C’est fou mais dans le temps présent, plus personne ne se pose la question sur la définition et le rôle d’une personne nommée, surtout au plus haut sommet d’un Etat.
Au pluriel, cabinet désigne les W.C. (Water-closets)
En fait donc, il s’agit de la direction d’un cabinet, une fonction purement administrative et interne à une entité donnée. Mais à Madagascar, on s’arroge tous les droits. Henry Hanitriniaina Rabary-Njaka, donc, dirige (d’où le mot directeur, celui qui dirige) le bureau de la présidence de la république malgache et rien d’autre. En anglais, ce poste se nomme Adviser Officer. Malheureusement, cet avocat du barreau de Paris (il faut être Français pour y être inscrit), homme de loi par excellence donc, agit comme s’il était un "vice-président" touche-à -tout.
Avec le Hery vaovao donc, l'épouse d'un ministre d'Etat peut représenter son mari dans une délégation officielle? C'est réellement nouveau çà ! Cette photo est une preuve du "m'as-tu vu" qui prévaut dans les hautes sphères de ce régime Rajaonarimampien qui ne cesse d'accumuler bévues sur bévues. Et cette photo, qui aurait du rester dans un album à titre de souvenir personnel à la maison, apparait sur le site officiel de la présidence de la IVè république de Madagascar, avec un texte digne de l'ère de Kim Il Sung ! Mais purée ! Je n'ai pas voté pour le candidat n°3 pour ensuite payer le voyage de la femme d'un ministre qui n'était même pas à Paris ce jour-là ! Et Henry Rabary-Njaka ose parler de bonne gouvernance ! Du coup, le président François Hollande parait très minuscule au milieu de ces Malgaches parvenus ("matim-boninahitra") qui se croient tout permis et qui -ce qui est gravissime-, dès lors, salissent encore plus l'image déjà ternie du président Rajaonarimampianina
Ainsi, lors de la première sortie officielle à l’extérieur du président élu, Henry Rabary Njaka s’est improvisé journaliste pour relater en direct à la Tvm, via téléphone, le 30 janvier 2014, l’ambiance du 22è Sommet des chefs d'Etat africains de l'Union africaine à Addis-Abeba. Au 29ème sommet de la COI, le 11 avril 2014, à Moroni (Comores), il a été le représentant "spécial" du président rajaonarimampianina, tout comme lors des festivités du 14 juillet 2014 en France (photo ci-dessus). Ce cumul de fonctions (Henry Rabary-Njaka est également membre du Conseil d'administration d'Air Madagascar et aussi secrétaire général du parti Hvm)) n'est pas correct, surtout lorsqu'on ressasse continuellement : "Tsy lany olo-manga ity firenena ity". Et voilà que le 16 juillet 2014, il apparaît sur Africa24, comme un grand économiste, dans l’émission "Invité du Jour" de notre confrère Jean-Célestin Edjangué.
Malheureusement, dans sa volonté à apparaître et paraître, son excès de zèle commence à agacer. Surtout qu’il ne peut pas répondre convenablement aux questions posées et est obligé d’être un maître dans l’art des effets d’annonce qui ne mènent nulle part. Visionnez attentivement la vidéo ci-dessus.
A la question de notre confrère : COMMENT EST-CE QUE VOUS ALLEZ FAIRE AVEC TOUT CE DONT REGORGE DE RICHESSES VOTRE PAYS, POUR REMUSCLER L’ECONOMIE ET RETROUVER UN BOND DE CROISSANCE ?
La réponse, dans le volet économique m’a littéralement scié et je la transcris ici.
« C’est un fol, fol espoir, comme dirait l’autre ». Celui qui fait vivre les imbéciles
« Effectivement, l’objectif c’est de retrouver une croissance positif, heu positive, très rapidement. Madagascar regorge de ressources naturelles importantes, c’est un pays béni des dieux et où ce qui a failli, jusqu’ici, encore une fois, c’est la bonne gouvernance. Alors, ce qui s’est passé pendant la période de la transition était que Madagascar a été heu heu. Comme le pouvoir a été pris de façon non constitutionnelle, Madagascar a été mis au ban des nations. Aujourd’hui, on retrouve les partenaires financiers, les bailleurs de fonds traditionnels. La politique du président Hery Rajaonarimampianina c’est tout d’abord de passer par le développement de l’agriculture. Aujourd’hui, 70% des Malgaches vivent en milieu rural. On doit passer d’une agriculture vivrière à une agriculture marchande. Parallèlement, il faudrait que les richesses du sous-sol, que ce soit les mines que le pétrole. Je rappelle que Madagascar, cette année, pour la première fois donc, a commencé à produire du pétrole, le pétrole du Tsimiroro. A Tsimiroro, c’est de l’huile lourde mais çà commence par là . C’est un fol, fol espoir, comme dirait l’autre, mais en tous les cas c’est que les choses avancent bien et, aujourd’hui, on va mettre en place une politique où il y aura une répartition équitable des richesses pour que cela profite au plus grand nombre de la population ».
