Qualité de retransmission en direct, à la hauteur de l'amateurisme de ceux qui entourent ce président qui, décidément, parle beaucoup trop depuis dix mois...
Non vraiment, le président élu Hery Rajaonarimampianiana fait tout pour horripiler davantage les personnes saines de corps et d’esprit, au fur et à mesure que le temps passe. Dernière aberration : son discours en français, lors de la venue du bateau-hôpital « M/V Africa Mercy », faisant partie de la flotte de Mercy Ships. Finies les envolées stériles sur l’Etat de droit, la démocratie, la lutte contre le trafic du bois de rose, la fin du délestage. Le président Rajaonarimampianina a trouvé une nouvelle denrée lyrique pour captiver son auditoire : la réconciliation nationale. Et il se compare à Don Stephens, fondateur avec son épouse Deyon, de Mercy Ships. « Lavitra ny afo ny kitay, Tompoko ô ! ».
Déjà , fils de médecin, je refuse qu’on associe la pratique de cette noble profession aux pratiques mensongères et démagogiques d’un candidat de substitution qui, en dix mois, n’a fait que violer la constitution et chambouler le pays par toute une série de décisions sur lesquelles il n’a fait que marche arrière. Le summum de son inconscience c’est que, se prenant donc pour le docteur Rajaonarimampianina, il déclare qu’il a « 22 millions de Malgaches à réconcilier » ! A l’entendre, il y a donc eu une guerre civile à Madagascar ! Il ferait mieux, tout d’abord, de se réconcilier avec la Constitution, ce sera un grand pas vers le redressement du pays.
Mon père était gérontologue et spécialiste en médecine sportive. Je ne peux pas admettre qu'un candidat par substitution salisse sa mémoire de médecin en voulant mêler la politique à son noble métier. Il a travaillé pour son pays, mon pays, sans jamais rien demander en retour. Et nous, tous ses descendants, sommes les héritiers de ce principe sacro-saint
Enfin, mon père a prêté le serment d’Hippocrate -qu’il a respecté jusqu’à sa mort à 84 ans ("Ny marary Andrianiko")- mais il n’a pas levé sa main droite pour faire un serment d’hypocrite (je vais faire ceci, je vais faire cela). Nuance.
Effectivement, je suis très virulent. Mais, comme toujours, j’ai la preuve que ce « docteur » Rajaonarimampianina nous mène en bateau. Et, en réalité, en voulant comparer le « M/V/ Africa Mercy » à Madagascar, c’est simple : le premier est un navire-hôpital ultra perfectionné, le second est le radeau de la Méduse. Ci-après la transcription de son discours totalement improvisé prononcé en français. Et c’est comme çà qu’il entend diriger la Grande île de l’océan Indien : à coups de déclarations frisant la folie des grandeurs et l'usurpation. En passant, la qualité de la retransmission audiovisuelle en direct à partir de Toamasina, nous donne un aperçu de l’amateurisme total des équipes qui entourent ce président pas comme les autres…
Enfin, je peux vous assurer que ce discours ne paraîtra jamais sur le site officiel de la Présidence de Madagascar. Car les regrets ne viennent qu’après… Mais on ne peut pas laisser passer ce genre de discours sous silence. Le tribunal de l'Histoire a besoin de ce genre d'ineptie pour faire la part des choses.
Jeannot Ramambazafy – 28 octobre 2014
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Transcription du discours prononcé en français par le Président Hery Rajaonarimampianina
Toamasina, 25 octobre 2014
« Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec un grand plaisir que je voudrais associer ma voix à celle de Monsieur le Premier ministre, ministre de la Santé, tout à l’heure, pour souhaiter la bienvenue à tout l’équipage de Mercy Ships à Madagascar. Lorsque nous avons discuté de la venue de ce bateau, je n’ai pas hésité une seule seconde pour dire : je suis d’accord.
