Décidément, Madagascar ne sortira jamais de son état de pauvreté, par rapport à d’autres pays encore moins lotis en matière de richesses naturelles et minières. Voici un seul exemple qui en dit long sur les pratiques qui paupérisent une Nation toute entière qui roule allègrement sur la voie du sous-développement perpétuel, alimenté par la manie des dirigeants à toujours emprunter à l’extérieur, en prenant leur pourcentage personnel au passage.
Mao Zedong, co-fondateur du parti communiste chinois en 1921 et pilier de la révolution chinoise qui fit de la Chine un pays uni et débarrassé de la domination occidentale. La Chine actuelle est toujours communiste mais son économie s'est littéralement envolée. Y-a-t-il, sur la terre, un pays où il n'y pas de produits made in China ?
Qui connaît mieux ce qui se trame au sein du trafic aérien civil qu’un pilote de ligne ? En tout cas pas cette clique de parvenus, copains et copines du président qui les a placés dans le Conseil d’Administration d’Air Madagascar. Il ne faut pas non plus compter sur certains journalistes qui croient que le retour d’un dirigeant, qui a démissionné et qui s’en enfui, changera grand’chose. Ces journalistes devraient se pencher sur l’histoire de la Chine qui n’est pas devenue une puissance économique grâce au retour de Mao Zedong et son petit livre rouge (1893-1976) ou même de la dynastie Qing (1644-1912)…
Rado Rabarilala
Pour Rado Rabarilala donc, le problème d’Air Madagascar repose sur la « molesse » et le non-patriotisme des dirigeants malgaches. Je suis totalement d’accord avec lui. Quel avait été le motif principal du sit-in récent ? La levée de la compagnie aérienne nationale de l’annexe B de l’Union européenne, et le partage équitable du marché du transporta aérien entre Air France et Air Madagascar.
Pour Rado Rabarilala encore, il n’est pas acceptable que 80% de ce marché profite à air France et qu’Air Madagascar ne doivent se contenter que des 20% restants. Il n’est pas non plus normal que la fréquence de vols entre la France et Madagascar, soit de 31 vols par mois pour Air France et 17 vols pour Madagascar. « Lorsque nous avons entamé notre sit-in, air France s’est plainte d’une perte de 65.000 USD par jour. Mais la compagnie française sait-elle qu’Air Madagascar a perdu 100 millions USD depuis trois ans et demi qu’elle figure dans l’annexe B ? ».
Quel est le rôle d’un Etat normal sinon celui défendre et de protéger les intérêts du pays, d’autant plus qu’il est actionnaire dans la compagnie nationale ? Ben non, sa réponse nous fait comprendre pourquoi Madagascar sera toujours à la traine et ne survivra jamais sans être le valet des grandes puissances. En effet, le régime Rajaonarimampianina -via le CA d’Henry Rabary-Njaka- a envoyé les forces de l’ordre pour mater ce sit-in devenu synonyme de rébellion, d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Et les meneurs ont même été trainés devant la justice tard dans la nuit. La force des faibles quoi.
Péril en la demeure. Ahahahahaha ! Mieux vaut en rire. Ils sont forts en vocabulaire en tout cas. Et dans 30, 40 ans, à qui appartiendra Air Madagascar et même Madagascar tout court ? Aucun, mais alors vraiment aucun, des dirigeants malgaches ne connaît l'esprit de sacrifice
Puis, le mouvement a été cassé -on n’en parle même plus- par des menaces (prison, renvoi) et des promesses (pas de renvoi pour les « enfants sages ») qui ne tiendront jamais la route longtemps, le jour où Air Madagascar finira par être privatisée. Qui dit restructuration dit compression du personnel. Bel exemple de patriotisme, n’est-ce pas, que de défendre les intérêts d’Air France plutôt que ceux de sa compagnie nationale. Aux inconscients ignorant leur propre histoire, je rappelle qu’Air Madagascar fait partie de la liste des sociétés nationales à privatiser, dès 1995, au même titre que la Solima, sous le chantage des bailleurs de fonds. Ce ne sera jamais qu’une question de temps (lire encadré ci-après).
Une tranche de l'Histoire politique de Madagascar indiquant que feu Me Jacques Sylla était un grand patriote. Comme quoi, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers...