A mon tour de rappeler que la prospection pétrolière a commencé bien avant le régime de Didier Ratsiraka et que l’actuelle phase de production est le fruit d’années de « combats » politico-administratifs, voire judiciaires, et non le fruit des travaux (lesquels ?) du régime actuel. Par ailleurs, retour à l'ordre constitutionnel signifie retour automatique dans le concert des nations, sans avoir eu besoin de dépenser l'argent des contribuables pour se prouver, à l'extérieur, qu'on est bien un président élu. La gestion de l'Etat et les principes de l'Etat de droit et de la démocratie constituent une autre paire de manche... En fait alors, à Madagascar actuellement, tout est au conditionnel et conditionné par les sous des bailleurs de fonds. Me Henry Rabary-Njaka n’a fait que « dévoiler » ce que le monde entier connaît déjà . Par contre, sur le sujet de l’huile lourde de Tsimiroro, je lui tire mon chapeau. En effet, si l’on comprend bien : hop, d’un coup de baguette rajaonarimampien extraordinairement magique, « Madagascar, cette année, pour la première fois donc, a commencé à produire du pétrole » et que « les choses avancent bien ». Je vous laisse apprécier ce langage de la rupture dans la continuité…
Mais avant cette question posée par notre confrère, Jean-Célestin Edjangué, et donc restée sans réponse réelle, Henry Rabary-Njaka directeur de cabinet expert es économie avait révélé le scoop de l’année : « …Madagascar sort d’une longue crise, des crises cycliques politique dues essentiellement à une absence, jusque-là , d’une véritable bonne gouvernance. Et, à la suite de cette période longue de cinq ans de transition, Madagascar a été mis au ban des nations. Aujourd’hui, Madagascar retrouve l’ordre constitutionnel, avec l’élection du nouveau président Hery Rajaonarimampianina. Madagascar entend retrouver sa place. Aujourd’hui, Madagascar fait partie des pays les moins avancés ce club peu glorieux et Madagascar entend, par une politique volontaire, une politique de bonne gouvernance, une politique de lutte contre la pauvreté, retrouver sa place. C’est ce que l’on s’attèle aujourd’hui (Ndlr : français impropre indigne d’un citoyen français) avec un assainissement de l’économie (Ndlr : réponse soufflée par Jean-Célestin), par la mise en place des structures fortes ; le retour de l’Etat de droit avec, comme corollaire, cette bonne gouvernance, le retour de la sécurité, la lutte contre la corruption, une justice impartiale. Voilà . ».
Six mois après donc, le régime rajaonarimampien en est toujours au stade de la revue de l’état des lieux archi-connus. Et l’insécurité et la corruption, plus que jamais, règnent en maîtres. En ce qui concerne cette fameuse justice « impartiale », lire le texte ci-dessus, pour connaître le rôle joué par ce directeur de cabinet dans l’emprisonnement de nos confrères, Jean Luc Rahaga et Didier Ramanoelina, du quotidien Madagascar Matin.
Enfin, n’oublions pas ses formidables déclarations le jour même du procès de nos deux confrères, qui restera dans l’anthologie de l’Histoire des bêtises politiques de Madagascar.
CLIQUEZ ICI. Manque de bol pour lui : sur ordre du président Rajaonarimampianina, la plainte du citoyen-ministre d'Etat-rotarien, Rivo Rakotovao, a été retirée
Henry Rabary-Njaka a-t-il agi avec la bénédiction du président Rajaonarimampianina ? Si non, la solution est simple, monsieur le président: si vous et votre directeur de cabinet, vous fonctionnez en binôme, vous avez le plus grand intérêt à le changer. Car tout cela fait désordre. Si oui, alors là , votre avenir commun ne sera pas du tout radieux. Surtout que, depuis ces derniers temps, il vous fait littéralement… ombrage.
Der des der: c'est plutôt le peuple malgache qui a grand besoin d'explications et non la communauté internationale. Ah la la ! il est bien beau cet art d'être et de paraître sans devenir.
Jeannot Ramambazafy – 27 juillet 2014