-Unis et l’Afrique et qui portera sur les opportunités pour les petites et moyennes entreprises. Le domaine de la Santé est un domaine considéré comme stratégique par les Américains qui y sont très actifs avec, entre autres, Bill Gates. Ainsi, en marge de ce 32è Sommet de l’UA, les chefs d’États africains lanceront le Tableau de bord de la responsabilité des Leaders africains pour la nutrition (« Africa Leaders for Nutrition » ALN).
A cette occasion, Bill Gates a prononcé une allocution à la première réunion annuelle du Leadership en Afrique : « Investir dans la santé ». Il y a souligné les progrès remarquables accomplis dans la lutte contre les problèmes de santé et la nécessité urgente de continuer à investir dans le capital humain et à le soutenir pour s’assurer que ce progrès ne soit pas perdu.
Addis-Abeba, 10 février 2019. Rencontre entre le Directeur général de la BAD, Akinwumi Adesina, et la délégation de Madagascar conduite par le Président Andry Rajoelina (compte-rendu ici)
« Investir dans la Santé » est la première plate-forme réunissant les gouvernements, le secteur privé et la communauté internationale du développement, afin de coordonner et d’accélérer les progrès en vue de la réalisation de la couverture sanitaire universelle sachant au passage que plus de la moitié de la population africaine dépourvue de services de santé essentiels.
A cet égard, la première conférence internationale sur la sécurité des aliments, organisée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Union africaine (UA), a débuté le 12 février 2019 sous la présidence du Directeur général de la BAD, Akinwumi Adesina. Elle traitera, entre autres sujets, des défis actuels et futurs en matière de sécurité sanitaire des aliments au niveau mondial, ainsi que de l’engagement des dirigeants africains à renforcer la sécurité alimentaire dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Dossier de Jeannot Ramambazafy - Dossier également publié dans "La Gazette de la Grande île" du mercredi 13 février 2019
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Les félicitations de Bill Gates en 2006