Comme prévu, une Conférence internationale a eu lieu dans la ville d’Antsiranana, du 21 au 23 novembre 2014. Initié par Freddie Mahazoasy, à travers le NBSI (Northern Board of Strategic Investments). Ce rendez-vous était axé sur les investissements stratégiques dans le Nord de Madagascar, englobant les régions SAVA et DIANA. Reportage photo seconde partie. Les vidéos suivront.
A travers ce reportage, je réponds aux sempiternelles questions qui constituent un frein, un blocage au développement même du pays : cette mauvaise mentalité de voir et toujours critiquer bêtement les personnes et non considérer les efforts venant de qui que ce soit pour laisser quelque chose de positive à la génération future. Ainsi, que Freddie Mahazoasy soit député étiqueté X, Y ou Z n’est pas ma tasse de thé. Je vois surtout un jeune citoyen malgache ayant un bagage intéressant, natif de Diego de surcroit, qui s’est mis en tête de réaliser un projet assez grandiose dans cette région septentrionale de la Grande île de l’océan Indien très riche en potentiels économiques.
Son projet court jusqu’en 2040, par étapes, et ne devrait avoir aucun lien avec le pouvoir présent et même à venir. De 2014 à 2040, il y aura un après-Rajaonarimampianina suivi d’un après-après Rajaonarimampianina et ainsi de suite. Nul n’est éternel au pouvoir. Il y aura donc un après-HVM également. Comme il y a eu un après-PSD, un après-AREMA, un après-UNDD, un après-TIM. Je parle, ici, des pouvoirs de présidents élus s’étant succédés et non des périodes de transition.
Jusqu’ici, le grand facteur de blocage qui a fait et fait stagner le pays tout entier et paupériser l’ensemble de la population, c’est cette manie de détruire tout ce qu’ont fait les prédécesseurs des élus du moment. Pour contrer et mettre un terme à cette sale, mais très sale mentalité, il n’y a qu’une démarche : montrer, expliquer et convaincre. Bien que Freddie Mahasoazy, lui, y ajoute : innover, faciliter, entreprendre, aménager, planifier, développer et sécuriser.
Que montrer ? Dans ce genre de projet, les mots alignés bout à bout pour faire un beau discours ne suffisent pas. Tout doit reposer sur du visuel réaliste et réalisable. Dans cette démarche, BNSI a démontré un professionnalisme certain, sans entrer dans l’utopie à dormir debout. Maquettes, schémas appuyés d’études de faisabilité ont été présentés. Avec une approche sociale et environnementale.
Que faut-il expliquer ? Pas seulement les avantages du point de vue développement économique lié à la résorption du chômage ou. C’est du domaine de la Communication avec un grand « C ». Il s’agit de révéler les tenants et aboutissants du projet, non pas en mettant l’accent sur les avantages mais en répondant aux divers problèmes qui seront rencontrés. Pourquoi comme ceci et non comme cela ? Pourquoi ici et non là -bas ?
Qui convaincre ? Jusqu’ici, dans ce chapitre, tout était focalisé pour attirer les bailleurs de fonds. Par la suite, une fois les sous décaissés, un projet capotait souvent à cause d’une mauvaise gestion et d’une vision ne correspondant pas du tout aux réalités qui prévalent à court, moyen et long terme. En fait, c’est aussi la population qu’il importe de convaincre, sans verser dans la politique politicienne. Car à chaque fois, il fallait être membre du parti au pouvoir qui prenait toujours la part belle….
Mais à chaque changement de pouvoir (aucun pouvoir n’est éternel ici-bas), vous ai-je dit, tout était à refaire. Continuité de l'Etat ? Inconnue à Madagascar. C'est la continuité de la rupture qui prévaut et avec ce régime rajaonarimampianina, plus que ses prédécesseurs, c'est devenu un art... De quoi lasser le plus philanthropique des bailleurs de fonds (si cela existe). Ainsi, il ne suffit pas de confiance, de bonne volonté, de bonne foi ou d’argent uniquement. Il est vital de convaincre du bien fondé du projet, de son suivi et de sa continuité, en-deçà du régime du moment. Car on peut être politicien un jour mais on demeure citoyen toujours. Il s’agit-là d’un principe qui aurait du être applique dès l’après Philibert Tsiranana et son PSD. Hélas…
Dans tout cela, l’esprit de pionnier doit primer, doit être la base, afin d’affronter les éventuels bâtons dans les roues qui ne vont pas tarder à survenir. Concernant Freddie Mahazoasy, lui-même -et qui dois savoir pertinemment que si les faits sont sacrés, les commentaires, eux, sont libres-, je me demande pourquoi avoir lié ce projet à un Plan national de développement (PND) qui n’a toujours pas vu le jour ? C’est face à cela qu’il faut tenir tête, cher concitoyen. Des plans de développement, il y en a eu treize à la douzaine depuis Philibert Tsiranana. Mais le pays ne s’est développé pour autant. Justement à cause de cette manie de tout détruire sans jamais rien reconstruire. C’était pourtant une belle occasion pour rappeler le fameux désengagement de l’Etat qui doit être facilitateur de cette relance économique (dans la logique même des 3P) et non facteur de blocage pour une basse question d’ego et de nom(s) inscrit(s) sur les plaques commémoratives et/ou inaugurales, en étant de passagers inspecteurs des travaux finis. Mais qui veulent à tout prix être associés en croisant les bras. Cela semble un détail mais c’est le grain de sable qui grippe toute machine bien huilée.
Personnellement, si j’ai décidé de faire le suivi de ce projet dans le Nord, c’est que je suis convaincu que c’est le moment ou jamais de se bouger pour faire bouger les choses. D’autant plus que j’ai vécu près de quatre ans à Antsiranana. Faire le suivi, à travers des reportages inédits, c’est aussi rapporter aux lecteurs tous confondus aussi bien ce qui va que ce qui ne va pas et pourquoi ? On verra alors si l’Histoire n’est qu’un éternel recommencement vers le sous-développement ou si ce projet lié à des investissements stratégiques dans le Nord de Madagascar sera l’annonce de tous les changements. A commencer par le changement de mentalité.
Pour l’heure, place aux photos démontrant un sérieux certain donné par le NBSI que certains, déjà , compare à l’EDBM (Economic Development Board of Madagascar) sous Ravalomanana. Non, ce n’est pas du tout la même chose.
Jeannot Ramambazafy – Photos : Harilala Randrianarison
Antsiranana, le 23 novembre 2013