Je suis d’accord puisque la mission de ce bateau, la mission de son équipage correspond exactement aux objectifs et au programme du gouvernement ; correspond très bien aux objectifs et au programme du président de la république : c’est de donner de la santé à sa population. Merci à Mercy Ships de pouvoir contribuer à cette œuvre immense qui est devant nous. J’ai eu l’occasion, tout à l’heure, de visiter le bateau, un grand bateau-hôpital moderne. Et, lorsque vous m’avez présenté les réalisations dans d’autres pays, je peux vous dire que le mot me manque pour décrire ce qui a été réalisé, c’est incroyable, c’est un miracle. Et je sais que c’est avec du cœur et gratuitement que vous le réalisez. Je pense que la volonté et l’amour étaient là pour vous guider dans la réalisation de cette mission.
Le gouvernement de Madagascar et moi-même allons apporter tout le support pour la réalisation de votre mission à Madagascar. Vous avez parlé, tout à l’heure, de transport de personnes ici. Nous allons vous appuyer. Vous avez trouvé le moyen pour que des patients venant des villes en dehors de Toamasina puissent venir ici et bénéficier des soins que vous prodiguez ici dans ce bateau. Nous allons vous apporter, ici dans ce port, un concours logistique et ce qui est nécessaire pour la bonne réalisation de votre mission. En regardant un peu, je vous dis ce que vous allez faire : nous avons la même mission. Les médecins, les infirmiers, les infirmières, les anesthésistes, les chirurgiens viennent de différents pays. Vous avez dit de 40 pays.
Cela me rappelle ce que j’ai à faire au niveau de la réconciliation nationale. Vous avez 40 pays, moi j’ai 22 millions d’habitants ; j’ai 22 millions de Malgaches à réconcilier pour faire développer ce pays, pour changer ce pays. Et je pense que nous avons la même mission. Plus que çà  ! A travers les soins, à travers les chirurgies que vous faites, c’est d’apporter la vie. Je l’ai vu, tout à l’heure en images : vous changez des vies, vous apportez le bonheur à des enfants, à des femmes, à des familles, à une société, à un pays. C’est le rôle du président. Il veut changer aussi le pays ; un pays qui a souffert de 50 ans de pauvreté, de 50 ans de difficultés. Et, aujourd’hui, le président voudrait aussi amener ce pays vers un bonheur tel que vous l’avez fait à vos patients. Notre œuvre est similaire. C’est une œuvre noble, gratuite.
Et je pense qu’avec beaucoup de foi, avec beaucoup d’ardeur, avec beaucoup de travail, nous allons pouvoir la réaliser. Et je pense que le plus grand des bonheurs c’est d’apporter le bonheur et voir le bonheur dans le visage de ceux que l’on a soignés, de ceux qu'on s'était occupés. Je pense que l’adage qui dit qu’on est embarqué sur le même bateau est vraiment une réalité. Vous et moi nous nous embarquons sur le même bateau, le bateau de l’espoir, le bateau de la vie, le bateau du bonheur et je crois qu’on va la réaliser pour le peuple malgache, pour tous les patients, et je vous remercie de cette œuvre, je vous remercie de votre aimable attention ».
Deyon et Don devant le « M/V Africa Mercy »
Bravissimo ! Seulement, si le couple Deyon et Don Stephens est parvenu à ce niveau d’aide médicale gratuite au niveau mondial, c’est qu’il a commencé en 1964, après les ravages de l’ouragan Cléo sur les Bahamas, et non un certain 25 janvier 2014 à Mahamasina. Ce n’est donc pas un "miracle", car il leur a donc fallu 50 ans de travail acharné, d’abnégation et d’argent dépensé à bon escient. Hery Rajaonarimampianina n’avait que 9 ans à l'époque. Comment ose-t-il se comparer à l’incomparable ? Des personnes comme Deyon et Don n’agissent pas en paroles mais en actions et en actes. Dont acte. Et à bon entendeur, salut !
Transcription et dossier : Jeannot Ramambazafy – 28 octobre 2014