Moralité de ce seul exemple : le jour où un dirigeant élu malgache tiendra tête aux grandes puissances, même au péril de sa vie (ce qui, hélas, n’est pas dans la culture malgache -mieux vaut mourir demain qu’aujourd’hui- liée à la notion de pays du « moramora ») et fera tout pour que les ressources et les richesses du pays soient utilisées pour financer de grands travaux socio-économiques, alors là , oui : nous pourrons parler de développement. Pour l’heure, ils seront tous milliardaires, quitteront le pouvoir (qu’importe la manière) et tout recommencera à zéro pour le peuple malgache, éternel dindon de cette lugubre farce répétitive. Le petit-fils du jeune qui a 20 ans actuellement vivra encore et toujours les mêmes malheurs que son grand-père. Mais ils s’en fichent, même si leur démarche n’est que pure haute trahison envers le peuple malgache -uniquement utile pour les élections au suffrage universel- qui n’a pas finir de souffrir.
Car il ne faut pas se leurrer : tout augmente et augmentera toujours ici-bas, mais les salaires du grand nombre ne suivront jamais. Et c’est une très mauvaise répartition des richesses qui fait que le peuple malgache est un peuple de losers par la faute de dirigeants qui ne voient pas plus loin que le bout de leur orgueil et de leur fatuité imbécile. Ce qui signifie surtout que les parents des Malgaches actuels, ceux qui ont combattu pour un mieux-vivre et un mieux-être, après le retour de l’Indépendance et depuis 1972, ont combattu sinon sont morts pour rien. Les parents des Vietnamiens actuels, eux, on tenu tête aux Français puis aux Américains. Où en sont-ils en matière de développement économique de nos jours ? Allez-vous renseigner et parfaire votre culture.
Après Didier Ratsiraka qui les avait revendiqué, les présidents élus n'ont pas fait mieux. Un report éternel jusqu'à épuisement des richesses ? Les Malgaches de 2040 hériteront donc d'îles invivables comme l'île de Queimade Grande au large du Brésil
Enfin, en passant et pour vous prouver qu’il n’y a rien à attendre du régime Rajaonarimampianina, en matière de défense des intérêts de la Nation -malgré ses belles paroles et ses belles promesses-, la question sur les îles éparses malgaches a été retiré de l’ordre du jour de la 69ème Assemblée générale des Nations Unies. Et cela, faute d’intérêt des actuels dirigeants malgaches qui n’ont même pas pris la peine de préparer un dossier. Cette question,toujours libellée "point 60" sera à nouveau remis dans l’ordre du jour de la 70ème Assemblée générale. Mais d’ici là , tout peut arriver…
20 septembre 2014. Mais ce sont les piliers du parti Hvm qui se sont déplacés chez Airbus et ART à Toulouse, ma parole ! Henry Rabary-Njaka, Rivo Rakotovao, Eric Koller, Jacques Ulrich Andriantiana, James Andrianalisoa. Voilà bien un argument de poids pour enrôler le commun des Malgaches dans ce parti héritier du Psd, Arema et Tim réunis !
En tout cas, j'ai foi qu'un jour (même après ma mort), le peuple malgache se réveillera et il aura besoin de ce que j’écris pour se rappeler ce que beaucoup font mine d’ignorer. Le pire vient de venir, les gars, à travers un communiqué de presse reçu à l'instant. Voici ce qu'il y est écrit à propos des îles éparses:
A propos des Iles Eparses, le Président Hery Rajaonarimampianina a indiqué qu’il est temps d’en parler, et le Président français est déjà convaincu d’engager les discussions. Ainsi, une plateforme composée des deux Ministères des Affaires Etrangères est mise en place. Une politique de cogestion a été déjà avancée par le Président Hery Rajaonarimampianina, comme à l’Ile Maurice, concernant la gestion de l’Ile Tromelin.
Quand alors ? Aux calendes grecques sûrement, puisque pour cette année, c'est à l'eau au niveau des Nations Unies. Et s'il lui a fallu trois mois pour choisir un Premier ministre... A propos de cogestion, Hery Rajaonarimampianina continue le copié-collé. Je parlerai de ces îles éparses dans un dossier, très bientôt... Car la teneur de ce communiqué sent la désinformation à 10.000 kilomètres ainsi que le narcissisme absolu (c'est moi le plus beau, le plus fort, le plus intelligent).
Ultime question pour clore cet article. Toi, Malgache (et même les autres) qui me lis, étant donné que tu sais pertinemment que tu mourras un jour ou l’autre (ou même un après-midi ou une nuit), quelle est ta démarche ? Brûler le peu de temps qu’il te reste en amassant des richesses qui seront dilapidées par des descendants incultes, ou laisser en héritage des actions exemplaires de patriotisme qui leur permettront de donner à leurs propres descendants une vie plus décente que celle de nos aïeux qui ont vécu la colonisation ? A toi de voir, ami. Mais attention : le temps passe très vite et la mort ne donne jamais de rendez-vous fixe…
Jeannot Ramambazafy – 21 septembre 2014